MADEMOISELLE RENAN,


Paris, 24 novembre 1846.

J’ai reçu presque consécutivement, chère amie, tes trois dernières lettres, qui m’ont causé un extrême plaisir. Mieux que toute autre, tu dois comprendre de quel prix est, durant la séparation, une correspondance fréquente et amie. J’en avais besoin, chère Henriette, au moment où je savais ta santé encore ébranlée de la dernière secousse. Je pense que tu ne cherches pas à nous rassurer par une de ces illusions qui sont toujours un si mauvais calcul, alors même qu’on le fait par amitié. Qu’avec moi, du moins, chère amie, tu n’uses point de ces réticences qui me donneraient de si cruelles inquiétudes et pourraient avoir de si terribles résultats ! J’ai besoin de croire à ta parfaite sincérité sur ce point pour continuer à marcher tranquillement vers le but de nos efforts par les voies dont nous sommes convenus.

J’ai lu avec un extrême plaisir, chère Henriette, l’article que tu as envoyé à mademoiselle Ulliac sur les catacombes. Ton style est tout à fait ferme et viril, et on vérité bien supérieur à ce qu’il faut pour ces frivoles publications. Un archéologue de profession n’aurait pas mis plus d’exactitude dans les explications sur lesquelles tu conservais quelque doute. Quant au mot d’anagramme, j’avais compris avant d’avoir reçu ta dernière lettre que c’était une distraction, pour monogramme, et j’avais déjà suppléé celui-ci à la place du premier. Mademoiselle Ulliac trouve l’article fort intéressant, mais un peu court, défaut dont, dit-elle, elle a rarement à se plaindre. Elle se propose en conséquence d’y ajouter quelque chose. Ces journaux sont de vrais lits de Procuste : tout n’est qu’allongement ou retranchement, outre que mademoiselle Ulliac aime beaucoup à faire le coup de ciseau. Elle a fait à l’énigme historique et à l’explication que j’avais été condamné à lui fournir les plus singuliers changements, et ne s’est pas aperçue qu’elle faussait la vérité historique. Heureusement que je lui en abandonne de grand cœur toute la responsabilité et propriété.

J’ai fait, depuis ma dernière lettre, chère amie, plusieurs démarches fort importantes ; et si elles n’ont pas amené de grands résultats dans ma position actuelle, au moins elles m’ont fourni beaucoup de lumière pour l’avenir et m’ont arrête sur le plan que je devais suivre. Avant même d’avoir lu les réflexions si exactes que tu faisais dans ta dernière lettre, j’avais compris, chère Henriette, qu’une place inférieure et peu occupée dans l’Université et à Paris serait ce que je pourrais désirer de mieux et j’ai fait au ministère toutes les démarches nécessaires pour m’éclairer sur la possibilité du succès. M. Soulico a bien voulu me seconder, et voici quel a été le résultat très positif des renseignements qu’il a recueillis. 1° que le moment n’était pas favorable pour solliciter, toutes les nominations officielles étant déjà faites. 2° que pourtant un grand nombre de places seraient encore flottantes jusqu’à quelques semaines, soit par refus d’accepter, soit par demandes de changements, etc., les premiers placements n’étant jamais définitifs, que, par conséquent, en faisant appuyer ma demande, je ne pouvais manquer d’obtenir assez promptement une place de professeur de rhétorique ou de philosophie en province, dont le traitement fixe serait d’environ dix-huit cents francs, sans compter l’éventuel (avantages que la ville fait au professeur du bien superflu dans les revenus du collège, que les employés se partagent entre eux), lequel dans certains collèges est assez considérable. 3° Que, quant à une place à Paris, il serait absolument impossible d’y songer, quand même j’aurais tous les titres et toutes les recommandations possibles, quand même le ministre lui-même le voudrait. Les places de Paris sont en effet prises les premières, et soigneusement gardées par ceux qui les ont obtenues. Que par conséquent ce que j’avais de mieux à faire, était, si je ne voulais pas quitter Paris, de passer encore cette année dans des établissements particuliers, et d’adresser de bonne heure ma requête pour l’année prochaine. Je prévoyais bien ce résultat, chère amie ; en effet, en parcourant les diverses positions que peut offrir l'enseignement des collèges, j’y trouvais quatre classes de personnes, dans chacune desquelles il me serait assez, difficile de trouver une place convenable  ; 1° les maîtres d’études ; 2° les régents de classes inférieures ; 3° les professeurs de classes supérieures ; 4° les professeurs suppléants. Je ne devais point songer aux premières de ces places. Les secondes sont fort occupées et fort épineuses ; elles ne m'eussent point laissé la liberté nécessaire pour poursuivre mes travaux et elles sont si peu lucratives que la compensation n’eût pas été suffisante. Les troisièmes sont réservées aux agrégés. Il ne me restait donc guère que celles de professeurs suppléants, lesquelles sont fort rares. Ce sera une de ces dernières, chère amie, que je solliciterai pour l’année prochaine, si rien de mieux ne s’est présenté jusque-là. Je ne désespère même pas d’obtenir une suppléance de philosophie, si je puis parvenir auparavant à me faire connaître honorablement. Quant à quitter Paris, chère amie, je n’y ai pas songé un instant, d’après les conseils qui d’ailleurs sont si bien d’accord avec mes propres inclinations. L’autre jour encore, je refusais une chaire de rhétorique dans un établissement de plein exercice, bien vu de l’Université, avec deux mille francs d’appointements, sans compter la table et le logement, et cela à une classe par jour. Mais plus que jamais, chère Henriette, je vois l’absolue nécessité de ne pas céder sur ce point si capital pour mon avenir, quelle que soit celle de mes deux branches d’études qui m’amène à une position fixe.

D'aprés ces données, chère amie, quelle résolution actuelle ai-je du prendre, et quoi plan adopter pour mes études ? M. Soulico me conseillait fortement de tenter l’agrégation à la fin de cette année. Ce ne sont pas seulement les agrégés qui sont avantageusement placés, me disait-il. Ceux d’entre les ajournés qui ont obtenu un rang honorable le sont aussi bien, ou au moins on tient de leur épreuve le plus grand compte dans le placement. Je te l’ai déjà dit, chère amie, je suis persuadé qu’on me présentant à la fin de cette année, j’aurais des chances de réussite. Mais je croirais présomption d’oser espérer les premières places. Et il est nécessaire d’être dans les premiers pour rester a Paris. En attendant encore une année au contraire, je puis former les plus solides espérances. Les épreuves de l’agrégation, que j’ai suivies avec beaucoup d’attention durant les vacances dernières, sont tout à fait dans ma manière et ma tournure d’esprit, et elles ne m’inspirent pas ces craintes venant d'antipathie que j’éprouvais devant celles de la licence. Bien des fois il m’arrivait, on entendant le candidat, de regretter de n’être pas à sa place ; je sentais que je ne m’en serais déjà pas trop mal tiré. De plus, en attendant à l’année prochaine, j’aurais pu me faire connaître davantage, peut-être même pourrais-je prendre le titre de docteur qui serait une bonne recommandation. C’est essentiel qu’avant mon agrégation je me sois fait connaître par mes études dans les langues orientales. Ce sera le seul moyen d’éviter la province à laquelle n’échappent pas quelquefois, au moins pour quelque temps, les premiers agrégés. Comme je te le disais tout à l’heure, la voie va m’en être actuellement tout ouverte. De plus, j’ai encore à passer le baccalauréat es sciences, qui est, il est vrai, très peu de chose. Mais encore faut-il repasser ses matières. Et mes travaux dans les langues orientales, je serais obligé de les interrompre... Tous ces motifs réunis, chère amie, m’éloignent, je l’avoue, de tenter si tôt une épreuve si difficile. J’attends toutefois pour me décider que le programme du concours pour cette année soit publié.

Le conseil de toutes les personnes que j’ai pu consulter s’est du reste trouvé parfaitement d’accord avec mon propre sentiment. J’ai vu M. Damiron et M. Garnier. Le premier m’a répété le conseil qu’il m’avait déjà donné de concourir avant l’agrégation pour l’un des prix de philosophie décernés par l’Académie des sciences morales et politiques. Quant au second, aussitôt que je lui ai dit que je pouvais sans inconvénient attendre encore une année, il a fortement appuyé mon avis. Il est vrai que je ne l’ai pas encore vu seul, et que je n’ai pu par conséquent en causer en toute liberté avec lui. Après une visite inutile que je lui avais rendue, j’ai reçu de lui une fort aimable lettre, par laquelle il m’invitait à dîner avec une société choisie de ses amis. Pour la première fois, j’y ai compris ce que pouvait être une réunion d’hommes instruits et pensants. J’y ai appris une foule de choses fort importantes pour ma conduite à venir, que dix années d’études et de réflexions ne m’auraient point apprises. Je n’ai point encore pu voir M. Le Clerc, parce qu’à la session de licence a succédé celle du baccalauréat qui n’est pas encore terminée et durant laquelle on ne peut le voir que très brièvement et pour affaires. J’ai préféré attendre.

Il me reste à te faire part, chère amie, d’un projet que je méditais depuis longtemps, mais auquel je n’osais m’arrêter, faute de renseignements assez précis. Je les ai enfin obtenus, et mon plan est désormais fixé à cet égard. Je savais que l’Institut distribuait annuellement un prix fondé par Volney au meilleur ouvrage de linguistique proposé à son examen, et dès longtemps, je songeais à présenter à ce concours mon travail sur la langue hébraïque. J’ignorais seulement si par sa nature un tel travail serait apte à concourir à un prix décerne sous le titre de philologie comparée. Je me suis d’abord adressé à. M. Julien, qui n’a pu me donner que peu de renseignements, n’ayant jamais fait partie de la commission d’examen pour ce prix. Mais il m’a donné deux excellents conseils, le premier, de m’adresser à M. Eugène Burnouf, le neveu du célèbre helléniste, et professeur de sanscrit au Collège de France, qui préside la commission. Je l’ai fait, chère amie, et j’ai reçu de lui une réponse bienveillante et remplie d’excellents conseils, se terminant par une invitation à présenter l’ouvrage avec confiance, sa nature n’ayant rien qui l’empêchât de concourir. Mais je dois a la bonté de M. Julien cette faveur bien plus précieuse encore. Il m’a adressé avec une lettre au secrétariat de l’Institut et m’a fait remettre entre les mains pour le parcourir à mon aise le cahier des procès-verbaux de toutes les séances d’examen de la commission, depuis la fondation, ou plutôt depuis la modification de ce concours. Outre l’intérêt de ces récits quelquefois fort piquants, j’y ai trouvé les renseignements les plus précieux, sur l’esprit qui préside à cet examen, sur les défauts contre lesquels la commission se montre surtout sévère, sur la nature et le tour des ouvrages qu’elle se plaît à couronner, etc. J’en ai conclu plusieurs modifications importantes pour mon plan, et je me suis décidé, non pas à présenter une grammaire complète, mais une théorie générale des systèmes de la langue, supposant les grammaires connues d’ailleurs. Ainsi conçu et exécuté comme je l’entends, l’ouvrage me semble avoir des chances assez probables de succès. Le nombre des concurrents est toujours peu considérable, et la plupart des ouvrages présentés paraissent fort superficiels, à leur titre et surtout à la critique qui en est faite. Depuis trois années, le prix a été remporté par des ouvrages allemands. J’ai vu le titre du seul ouvrage présenté jusqu’ici pour le concours de cette année : assurément, ce ne sera pas un concurrent redoutable. Son titre seul sera sa condamnation aux yeux d’un tribunal sérieux et savant. J’ai aussi recueilli des renseignements importants sur la composition du bureau d’examen. Il se compose de quatre membres de l’Institut, qui se partagent l’examen des ouvrages, suivant leur spécialité. De leur nombre est M. Reinaud, professeur d’arabe à la Bibliothèque Royale, et qui m’a toujours témoigné un intérêt tout spécial. Je le vis à la Bibliothèque le jour même où j’allai voir M. Julien et il m’engagea très fortement à suivre la carrière des langues orientales et surtout à suivre son cours ; mes conférences de licence m’avaient empêché d’assister à la fin de l’année dernière. Il est certain que mon ouvrage lui tombera en partage pour l’examen, et je ne doute pas que le sujet ne lui en soit agréable. D’ailleurs, chère amie, un échec ne peut avoir le plus léger inconvénient. On présente son manuscrit sous l’anonymat avec une devise, et on y joint une lettre cachetée où se trouve le nom correspondant à la devise. Si l’ouvrage réussit, on vérifie le nom de l’auteur ; sinon, la défaite, qui d’ailleurs n’a rien de honteux, n’a absolument aucune publicité. Je veux garder sur ceci, bonne amie, le secret le plus absolu. Je l’on parle à toi seule, et te prie de n’en rien dire ni à notre mère ni à notre frère. — Tu comprends quels immenses avantages résulteraient de ce premier succès, soit pour une position dans l’Université, soit pour mon avancement dans les langues orientales. Je ne parle pas des avantages pécuniaires, ils ne sont pas considérables, le prix n’est que de douze cents francs. Mais après ce succès, l’ouvrage serait avantageusement accepté par un éditeur. Tous les ouvrages doivent être remis avant le 1er mars, et le compte rendu sera fait à la grande séance solennelle des cinq Académies, le 2 mai. J’ai le temps, mais je n’ai que le temps de mettre la dernière main à mon travail.

J’oubliais de le dire que dès ce moment je publie mon premier essai dans les langues orientales. J’avais présenté à M. Egger un travail sur quelques éclaircissements importants que l’on peut tirer des langues sémitiques pour la philologie gréco-latine. Il l’a trouvé fort intéressant et l’a fait adopter au Journal Officiel publié au Ministère de l’Instruction Publique. J’ai été aujourd’hui même m’entendre avec les directeurs sur plusieurs dispositions matérielles et entre autres sur les nombreux caractères orientaux renfermés dans le texte du morceau. Ou espère obtenir les caractères de l’Imprimerie Royale, auxquels on a recours pour toutes les publications officielles. Ou m’a aussi promis de m’en tirer à part un certain nombre d’exemplaires, que je puisse distribuer à qui je voudrais. J’en désirais surtout pour M. Quatremère, a qui je dois la première idée de ce travail. J’ajoute que l’article tire un intérêt particulier des circonstances actuelles et se rapporte à quelques innovations dans l’enseignement de la langue grecque qui font beaucoup parler le monde professoral. En dépit de tous, il est dans le sens ministériel.

Une question beaucoup moins importante que j’ai dû agiter, était de savoir si je resterais dans cette pension, ou si je chercherais dans le même ordre de choses une position plus convenable. Je m’étais d’abord décidé à ce dernier parti, les travaux auxquels je suis obligé de me livrer étant absolument incompatibles avec cette retenue que j’étais obligé de faire, au cœur de la journée, et qui m’empêchait de me rendre à la Bibliothèque Royale. Avant de faire aucune autre recherche, j’en ai fait la déclaration expresse à M. Crouzet, qui aussitôt a changé de ton, et m’a promis tout arrangement, et en effet, au bout de quelques jours, j’ai vu arriver un troisième maître, qui me débarrasse de tout le service que je faisais en dehors des répétitions. Dans ces nouveaux termes, chère amie, ma position est fort soutenable, et je n’ai pas vu de raison suffisante à un changement qui peut-être ne serait pas une amélioration. Car malheureusement, il faut le dire, ce maître de pension ne fait pas exception dans son espèce. D’ailleurs, ces changements exigent des démarches si pénibles et entraînent de si grandes pertes de temps que je ne m’y déciderai jamais sans raisons très graves. Mes occupations sont maintenant peu nombreuses, elles ne se montent pas à une heure et demie par jour, sans compter tous les jours de congé qui sont entièrement libres. Le grand avantage surtout est de pouvoir tout faire le matin, avant la classe, et ainsi d’avoir le corps de la journée pour vaquer à mes travaux. Jusqu’au 1er mars, je pourrai prendre fort peu de répétitions supplémentaires. Il me reste heureusement une honnête réserve de celles que j’ai données l'an dernier et durant les vacances.

J’ai ponctuellement observé tes recommandations relativement à la toilette. Un accident arrivé peu après ton départ m’avait obligé à l’achat d’un autre pantalon noir. J’en ai ajouté un autre après la réception de ta lettre, en sorte que le nombre prescrit se trouve rempli. J’avais aussi déjà fait transformer en redingote la seule pièce qui me restât de mon ancien costume et j’en ai fait faire une neuve pour mes visites. Enfin, dès les premiers froids, j’avais acheté un paletot. Pour ceux-ci, il n’y a nul inconvénient à les acheter tout faits, et c’est toujours une économie. Je comprends comme toi, chère amie, l’importance de ce point en apparence si frivole, surtout à mesure que mes relations s’étendent.

L’espace seul, chère amie, m’oblige à mettre fin à notre longue causerie. Je réserve pour une autre fois tout ce dont je ne puis cette fois te faire le récit. Il m’est si doux de t’écrire ce qui fuit l’objet perpétuel de mes pensées et se termine toujours à l’espérance de nous voir un jour heureux ensemble.

Ton frère et ami,

E. R.


(Sur un papier à part.)

Peut-être liras-tu avec plaisir le rapport adressé par le doyen de la Faculté des Lettres au ministre relativement au premier examen de licence. Je te l’extrais littéralement du Journal Officiel de l’Instruction Publique.


Sorbonne, 23 octobre 1846.

Monsieur le Ministre,

Des épreuves pour la licence ès lettres ont eu lieu à la Faculté du 19 au 23 octobre 1846. Étaient présents au jugement des compositions, et aux séances de l’exercice public, outre le doyen président, MM. les professeurs Patin, Saint-Marc-Girardin, Guigniaut, Ozanam.

Des vingt-neuf candidats qui s’étaient présentés, sur lesquels il y avait un ecclésiastique, et onze élèves de l’École Normale, treize ont dû être éliminés pour l’insuffisance des compositions ; deux, après l’examen sur les autours grecs, latins et français, ont été ajournés. Les quatorze autres ont été déclarés dignes d’obtenir le grade de licenciés ès lettres dans l’ordre suivant : MM***, ***, l’abbé Foulon, Renan.

Les diverses épreuves ont été en général intéressantes. Le nombre de ceux qui n’ont point échoué dans les compositions écrites est plus considérable qu’à l’ordinaire ; la plupart, surtout parmi les premiers, se sont montrés capables d’expliquer les textes des trois littératures avec intelligence, et de répondre aux questions de philosophie, d’histoire et de littérature. Six élèves de l’École Normale ont été reçus, outre autres les deux premiers. M*** est maître surveillant à cette école. M. Renan, qui a fait preuve de facilité et de justesse dans l’examen oral, est un ancien élève du petit séminaire de Paris. Le jeune ecclésiastique, M. l’abbé Foulon, ancien élève du même séminaire, et formé depuis par les conférences instituées sous l’autorité archiépiscopale et sous la direction de M. l’abbé Cruice, docteur de notre Faculté, dans la maison des Carmes de Paris, aurait disputé et peut-être obtenu le premier rang, s’il ne s’était exposé dans les épreuves grecques à une certaine infériorité. Je suis avec un profond respect, M. le Ministre, etc., etc.

V. LE CLERC.

Le but politique de ces notes individuelles qui ne sont pas d’ordinaire d’usage, est assez facile à démêler. Ils ont voulu faire de notre succès une preuve de justice, et former la bouche aux accusations contraires qu’on ne cesse de répéter tous les jours. J’ai su d’ailleurs que tous les examinateurs, et surtout M. Guigniaut, étaient d’avis de me faire passer au troisième rang après l’examen oral et que M. Le Clerc seul s’y est opposé, C’est lui-même qui l’a dit à mon condisciple, lequel a été lui rendre visite.