Nouveau Chemin de la croix/Dixième station

Imprimerie générale A. Côté et Cie (p. 49-51).

DIXIÈME STATION.


Jésus est dépouillé de ses vêtements.



Iésus est arrivé au bout de la Voie douloureuse, au sommet de la montagne où il doit mourir, et c’est alors qu’il est dépouillé de ses vêtements.

Ce dépouillement symbolise le détachement de toutes choses qu’il faut subir bon gré mal gré à la fin de la vie. Quand l’homme achève de parcourir son pénible chemin, et a gravi la montagne de la vieillesse, tous les biens de ce monde lui sont ravis les uns après les autres. Les forces l’abandonnent, la santé lui fait défaut, les espérances, les amours, les illusions se flétrissent et tombent comme des vêtements en lambeaux. Il a encore des richesses, peut-être, mais il n’en peut plus jouir ; des honneurs, mais il n’y tient plus.

Tous les vains dehors du faste et des plaisirs n’ont plus de charme pour lui, et il les sacrifierait pour une seule année de jeunesse. Mais la jeunesse ne reviendra plus ; et les vains ornements de sa vie, tombant les uns après les autres, le laissent bientôt dans cet état de nudité qu’il avait à son entrée dans le monde.

Une seule chose lui reste encore. C’est la croix, et il n’en sera séparé que par la mort.

Ô mon Jésus, faites-moi la grâce de l’aimer cette croix, puisqu’elle doit être ma compagne pendant toute ma vie. Car pour le chrétien qui l’aime elle devient un appui, un bâton de vieillesse, une échelle merveilleuse qui lui sert à monter vers vous.