MADEMOISELLE RENAN
chez M. le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie, Pologne.


Paris, 22 octobre 1848.

Enfin, excellente amie, je puis m'entretenir avec toi en toute liberté d’esprit et te parler d'autre chose que des terribles inquiétudes où j’ai passé les dernières semaines, par suite de ta maladie. Que je te remercie de venir au-devant de mes craintes par tes lettres fréquentes ! je ne puis croire d’ailleurs que tu sois assez cruelle envers moi pour me jouer de fausses espérances, et me présenter ton état comme plus satisfaisant qu’il n’est en effet. Je vais cette fois te raconter avec détail tous les faits dont je ne t’ai présenté la dernière fois que les résultats. Dirai-je même que, pour ne pas l’affecter dans ton état maladif, je t’avais caché plusieurs circonstances qui m’ont fait bien souffrir ? Cette fois au moins je vais être complet, et te dire les phases diverses par lesquelles a passé notre affaire pour arriver au point ou elle en était quand je t’écrivis et où elle est encore. Ainsi que je te l’ai déjà dit, chère Henriette, aussitôt que le résultat du concours eut été connu, je consultai sur les démarches à faire toutes les personnes dont le conseil pouvait m’être utile. Le premier résultat fut de connaître l’impossibilité absolue d’obtenir cette année une chaire à Paris, au moins comme titulaire. La plupart des chaires de Paris avaient été dédoublées dans les années précédentes, à cause du nombre des élèves : les rentrées ayant été cette année très faibles, la plupart des classes ont été réunies en une seule, en sorte que, bien loin qu’il y eût des places vacantes, plusieurs professeurs divisionnaires de Paris ont dû refluer en province ou n’obtenir que des places provisoires. La question était donc : Faut-il accepter en province, ou demander à rester à Paris en disponibilité ? Tous les universitaires purs, les inspecteurs qui présidaient le concours, et autres, n’ayant en vue que le professorat, m’engageaient très fortement à aller en province, et semblaient même me faire entendre que la demande contraire pourrait être mal interprétée. J’aurais l’air, disaient-ils, de vouloir garder mon titre pour moi seul, et de refuser mes services à l’Université. Depuis quelques années d’ailleurs, on montre la plus grande rigueur pour exiger que tous les agrégés passent par la province durant un temps plus ou moins long, et cela, à cause des vives réclamations des professeurs de province eux-mêmes. — D’ailleurs, me disait-on, l’administration actuelle n’admet aucune considération littéraire ou scientifique : elle regarde le titre, le temps de services, voilà tout ; elle classe ensuite d’une façon toute mécanique. Tout se fait par le chef de bureau (M. Lesieur) ; le ministre, à qui il serait bien difficile de prendre au sérieux des fonctions qu’il n’exercera plus dans quelques jours, ne fait que signer. Les inspecteurs, les membres du conseil n’ont aucune influence. Ah ! si nous étions au temps de M. Villemain ou de M. Cousin, me disait-on, à la bonne heure !… Tout cela m’attristait profondément — Cependant toutes les personnes vraiment éclairées et comprenant la science me conseillaient de rester à Paris à tout prix, et mieux que personne j’en voyais l’absolue nécessité. Mes thèses ne peuvent s’achever qu’à Paris ; leur succès peut décider de tout mon avenir. Avec le titre de docteur, l’École Normale peut s’ouvrir ; je suis presque assuré d’une suppléance de Faculté en province ; je me place au moins dans un rang distingué et tout à fait à part. Enfin, excellente amie, après bien des hésitations, il fut décidé que je resterais. — je vis M. Soulice. Avec les meilleures intentions du monde, je dois dire qu’il me leurra un peu. Il me détourna d’adresser une demande directe pour rester à Paris, et obtenir une suppléance : il me promit de tout faire par lui-même. J’obéis, et ce fut une grande faute. Soit qu’il n’ait pas exercé toute l’influence qu’il aurait souhaitée dans une affaire qui n’était pas de son ressort immédiat, soit toute autre cause, il s’ensuivit un incident fort désagréable. Mon nom tomba dans la machine administrative : il fallait me placer, on m’appliqua au premier vide qui se présenta, et je fus nommé professeur de philosophie au lycée de Vendôme. Vendôme, lycée de troisième classe érigé depuis un an seulement à la place de l’ancienne institution de plein exercice, avec deux mille cinquante francs d’appointements, et sans espérance d’éventuel ! Tous ceux à qui je l’ai dit (et je l’ai dit le moins possible) en ont jeté les hauts cris, et en ont ri comme d’une très comique aventure, et d’un charmant exemple de la loterie des nominations. Ni moi, ni personne, ni les bureaux eux-mêmes ne primes la chose bien au sérieux. Les uns me disaient d’accepter : je serais à quelques heures de Paris, j’aurais trois ou quatre élèves, que je confierais à quelque maître d’étude, et je passerais mon temps à Paris. Des personnes sérieuses me disaient cela. — D’autres (les universitaires purs) me disaient de réclamer en province une place plus convenable. — D’autres enfin me disaient de profiter de cette offre ridicule pour demander à rester en disponibilité. Je suivis ce dernier parti ; toutefois on m’avait tellement effrayé des difficultés que cela pourrait offrir que je crus devoir intéresser à mon affaire M. Guigniaut, M. Jules Simon, et enfin M. Cousin lui-même. Ce fut bien inutile pour ma demande ; mais ce fut une excellente occasion pour entrer en relations avec ces hommes distingués. J’y reviendrai bientôt. — Ma demande fut accordée sans difficulté  ; mais, comme si cette chicaneuse bureaucratie eût voulu pousser jusqu’au bout les tracasseries, en me disait dans la lettre que je n’aurais pas mon traitement d’agrégé. C’était une illégalité. — La règle est que tout agrégé, qui n’est point on possession d’un titre officiel, a droit à un dédommagement de six cents francs. Il est vrai que la législation universitaire est sur ce point assez peu définie. L’agrégé, qui a refusé une place qu’on lui offrait, ou qui abandonne le professorat, y a-t-il droit ? ou bien l’administration est-elle libérée envers lui par les offres qu’elle lui a faites ou qu’elle est censée lui faire ? Il n’y a pas d’arrêté précis sur ce point : mais la pratique constante, surtout des dernières années, a été favorable aux agrégés. J’ai immédiatement réclamé, et il a été fait droit à ma demande. Ainsi, chère amie, me voilà définitivement arrivé au but que je m’étais d’abord proposé, mais après bien des tourments et de pénibles expériences. J’ai vu depuis M. Lesieur. Je n’ai qu’à me louer de son accueil, il a été on ne peut plus honorable : on lui avait depuis parlé de moi. Il m’a exprimé ses regrets sur les embarras qu’on m’avait causés et m’a demandé si j’accepterais un lycée de seconde classe (Amiens, Angers, Dijon, Orléans, Tours, Grenoble, Besançon, etc.), avec trois mille francs au moins d’appointements. J’eusse fait mentir toutes mes démarches antérieures et les raisons que j’avais alléguées, en disant : oui. J’ai répondu non résolument. Du reste il a été expressément convenu que mes services commençaient à compter dès cette année. — je lui ai parlé ensuite des suppléances à Paris. On peut obtenir le titre officiel de suppléant, soit pour un collège, soit pour plusieurs collèges de Paris. Ce titre est rare et n’a aucun avantage réel. M. Lesieur n’a pas eu l’air très disposé à l’accorder, et je n’ai pas insisté. Mais il m’a assuré qu’il ne nommerait pas de suppléant officiel pour les collèges de la rive gauche (lycée Corneille (Henri IV) ; Descartes (Louis-le-Grand) ; Monge (Saint-Louis), et m’a autorisé A me présenter aux proviseurs. La chose était toute faite pour Descartes, où j’ai déjà suppléé M. Jacques, et pour Corneille, où je suis connu : elle s’est faite sans difficulté pour Monge, où j’ai également été accepté. Il est bien probable que quelque cause viendra rendre permanente une de ces suppléances, et alors ce sera avantageux. Les classes volantes sont rétribuées à raison de huit francs. Elles sont peu nombreuses dans les premiers mois. — J’ai de plus été chargé il y a quelques jours de la préparation littéraire à l’école de Saint-Cyr dans une des écoles préparatoires de ce quartier. Ces leçons me sont très bien payées. En ajoutant tous ces gains éventuels à mes six cents francs fixes et à ce dont je suis défrayé ici, et que j’évalue à mille francs, j’atteindrai presque le chiffre que j’aurais eu dans une place en province, et cela avec aussi peu d’occupations que possible. — M. Crouzet, sachant que je restais à Paris, m’a vivement sollicité de demeurer chez lui. Toute l’année dernière, je n’ai eu réellement qu’à me louer de ses procédés. Il a été au-devant de la principale difficulté, en m’offrant une clef du salon, situé au premier, afin d’y recevoir les personnes que je ne voudrais pas faire monter dans ma chambre. Grâce à quelques réparations que j’ai demandées pour ma chambre, elle a cessé d’être une glacière. Enfin ma pension a été fort améliorée. Je mangeais auparavant avec les maitres d’étude, en même temps que les élèves, et des mets semblables aux leurs. Quelques jeunes gens étant venus cette année à titre de pensionnaires libres, nous formons avec les maîtres de la maison une nouvelle table beaucoup mieux servie (on ne peut réellement désirer mieux) et surtout à des heures plus commodes. Sois donc complètement rassurée sous ce rapport, bien futile sans doute en lui-même, important dans une année où les précautions sanitaires seront de rigueur.

Au milieu de ces préoccupations, la plupart pénibles et humiliantes, j’ai eu, chère amie, la plus vive consolation que j’aie éprouvée, depuis que je suis entré dans la carrière scientifique. Je t’ai dit, que j’avais cru devoir en appeler à M. Cousin pour le succès de mes démarches au ministère. Bien que je ne le connusse pas, cette démarche n’avait rien d’inconvenant. C’était le prendre pour ce qu’il a été et ce qu’il méritait d’être, le chef de l’enseignement philosophique. Dans ma lettre, je parlais de mes thèses, de mes travaux. M. Cousin habite maintenant la campagne : il ne vient à Paris que le vendredi pour le conseil. On tarda à lui remettre ma lettre ; dans l’intervalle je reçus réponse du ministère ; mais huit jours après, je reçus de M. Cousin la lettre la plus bienveillante, où, tout en s’excusant de la façon la plus piquante sur son impuissance dans l’état actuel de l’administration, il me faisait ses offres et m’invitant à aller en conférer avec lui, au conseil, le vendredi suivant. J’en étais là lorsque je t’écrivis ma dernière lettre, je ne soupçonnais pas quelle pourrait être cette entrevue. Elle a dépassé toutes mes espérances. Ni M. Garnier, ni M. Burnouf, ne m’avaient dès le premier abord reçu d’une façon aussi distinguée. Cet homme est ravissant dans sa parole abandonnée  ; je comprends maintenant ce que tous ceux qui le connaissent appellent la verve admirable de M. Cousin. C’est le mot : il se lance avec une naïveté charmante, et vous prend de suite sur le plus haut ton, sans aucun égard aux banalités des formes convenues. Dès les premières phrases, il est question de la philosophie et de Platon, ou de l’idée qui ce jour-là le possède ; et cela sans aucune emphase, avec une sorte de ton familier très pénétrant. Enfin il est difficile d’aborder son homme de plus près, qu’il ne le fait. Je ne puis te répéter toutes les délicieuses choses qu’il m’a dites. J’ai vu qu’il me connaissait fort bien : il est ravi de ma thèse sur Averroès, surtout : il a beaucoup travaillé ce sujet, et m’a promis tous les renseignements qu’il a recueillis, et dont plusieurs sont tirés de sources complètement inédites, qui lui avaient été communiquées. Il m’a plusieurs fois répété d’aller souvent le voir, et je ne m’en ferai pas faute, sitôt qu’il sera de retour. Enfin, chère amie, c’est une bonne fortune ; car, je t’assure, il m’est impossible de te donner une idée de l’excellent ton de cette première entrevue.

Il parait que le rapport détaille de M. Ozaneaux ne sera pas publié cette année. Je ne sais pas du tout pourquoi : aucun rapport sur les concours d’agrégation n’à encore paru au Journal de l’instruction Publique et ce qui me fait croire qu’il n’en paraîtra pas, c’est qu’on y a inséré les jours derniers un article non officiel, où le concours de philosophie était apprécié dans ses caractères généraux. A un seul endroit, l’auteur, que je ne connais pas, a mêlé des noms propres. Il a loué dans mon argumentation la finesse et la variété d’aperçus.

Parlons d’autre chose, excellente amie. Non certes, ce n’est pas moi qui ai songé à un remboursement avec toi, chère Henriette. Ce mot est trop prosaïque ; jamais la chose ne s’est ainsi formulée dans mon esprit, et à vrai dire, je serais fort embarrassé, s’il me fallait te rembourser, puisque rembourser il y a, ce dont je te suis redevable. Non, non ; jamais il ne sera question de telles platitudes entre nous. Tu comprends toutefois qu’il n’y avait aucun inconvénient, et qu’il pouvait y avoir quelques avantages à ce que je fisse passer quinze cents francs à ton compte. Puisque nos comptes sont en commun, cela ne pouvait, dis-je, avoir le moindre inconvénient, et c’est à ce point de vue que je l’ai envisagé. Mais la preuve que j’y tenais fort peu, et que je n’y voyais qu’une pure affaire de forme, c’est que j’y ai renoncé d’après des réflexions ultérieures que je t’ai communiquées.

Comme la tienne, chère amie, ma pensée se porte sans cesse vers la question désormais permanente de ton retour. Je suis convaincu que la grande commotion qui agite en ce moment l’Europe ne se terminera que par une vaste guerre, qui, dans un espace de temps plus ou moins rapproché, viendra trancher nos délibérations. Toutefois, lors même que tant de nationalités ébranlées et de principes mis en lutte parviendraient à se faire leur place respective sans ce terrible moyen, il y aurait lieu, chère amie, d’agiter entre nous cette grave question ; et pour ma part, je la trancherais, comme je l’ai toujours fait, dans le sens du retour le plus prompt. Il est trop clair, chère amie, que si nous n’écoutions que nos sentiments, toute délibération serait inutile ; il s’agit de savoir si ce parti est aussi sage aux yeux de la raison qu’il est désirable pour notre amitié. Je n’hésite pas à répondre oui, chère amie. Je sais bien que les circonstances sont loin d’être favorables. Mais c’est surtout en vue de l’avenir que je commence à croire que ton séjour en France devient rigoureusement nécessaire. Le jour viendra, je n’en doute pas, où l’éducation des femmes recevra une organisation officielle et générale. Si, après tes longs travaux, tu ne voulais pas encore te réduire à un repos absolu, ce serait là seulement que je verrais pour toi des dispositions convenables. Or tu comprends, chère amie, qu’un séjour trop prolongé à l’étranger, en t’empêchant de te faire connaître parmi nous, ne pourrait t’être que préjudiciable ou vue de cet avenir. Un ouvrage serait le meilleur titre : les excellents articles que tu donnes à mademoiselle Ulliac, complétés par d’autres, coordonnés entre eux, et enrichis au moyen des nouvelles sources que tu trouverais parmi nous, n’auraient-ils pas une unité suffisante ? As-tu quelques idées à toi, sur la possibilité de l’organisation de l’éducation des femmes, sur quelque chose qui fût pour elles ce que l’Université est pour les hommes ? Que cela serait actuel, et dans quelle pénurie nous sommes à cet égard ! Tu tracerais le programme, tu dessinerais les traits généraux, sans entrer bien entendu dans trop de détails. Tu sais que le ministre Carnot avait annoncé une réforme sur ce point. Il est permis de croire que la nouvelle institution n’eût pas été des plus libérales ; l’intention du moins était bonne, et je suis convaincu qu’on la reprendra. C’est une chose désolante qu’il n’y ait dans le système actuel aucune place officielle pour l’enseignement des femmes, que tout soit livré au caprice et à la mesquinerie des établissements particuliers. J’ai feuilleté quelques recueils de législation universitaire, et n’ai rien trouvé. Les maisons de la Légion d’honneur sont, je crois, dirigées par des congrégations religieuses, et les dames inspectrices, à ce que l’on m’a dit, ne reçoivent pas de traitement. Un vérité, s’il y avait eu quelque possibilité de ce côté, nous eussions pu tenter. Tu comprends au moins que pour faire naître et saisir les occasions, il faut que tu sois parmi nous.

Ce sera moi toutefois, chère amie, qui pour le moment t’engagerai à attendre quelques mois. Le pays que tu habites vient de payer sa dette au fléau qui nous menace à notre tour. Il serait malavisé de courir en poste avec le choléra, et de sortir du pays où il vient de sévir pour entrer dans le pays où il va peut-être sévir. Je dis peut-être ; car, à voir la progression toujours décroissante de son intensité en Angleterre et en Hollande, on pourrait croire ou qu’il ne nous atteindra pas ou qu’il ne se montrera que comme une de ces maladies de saison, auxquelles on est exposé en tout temps. Quoi qu’il en soit, chère amie, il faut attendre que le fléau ait nettement exprimé ses intentions. Ce ne doit plus être entre nous qu’une question de quelques mois. Il est tout à fait décidé, que de manière ou d’autre, je prendrai l’an prochain une position définitive, qui avec le simple revenu de tes fonds pourra nous suffire. Quant aux fonds, il faudra poser en principe de n’y pas toucher. Quoi que soit l’avenir qui nous est réservé, je ne puis croire que le fruit du travail soit jamais atteint. Ne t’imagine pas, je t’en supplie, que les extravagants qui veulent bouleverser pour bouleverser, soient réellement forts, comme on pourrait le croire à leurs cris, et aux alarmes des bons bourgeois. Le parti fort est celui qui veut l’amélioration du sort de tous et la réhabilitation du travailleur par des moyens vraiment sociaux, et par le changement de nos tuteurs ploutocratiques. Voilà ce qui se fera à travers bien des oscillations et peut-être aussi, il faut le dire, car c’est la loi fatale des révolutions, par l’emploi transitoire de moyens regrettables. Certes, bien des choses vont mal et très mal parmi nous ; mais déjà l’amélioration est grande. Déjà ce petit parti, qui n’était que l’incapacité exclusive, et qui prenait la France comme une mine de places à exploiter, est profondément percé. Un parti a pu prendre une initiative ; mais la France seule, j’entends les capacités de la France, feront la vraie révolution, celle qui n’aura pas de nom exclusif, celle qui n’appartiendra pas aux républicains ni aux socialistes, mais sera la conséquence naturelle de la marche de l’humanité. Rassurons-nous donc sur l’avenir. Notre fonds est assez léger pour qu’il puisse traverser les mauvais jours, et quant à notre position sociale, elle ne peut que s’améliorer, quand les résultats définitifs seront acquis.

J’ai reçu les trois mille francs eu ton nom, et les ai fuit passer à Alain, qui m’en a accusé réception. Notre mère me parle dans toutes ses lettres de ton retour. Adieu, excellente amie, quelles que soient les épreuves qui nous attendent, appuyons-nous sur notre affection réciproque. Celle-là au moins ne nous manquera jamais.

Adieu, excellente Henriette,
E. RENAN.