Nouveaux contes berbères (Basset)/130
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Le frère absent (232).
(Ouargla).
Hélas, mon frère, hélas !
Tes burnous sont garnis de glands de soie,
Hélas, mon frère, hélas !
Ils sont attachés avec de la soie et du fil de lin ;
Le haïk s’enroule autour des roseaux,
Ses dents sont comme des perles.
Hélas, mon frère, hélas !
Sa voix était faible et grande son inquiétude
Quand il est allé à l’Oued Mzab :
Oued Mzab, je te recommande mon frère :
Prépare-lui un tapis.
Apporte-lui du couscous fin et du beurre ;
Apporte de l’eau à mon frère.
Hélas, mon frère, hélas !
La bouche de mon frère, pour elle du couscous blanc :
Où est parti mon frère ? où est-il allé ?
Où est mon frère ? à Aïn el Merabt’in ou à Tazgraret ?
Quand mon frère montera chez le cheikh el Mounir,
Je te recommande mon frère, cheikh el Mounir.
Hélas, mon frère, hélas !
Prépare-lui un tapis,
Donne-lui des dattes de choix,
Toi cheikh Ibrahim, je te recommande mon frère.
Hélas, mon frère, hélas ?
Prépare lui un tapis,
À toi, mon frère, je te recommande mon frère.
Hélas, mon frère, hélas !
Où est-il parti ? où est-il allé ?
Quand il montera chez le cheikh Bou H’afs,
Je te recommande mon frère, cheikh Bou H’afs.
Hélas, mon frère, hélas !
Mon Dieu, mon maître, pourquoi m’as-tu livré à tes serviteurs qui m’ont tyrannisé,
Ma tête est solide ; mon cœur, plein de chagrin.
Hélas, mon frère, hélas !