Observations sur le Contrat Social de J. J. Rousseau/Introduction
e ne prétends pas réfuter de
suite tous les paradoxes du Contrat social. Je m’attache à quelques
articles où parott évidemment
la fausse philosophie de
l’auteur. Cet écrivain est estimable
par les qualités de son style,
qui manque néanmoins en quelques
endroits, de clarté, de
suite, de facilité. Il voit quelquefois
des vérités, et il les énonce
avec force. Mais l’amour des singularités
le jette souvent dans
des écarts manifestes. Sa religion est, comme sa philosophie, pleine
de hardiesses et de faussetés. Il
peut entraîner les foibles, il peut
mêmefaire illusion aux bons esprits.
Mon intention est de faire
voir combien il s’égare, afin
d’empêcher les lecteurs du Contrat
social y de s’égarer avec ce
dangereux auteur.
Il y a quatre livres dans le Contrat social : le premier traite de ce contrat pris dans son origine, au des conventions faites entre les hommes ; le second explique les qualités et les droits de la souveraineté ; le troisième roule sur le gouvernement et sur ses différentes formes ; le quatrième et dernier a pour objet l’exercice de l’autorité, ce qui comprend des détails touchant l’administration politique dans l’ancienne Rome ; et l’auteur finit par un chapitre où la religion chrétienne est présentée sous un point de vue très-dangereux. Je ferai des observations sur chaque livre, en indiquant les pages d’où seront tirées les propositions qui m’auront paru répréhensibles.