Observations sur le Contrat Social de J. J. Rousseau/Avertissement de l’éditeur

Observations sur le Contrat Social de J. J. Rousseau
Chez Mérigot le jeune (p. v-viii).
AVERTISSEMENT
DE L’ÉDITEUR.


Ces Observations furent commencées au moment même que parut le Contrat social. Le P. Berthier, accoutumé à ces sortes de discussions, en saisit le danger au premier coup-d’œil ; il crut devoir en garantir les lecteurs oisifs et inconsidérés, qui lisent tout, et qu’entraînent si facilement des opinions nouvelles et hardies, avancées avec confiance et sontenues avec ce ton tranchant et dogmatique, que sait si bien prendre M. Rousseau.

Il y travailla donc avec zèle, et il en étoit au commencement du chap. 12 du 3e livre, lorsque le parlement, scandalisé de la témérité de M. Rousseau, et voulant en prévenir les funestes effets, s’éleva, avec sa force ordinaire, contre les principes anti-monarchiques et irreligieux que renfermoit cet ouvrage. Le livre fut proscrit, et l’auteur décrété. Le P. Berthier ne crut pas alors devoir poursuivre ses Observations critiques, contre un homme déjà puni, et très-malheureux.

Nous les avons donc trouvées imcomplètes dans ses manuscrite, et pour ne point priver les personnes qui aiment ces discussions morales et politiques, de ce que celles-ci renferment d’utile, nous nous sommes hasardés à les continuer jusqu’à la fin du 4e. et dernier livre de ce trop célèbre ouvrage. Nous en avertissons, par respect pour le public, à qui nous devons la vérité, et par respect aussi pour la mémoire du P. Berthier, à qui nous ne voulons pas qu’on puisse attribuer ce qu’il y auroit de foible et de défectueux dans ce que nous avons ajouté à ses excellentes Observations.


OBSERVATIONS