Nous tous/Reine-Blanche
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LXV
REINE-BLANCHE
La Reine-Blanche est morte.
Un vent de glace emporte
Et disperse à l’entour
Son vieil amour.
Ô paradis terrestre !
Épouvantable orchestre ;
Qui même effarouchas
Les pauvres chats !
Phrase cruelle et nette,
Que dit la clarinette,
Ou que nous dépistons
Dans les pistons !
Saladiers sans emphase,
Où l’on buvait l’extase
Avec le flot sacré
Du vin sucré !
Alphonses, divins mâles !
Robes de femmes pâles
Collant comme un linceul !
Cavalier seul !
Sous le gaz noir qui flambe,
Irma levant la jambe
En l’air, et montrant son
Nez polisson !
Femmes parfois gelées
Qui dansiez, flagellées
Par le fouet triste et fou
D’un dieu voyou !
Chœur plein de mille rages
Qui, parmi des orages
Assez souvent décrits,
Poussais des cris !
Ton orgie indocile
Étant sans domicile,
Suis la brise et l’autan.
Adieu, va-t’en.
Laisse ton pauvre vice
Déjà hors de service
Et pratique, si tu
Peux, la vertu !