Notes et Sonnets/J’ai vu le Pausilype


SONNET


J’ai vu le Pausilype et sa pente divine ;
Sorrente m’a rendu mon doux rêve infini ;
Salerne, sur son golfe et de son flot uni,
M’a promené dès l’aube à sa belle marine.

J’ai rasé ces rochers que la grâce domine,
Et la rame est tombée aux blancheurs d’Atrani :
C’est assez pour sentir ce rivage béni ;
Ce que je n’en ai vu, par là je le devine.

Mais, Ô Léman, vers toi j’en reviens plus heureux ;
Ta clarté me suffit ; apaisé, je sens mieux
Que tu tiens en douceurs tout ce qu’un cœur demande ;

Et Blanduse et ses flots en mes songes bruiraient,
Si j’avais un plantage où, le soir, s’entendraient
Les rainettes en chœur de l’étang de Champblande !