Nouveau Chemin de la croix/Cinquième station

Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 34-36).

CINQUIÈME STATION.


Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix.



Un homme aidant un Dieu à porter sa croix ! Quel sujet de méditation !

Cette aide était bien due, certes, puisque c’était pour les péchés de l’humanité que Jésus souffrait.

Et cependant il semble que le secours donné par l’homme à Dieu ne fut que prêté, et que Jésus ait contracté l’engagement de le rendre. Car aujourd’hui c’est nous qui portons notre croix et c’est Jésus qui nous aide.

« Venez à moi, vous tous qui êtes chargés, et je vous soulagerai, » nous dit-il.

Et les prêtres qui sont d’autres Christs sont toujours à nos côtés, prêts à nous assister, et à soulever nos croix quand elles nous écrasent.

Mais pour mériter que Dieu nous aide, il faut que nous aidions nos frères.

Dans ce grand pèlerinage de la vie où nous cheminons tous si péniblement, chargés de nos croix, c’est un devoir social de nous aider mutuellement. Il faut que les forts assistent les faibles, et que les moins chargés viennent au secours de ceux dont les croix sont plus lourdes.

Ô mon Jésus ! Ai-je bien compris ce grand devoir de la charité ? Au lieu d’allégir les croix des autres ne les ai-je pas rendues plus lourdes par mes dénigrements, mes injustices, mes envieuses et basses jalousies ? Au lieu d’aplanir le chemin qu’ils suivent, n’y ai-je pas plutôt semé des obstacles pour les faire tomber ? Ne me suis-je pas réjoui de leurs misères et de leurs chutes ?

Ô Jésus, donnez-moi pour mon prochain la charité du Cyrénéen, et faites moi bien comprendre que qui donne aux pauvres et aux faibles prête à Dieu.