Nox (Armand Silvestre)

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Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 182-183).
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NOX

À FOURCAUD

Comme une large fleur aux pétales de gaze
Et dont le cœur profond s’emplit d’insectes d’or,
La Nuit s’ouvre et répand sur la terre qui dort
Un souffle énamouré de parfums et d’extase.

L’âme éparse du monde, en flots silencieux,
Erre confusément sous la corolle immense
D’où tombe lentement l’éternelle semence
De tout ce qu’à l’aurore éclaireront les cieux.

Ô lis mystérieux des grands jardins de l’ombre
Que penchent sur nos fronts les doigts mourants du jour,
Les germes de la vie et les pleurs de l’amour,
Tu les portes, ô Nuit, dans ton calice sombre !