Nouveau Chemin de la croix/Onzième station

Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 52-54).

ONZIÈME STATION.


Jésus est attaché à la Croix



Voilà bien le dernier acte du drame de la vie.

Jusque là l’homme a seulement porté la croix ; mais rien ne l’y attachait, et il pouvait encore la rejeter loin de lui. Dorénavant il y sera attaché, cloué. Il ne formera plus avec elle qu’un seul être, et la mort seule pourra les séparer.

Mais si cette immolation du chrétien sur la croix est volontaire et résignée, quelle transformation elle opère en lui !

Jusque là la croix pesait sur lui et l’écrasait. Maintenant c’est lui-même qui s’étend sur elle, qui la domine comme un vainqueur, qui en prend possession comme un roi fait de son trône. Elle est encore l’instrument du supplice, mais elle rayonne déjà comme un instrument de glorification.

Pour reconnaître et honorer les plus méritants de leurs sujets, les souverains de ce monde attachent sur leurs poitrines des croix d’honneur. Ainsi la croix de Jésus devient la décoration du chrétien, et le signe qui le fera reconnaître par le roi du ciel.

Ô mon Jésus, je veux m’attacher volontairement à la croix, puisque vous avez transformé ce signe d’ignominie en signe de gloire, et puisque c’est la marque à laquelle vous reconnaîtrez vos élus.