Nouveau Chemin de la croix/Quatrième station

Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 30-33).

QUATRIÈME STATION.


Jésus rencontre sa très-sainte mère.



Dans l’abattement qui suit la chute, il faut quelque chose qui réconforte. Sans doute, il était triste pour Jésus de rencontrer sa mère dans les douloureuses circonstances où il se trouvait. Et cependant, au milieu de tous ces ennemis acharnés, qui l’accompagnaient en vociférant, ce dût être un soulagement d’apercevoir tout-à-coup l’angélique figure de sa mère bien-aimée. Il s’en allait mourir, et cette dernière rencontre sur terre avec celle qui lui avait donné la vie fut sans doute sa dernière lueur de bonheur en ce monde. Mais en même temps il a dû puiser dans la vue de cette mère intrépide, qu’aucun obstacle n’arrêtait, un nouveau courage pour accomplir son sacrifice.

Rappelez-vous les souvenirs de votre première chute, et vous y retrouverez quelque scène analogue.

Dans les jours de stupeur, de tristesse et de remords qui ont suivi, vous avez aussi rencontré votre mère ; ou, si elle était loin de vous, dans un monde meilleur, peut-être, vous vous êtes souvenu d’elle et de ses enseignements.

Sa vue ou son souvenir ont suffi pour vous faire regretter votre chute.

Mais, hélas ! peut-être êtes-vous de ceux qui n’ont pas eu de mère digne de ce nom, et qui n’ont pas reçu les salutaires leçons de l’amour maternel.

Alors il y a une autre mère qui s’est certainement trouvée sur votre chemin, et dont la rencontre a dû vous faire rentrer en vous-même : c’est l’Église.

Elle vous a appelés pour vous consoler et vous donner de nouvelles forces — L’avez-vous écoutée ?

Ô Marie, quand vous me voyez faiblir sous le poids de ma croix, venez à ma rencontre. Un regard de vous m’encouragera à la porter généreusement jusqu’à mon calvaire.