Nouvelles Lettres d’un voyageur/2/11

Calmann Lévy, éditeur (p. 305-306).


XI

À PROPOS DU CHOLÉRA DE 1865

Le choléra est parti, des douleurs sont restées : des veuves, des orphelins, de la misère. La charité administrative et la charité privée ont donné de grands secours. Mais, quand le chef de famille est frappé, la misère se prolonge ou se renouvelle. La mère est épuisée et les enfants dépérissent. En ce moment, ce qui manque le plus, c’est le vêtement, et l’hiver va sévir ! Le XVIIIe arrondissement a particulièrement souffert. Huit cent vingt et un décès représentent une masse sérieuse de veuves découragées et d’enfants sans ressources.

M. Arrault, secrétaire du conseil de salubrité, a vu ces douleurs, il les a racontées avec émotion dans le Siècle. Il a fait un appel aux mères heureuses, il a demandé les vieux vêtements des enfants heureux. On s’est empressé de lui envoyer de quoi vêtir une grande partie de ses orphelins. L’Avenir national veut l’aider dans son œuvre de dévouement et de charité en publiant à son tour ce bon et simple remède à la plupart des maladies de l’enfance indigente, des habits et des chaussures ! Non pas seulement des habits d’enfants, mais des vestes, des rebuts de toute sorte sont employés par les veuves qui coupent, ajustent, essayent, utilisent, s’aidant les unes les autres et retrouvant dans le travail le courage et l’espoir. Secours et moralisation : voilà ce que l’on peut donner avec de vieux chiffons.

On peut envoyer à M. Arrault, qui se charge d’acquitter les frais de transport, — rue Lepic, n° 11, à Montmartre, — tous les objets destinés à cette œuvre de bienfaisance opportune et généreuse.