Nouveaux contes berbères (Basset)/100

Ernest Leroux, éditeur (Collection de contes et de chansons populaires, XXIIIp. 85-86).

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Rencontre entre les Oulad Daïman et les Trarzas (183).
(Zénaga).

On raconte que cinq hommes des descendants de Taounkadji (Oulad Daïman) partirent un jour en conduisant des vaches qui leur appartenaient. Quand ils furent éloignés de leur tribu, ils rencontrèrent des Trarzas en grand nombre. Leur chef leur dit : « Laissez les vaches que vous conduisez. » Un des Oulad Daïman répliqua : « Que Dieu brûle ton père en enfer. »

Le chef descendit de sa jument et dit : « Je jure de te tuer dès que tu t’approcheras. — Tu en as menti, répliqua l’autre, comme quiconque, est avec toi. — Sors avec moi, nous nous battrons. » Il tira son sabre et voulut le tuer, mais l'homme des Oulad Daïman le frappa et lui coupa la tête.

Le frère du mort arriva en pleurant beaucoup et jura à ses amis qu’il vengerait son frère. « Mon cousin, dit l’un d’eux, prends patience jusqu’à ce que je t’aide. — Par Dieu, répliqua l’autre, quand même il aurait une peau en fer, je le frapperai avec mon sabre jusqu’à ce que je sache qu’il est bien mort. — Fais ce que tu voudras, infidèle, dit l’autre Trarza. — Pourquoi me parles-tu ainsi ? — Sais-tu ce que veut dire : Il n’y a de Dieu que Dieu ? — Non. » Alors ses compagnons l’attaquèrent, le saisirent, le gardèrent jusqu’à la nuit et le tuèrent ; puis ils dirent aux Oulad Daïman : « Allez où vous voudrez. » Ceux-ci se mirent en route, et après avoir voyagé jusqu’au milieu de l’après-midi, ils rentrèrent dans leurs familles.