Notes Georgiques/Livre III

Traduction par divers traducteurs sous la direction de Charles Nisard.
Lucrèce, Virgile, Valérius Flaccus - Œuvres complètesFirmin Didot (p. 472-473).
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LIVRE III.

v. 1. Te quoque, magna Pales… Palès était la déesse des bergers : les Romains avaient institué en son honneur des fêtes appelées de ce nom Pallilia. On lui offrait du lait, sorte d’offrande analogue au genre de richesse de ses adorateurs.

Le berger dont il est question dans ce passage est Apollon, qui garda les troupeaux d’Admète sur les bords de l’Amphryse.

v. 24. Vel scena ut versis… Le théâtre était mobile, et présentait tour à tour différentes faces qui offraient différentes décorations, comme on peut voir par ce passage de Vitruve : « In singula (loca) tres sint species ornationis, quæque quum, aut fabularum mutationes sunt futuræ, seu deorum adventus cum tonitribus repentinis versentur, mutentque speciem ornationis in frontes. »

v. 26. Purpurea intexti… Ce qui veut dire 1° que les victoires remportées par Jules César sur les Bretons étaient représentées sur les tapisseries qui décoraient le théâtre ; 2° que ces prisonniers bretons étaient occupés à déployer ces mêmes tapisseries où leurs défaites étaient tracées.

v. 29… Ac navali surgentis… Servius dit que des proues des navires égyptiens Auguste fit faire quatre colonnes d’airain.

v. 51. Optuma torvæ Forma bovis. Cette peinture de la vache s’accorde presque en tout avec celle de Columelle et de Varron.

v. 75. Continuo pecoris… « Avec un très-bel extérieur, l’étalon doit avoir encore toutes les bonnes qualités extérieures : du courage, de la docilité, de l’ardeur, de l’agilité, de la liberté dans les épaules, de la sûreté dans les jambes, de la souplesse dans les hanches, du ressort par tout le corps, et surtout dans les jarrets. » (Buffon.)

v. 81… Honesti Spadices… « Il faut qu’un étalon soit d’un beau poil, comme noir de jais, beau gris, bai, alezan, isabelle doré, avec la raie de mulet, les crins et les extrémités noires. Tous les poils qui sont d’une couleur lavée et qui paraissent mal teints doivent être bannis des haras, ainsi que les chevaux qui ont les extrémités blanches. » (Buffon).

v. 92. Talis et ipse jubam… Saturne fut surpris avec Phillyre, fille de l’Océan, par Rhéa sa femme : pour échapper à ses reproches, il se sauva sous la figure d’un cheval.

v. 113. Primus Erichthonius… Cicéron, dans le troisième livre de Natura Deorum, attribue cette invention à la quatrième Minerve. Newton croit qu’Érichthon était le même qu’Érichthée. Il est plus probable qu’il s’agit ici d’Érichthon, fils de Dardanus et père de Tros, parce que Pline le nomme parmi les Phrygiens, auxquels il fait honneur d’avoir su atteler à un char plusieurs chevaux.

v. 147… Quoi nomen asilo. Varron l’appelle tabanus, d’où vient notre mot taon.

v. 162. Cætera pascuntur… Virgile distingue les troupeaux nouveau-nés en trois classes. 1° Ceux qui doivent repeupler le troupeau ; 2° ceux qui seront réservés pour les sacrifices ; 3° ceux qui sont destinés au labourage.

v. 204. Belgica vel molli… L’essedum était tantôt une voiture destinée aux voyages, tantôt un char guerrier. Les Belges en imaginèrent les premiers l’usage ; ce qui lui fait donner par Virgile le nom de Belgica.

v. 258. Quid juvenis, magnum… Virgile fait ici allusion à l’histoire de Léandre, qui passait un bras de mer pour aller trouver Héro son amante.

v. 267. Et mentem Venus ipsa dedit… Potnie était une ville de Béotie près de Thèbes. Glaucus, né dans cette ville, empêcha quatre cavales de s’accoupler, pour les rendre plus légères à la course. Vénus, dit-on, le punit de les avoir soustraites à ses lois, en inspirant à ces animaux une rage amoureuse si violente qu’ils déchirèrent leur maître.

v. 295. Incipiens stabulis… « On les nourrit pendant l’hiver, à l’étable, de son, de navets, de paille, de luzerne, de sainfoin, de feuilles d’orme, de frêne. On ne laisse pas de les faire sortir tous les jours, à moins que le temps ne soit fort mauvais ; mais c’est pour les promener plutôt que pour les nourrir. » (Buffon.)

v. 300. Post hinc digressus… « On ne les laisse pas sortir pendant les neiges et les frimas ; on les nourrit à l’étable, d’herbes et de petites blanches d’arbres cueillies en automne, ou de choux, de navets, et d’autres légumes. » (Buffon.)

v. 311. Nec minus interea… Les anciens, comme on voit, ne tiraient pas autant de parti du poil de chèvre que nous. Les étoffes faites de cette matière sont une des plus grandes richesses des manufactures de Flandre et de Picardie.

v. 346. Non secus ac patriis… Végèce, livre Ier, dit que le fardeau que les soldats romains portaient ordinairement dans leur marche était de soixante livres. Cicéron dit (Tuscul. I, n° 37) : « Qui labor, quantus agminis ? ferre plus dimidiati mensis cibaria, ferre si quid ad usum velint, ferre vallum. Nam scutum, gladium, in onere nostri milites non plus numerant quam humeros, lacertos, manus. »

v. 379. Et pocula læti… Il s’agit de quelque liqueur semblable à la bière, au cidre ou au poiré ; peut-être cependant était-elle plus forte ; car on sait le goût des peuples sauvages et des habitants du Nord pour les boissons qui piquent vivement le palais.

v. 408. Aut inpacatos a tergo… Les Ibères ou Espagnols passaient pour de grands voleurs. Ils tirent leur nom du fleuve Ibérus. C’est l’Èbre.

v. 415. Galbaneoque agitare… Le galbanum est le suc d’une plante appelée ferula. Dioscoride dit qu’on exprime d’une espèce de ferula, arbre de Syrie, un suc dont l’odeur est très-forte, et dont la fumée chasse les serpents. Pline dit la même chose. Columelle donne aussi cette recette ; il prétend que les cheveux de femme, étant brûlés, produisent le même effet.

v. 448. Aut tonsum tristi… amurca. C’est la lie de l’huile, dont les anciens faisaient usage en médecine. Spumas argenti. C’est l’écume de l’argent qu’on épure. Scilla ou l’oignon de mer est une plante huileuse qui ressemble à un oignon, mais qui est beaucoup plus grosse.

L’ellébore est blanc ou noir : on se sert de l’ellébore blanc pour les maladies de la peau. Le bitume est une substance grasse, sulfureuse, tenace et inflammable, qui sort de la terre ou qui flotte sur l’eau.

v. 474. Tum sciat, aerias… La Noricie est une partie de la Bavière ; l’Iapidie est le Frioul ou la Carniole. Le Timiane est un petit fleuve du Frioul qui va se jeter dans la mer Adriatique.

v. 497. Tussis anhela sues… Les cochons sont sujets à l’esquinancie ; ce qui augmente la vérité de l’expression angit, car cette maladie se nomme en latin angena.

v. 549… Cessere magistri. Chiron, Mélampus représentent ici les médecins en général.

v. 566… Sacer ignis ardebat. C’est le nom de la maladie contagieuse dont il s’agit. Nous l’appelons vulgairement le feu Saint-Antoine. On peut comparer cette peste avec celle que décrit Lucrèce.