Notice historique et statistique sur Douy-La-Ramée et La Marre/Chapitre 1

et Auguste Béguin
Imprimerie Destouches (p. 9-11).
NOTICE HISTORIQUE ET STATISTIQUE
SUR
DOUY-LA-RAMÉE ET LA MARRE

CHAPITRE Ier
NOTIONS GÉNÉRALES


Douy-la-Ramée (Doyacum-Rameia), canton de Lizy, arrondissement de Meaux (Seine-et-Marne), est situé au nord-ouest et à 15 kilomètres de Lizy, entre Brégy (Oise) au nord, Puisieux à l’est, Marcilly et Forry au sud, Forfry et Oissery à l’ouest.

La rivière de Thérouanne en forme la limite dans une grande partie du côté ouest. Il s’y trouve deux autres cours d’eau superficiels ou rus, dits, l’un de Nongloire, et l’autre, qui reçoit le premier, de la Garenne.

La carte hydrologique de M. Delesse indique que plusieurs cours d’eau souterrains sillonnent le territoire de Douy-la-Ramée.

Il dépend de cette commune quatre hameaux : la Ramée sur la Thérouanne au sud-ouest, dont le nom a été de temps immémorial adjoint à celui de Douy, pour désigner la paroisse de Douy ; l’ancien domaine seigneurial et château de La Marre, en aval sur la même rivière ; Fontaines-les-Nonnes, ancien monastère, actuellement château avec ferme et moulin, toujours en aval sur la Thérouanne ; et Nongloire, ferme isolée, au nord de Fontaines, au sud-est de Douy.

L’altitude au-dessus du niveau de la mer est de 79 mètres à Fontaines, de 120 mètres à Nongloire.

Trois chemins de grande communication passent sur le terroir de Douy-la-Ramée : le chemin d’Acy à Paris, qui traverse Douy et la Ramée ; celui d’Acy à Meaux, et celui de Meaux à Nanteuil-le-Haudouin, qui passent, l’un au sud-est, l’autre à l’ouest ; des chemins vicinaux ordinaires relient Douy à Etrépilly et à Brégy, et la Ramée à Etrépilly.

La paroisse de Douy-la-Ramée faisait autrefois partie du duché de Valois et en suivait la coutume. Elle était toutefois de l’élection de Meaux et non de l’élection de Crépy, du gouvernement de l’Ile-de-France, du diocèse et du grenier à sel de Meaux, de la généralité de Paris, du bailliage de La Ferté-Milon ; puis lorsque ce bailliage fut supprimé, elle passa à celui de Villers-Cotterets. On ne saurait rien imaginer de plus hétérogène que tout cet enchevêtrement.

La justice seigneuriale de Douy-la-Ramée était représentée par un juge appelé maire, un procureur fiscal (sorte de ministère public), un greffier, un sergent[1]. Les appels se portaient d’abord à La Ferté-Milon, puis à Villers-Cotterets.

Le seigneur de Douy-la-Ramée avait droit de tabellionnage, c’est-à-dire qu’il pouvait établir un tabellion dans sa seigneurie.

En 1692, Jacques Chéron fut reçu à ce titre au bailliage de La Ferté-Milon. En 1751, le tabellion « en la branche de Douy-la-Ramée, » était Antoine Charles, tabellion au tabellionnage royal de Villers-Cotterets ; il résidait à Brégy[2].

La Révolution a fait disparaître les coutumes, les généralités, les greniers à sel, les élections, les juges et tabellions seigneuriaux, les bailliages ; elle a remplacé cette organisation disparate, compliquée, par une nouvelle organisation uniforme et beaucoup plus simple. Douy est aujourd’hui du ressort de la justice de paix de Lizy et du tribunal civil de Meaux et est resté du diocèse de cette dernière ville.

La population de Douy-la-Ramée aurait été, d’après le rôle de la taille en 1770, de 57 feux, soit environ 250 habitants. Ce qui est certain, c’est qu’en 1790, on y comptait 298 habitants, y compris les religieuses et les religieux de Fontaines ; en 1793, 247 dont 111 du sexe masculin et 136 du sexe féminin. On y compte aujourd’hui 200 habitants seulement dont 140 au chef-lieu. La constitution de la propriété du sol, presque tout entière en biens ecclésiastiques et en biens nobles avant la Révolution, restée, depuis, compacte et en grandes exploitations, a contribué à restreindre la population. Cette population a dû toujours se borner presque uniquement au nombre d’artisans et d’ouvriers nécessaires à l’exploitation des fermes.

Douy-la-Ramée est desservi par le bureau de poste de Puisieux pourvu d’un télégraphe et est de la circonscription de la perception d’Etrépilly.

Il y existe depuis 1881 un corps de sapeurs-pompiers qui a pour chef en ce moment M. Ulysse-Théophile Larose.


  1. La haute justice permettait de connaître de toutes affaires civiles et criminelles, quelles qu’en fussent l’importance et la gravité.
    Les sentences de la justice de Douy paraissent perdues. Mentionnons seulement une condamnation prononcée par elle le 26 juin 1735 contre un braconnier qui avait tondu des panneaux pour prendre les lapins ; cette condamnation fut de 100 livres (plus de 400 francs d’aujourd’hui.)
  2. Les minutes des tabellions de Douy paraissent perdues, à moins qu’elles ne soient enfouies dans l’étude du notaire d’Etrépilly.