Monde/53
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Organisation, Action, Technique, Plan
Après celui de la connaissance et celui du sentiment, il est un troisième grand ordre de la création humaine, celui de l’action. S’y rattachent comme questions la technique (sciences appliquées), les inventions et les machines, la standardisation, les unités et leur coordination ; le but et la destinée, le progrès, la perfection, le bien et la morale ; le plan et la constitution pour réaliser des édifications à faire en commun et, la plus générale de toutes, la civilisation et la culture.
Une science générale de l’action est nécessaire, une science procédant par généralisation et dont pourront être dérivées les applications aux domaines particuliers.
Cette science serait pour l’action rationnelle ce qu’est la méthode par rapport à la connaissance rationnelle. La « praxeologie » ici comme la logique là. Les « Acta synthetica » en face des « Nota synthetica ».
La science dégage des lois qui sont indépendantes de l’homme ; la pratique, l’action veulent des règles, des doctrines qui, pour des buts humains, sont des applications de la science.
De la technique, de la psychotechnique, des diverses branches de la sociologie, notamment l’administration et l’organisation, on peut retenir certains principes, les généraliser, les appliquer ailleurs encore que là où ils ont leur domaine actuel.
Lester Ward donne de la classification des actions le tableau ci-contre :
Classification des hommes quant à l’action. — Les trois sortes d’hommes : 1° celui qui craignant les difficultés n’entreprend jamais rien ; 2° celui qui commence mais
ne continue pas parce qu’il ne peut surmonter la difficulté ; 3° celui qui ne craignant pas les difficultés, commence et, à force de volonté et d’intelligence, parvient à surmonter les difficultés.
Certains font commencer l’histoire des inventions à l’attitude verticale de l’homme, et à sa main, son premier outil, par lequel il fit ses moyens de défense. Silex naturel, silex taillé, silex poli. Puis la taille de l’os et de la corne. Découverte du feu, invention de la fonte des métaux, invention dans les transports et les communications, la vapeur, l’électricité, houille blanche et houille verte, la télégraphie, la téléphonie, l’avion, la radio, la télévision, la télénergie, le sous-marin.
On cherche le moyen industriel de désagréger la matière, d’utiliser l’énergie thermique des mers et celle des marais, les gaz de la terre et sa chaleur, de produire artificiellement, synthétiquement tous les succédanés (Ersatz), d’utiliser certaine radiation pour le transport d’un courant électrique de haute tension dans l’atmosphère. (Traverser un tel courant serait aussi destructif que de toucher un fil chargé d’un haut voltage. C’est le rayon de la mort).
Dans la technique on distingue trois grandes époques ou plutôt trois stades successifs, de durée inégale et dont chacun continue longtemps encore après que le stade suivant est atteint. 1° Stade eotechnique : du XIe siècle au milieu du XVIIIe siècle ; 2° Stade paléotechnique : de 1750, à son apogée au milieu du XIXe siècle. 3° Stade néotechnique : du milieu du XIXe siècle à nos jours avec épanouissement de nos jours.
Notre époque est fortement marquée de traditions paléotechniques ; elle conserve même certains vestiges eotechniques. Mais son principe créateur et actif, sa véritable ambiance vitale appartient déjà à la phase néotechnique.
La loi technique fondamentale est d’atteindre un maximum de résultat avec un minimum d’efforts. Le sens propre de la machine est de fournir un service mécanique, c’est-à-dire régulier.
Le processus de création : Une idée, une recherche de laboratoire, un brevet, une installation d’essai à l’échelle industrielle, une usine, un réseau d’usine, un trust de l’industrie née de l’idée.
Nous marchons vers une artificialité croissante, c’est-à-dire vers une substitution dans les choses aux données de la nature, des données dues à l’intervention de l’homme. L’artificialité est le résultat de la technique, dérivée elle-même de la science ou de la simple pratique en œuvre dans un milieu déjà largement artificialisé. La technique, à ses débuts en tous domaines, a cherché à imiter soit la nature, soit les produits techniques antérieurs et cela pour cause d’efficience, de travail, peine, argent ou selon le but de généraliser au grand nombre (échange ou service public). À cette première phase largement accomplie en succède une autre, la création suivant des buts nouveaux. L’homme, la société, vont devenir de plus en plus artificiels.
Notre culture entière est pénétration et conquête de la nature.
Les possibilités techniques humaines, centuplées par les progrès de la science, permettent de plus en plus à notre civilisation de s’affranchir presque complètement de la matière, d’exprimer, avec une liberté quasi totale, les aspirations philosophiques et sociales de la pensée.
Le machinisme. — Le machinisme est la généralisation des inventions. Vaste problème né des contradictions profondes de la société.
Les produits de l’intelligence et en particulier les recherches scientifiques, les unes après les autres, deviennent une menace pour les travailleurs ; le chômage produit par les machines qui surproduisent ; la santé, parfois la vie des ouvriers compromises par elles. La machine transforme la planète.
De 1850 à 1910, par la machine à vapeur, en 60 ans, le déplacement des choses et des gens est devenu environ cent fois plus important tant sur terre que sur mer. Par le moteur à explosion, en 37 ans, a été égalée l’amplification de ces mêmes déplacements, qui a atteint son maximum vers 1927.
L’atelier, de nos jours, c’est un mécanisme standardisé, démontable, transportable au bout du monde ; et, à l’autre bout du monde, on vous le remonte, avec l’aide de quelques spécialistes occidentaux, qui ne sont même plus nécessaires ensuite. Le travail est si automatique, si anonyme, si inhumain même, qu’il n’est presque pas besoin d’hommes pour y aider ; une main-d’œuvre quelconque suffit.
Il y a aussi l’immense développement des machines intellectuelles. Elles s’étendent aux formules établies une fois pour toutes par la technique des industries, aux machines de bureaux et de comptabilité et utilisées dans les services commerciaux.
Si nous observons qu’au cours de 6,000 années l’énergie dont disposa l’homme a crû dans un rapport de 1 à 2, il a fallu un seul siècle pour qu’elle passe de 2 à 5 ; puis vingt-cinq années seulement pour qu’elle saute de 5 à 8 ; enfin, elle bondit de 8 à 40 au cours des vingt-cinq dernières années que nous venons de vivre. Cent cinquante années pour passer d’une civilisation où tout était rare, car rien ne sortait que des mains de l’homme, à une civilisation d’abondance extraordinaire grâce aux machines animées par les forces que l’homme avait captées dans le monde extérieur ! Autrement dit, l’humanité a marché pendant des siècles et des siècles à la conquête de l’énergie, puis, brusquement, en un temps quarante fois plus court, elle en a possédé quarante fois davantage.
Voilà la cause du désarroi actuel des hommes et des choses, car notre régime social n’a pas tenu compte de cette évolution inouïe. C’est son adaptation à un progrès technique aussi étourdissant qui provoque la révolution qui s’annonce et dont nos esprits bouleversés constatent les signes avant-coureurs.
Aristote avait dit que pour abolir l’esclavage il fallait inventer une machine travaillant toute seule. Nous avons mieux fait, car Aristote ne pouvait rêver que de pauvres machines, à maigres rendements. À l’heure présente, au Japon, une seule femme assure la marche de quarante métiers à tisser !
On a dénoncé les méfaits de la machine. Le progrès se résumant en une économie d’énergie, ce n’est pas la machine qui est responsable de la crise, mais l’emploi que l’on fait de ses produits.
L’espèce humaine s’est élevée au-dessus du monde purement biologique depuis l’époque où elle a commencé à fabriquer des outils. Les machines ne se distinguent pas des hommes, sinon par leur fonction. Et les machines appliquées au travail intellectuel réalisent de véritables cerveaux auxiliaires.
Ou supprimer la machine, ou transformer la société par la machine. Il faut se prononcer. Elle apporte un secours à l’homme, le remplace dans le travail pénible ; elle permet de donner à tous ce qui était la part privilégiée de quelques-uns. Elle est une matérialisation de l’intelligence.
Inaugurant la centrale électrique de la Cité du Vatican, Pie XI rendit grâce à Dieu de toutes ces merveilles qui allaient aider à étendre le rayon d’action de la vérité et de la charité.
Sans doute, les grands troubles, confusions et désastres de notre temps sont dus à l’énorme accroissement du pouvoir technique dû à la science dans les arts de la paix et de la guerre. Ce que la science a fait, elle doit le parfaire. Non pas en supprimant ses acquisitions et leurs applications, mais en complétant le bien de la nature par des sciences de l’homme et de la société, en doublant la connaissance de ce qui est par le plan de ce qui doit être.
Par la machine l’homme supplée au manque et à la défense des organes de son corps. Par l’écrit il supplée à ceux de son esprit. Par l’un et par l’autre, il s’égalise il devient fongible et s’universalise.
La standardisation est un concept général. Elle peut porter sur la forme des objets, leurs dimensions, la qualité des matières premières, les opérations et l’exécution en général, les conditions d’agréation et de réception ; les rapports et usages entre personnes et entre groupes, les conditions d’emploi et de sécurité. Trois directions, trois objets en général et non pas limités à la seule standardisation : 1° La fixation des dimensions. 2° La standardisation ne peut se faire et se répandre que si elle est le résultat d’un accord entre les différents groupes d’intéressés. (Il y a une association internationale de standardisation). 3° Les standards ne peuvent pas être des règles immuables qui entravent le progrès, mais au contraire, il faut les reviser périodiquement pour les mettre au niveau.
L’idée de la standardisation évolue. Au début il s’agissait des étalons fondamentaux de poids et mesures. Plus tard d’objets matériels. Maintenant la notion commence à s’élever à des opérations et même à des situations sociales très complexes (types, normes, unités prises comme mesure ou comparaison).
Par extension, les standards sont trois choses : 1° des
types physiques arrêtés conventionnellement pour faciliter
le rapprochement et la combinaison de pièces dans
des ensembles ; 2° les types les plus perfectionnés possibles,
indépendamment des ententes conventionnelles à
leurs égards ; 3° les critères intellectuels de la valeur des
choses ou des moyens de découvrir la vérité.
La formule générale d’organisation de l’action peut
s’établir ainsi : dans le But (A) — selon le Plan (B) —
d’après une Méthode (C) — conformément à la Documentation
(D) — avec comme Matériaux (choses matérielles
et immatérielles) (E) — par le moyen d’Opérations
et Travaux (F) — aidé d’instruments et Machines (G)
— dans un Lieu (H) — et un Champ d’action (I) — les
Agents en coopération (J) — groupés dans l’Organisme
(K) — sous l’Autorité d’un commandement (L) — et dans le cadre des Lois et Règlements généraux (M) —
réalisent des Produits, Services ou Résultats (N). —
Ceux-ci iront à leur destination, d’où à leur tour et
comme matériaux, machines ou opérations, ils serviront
à de nouveaux produits.
Il a été résumé ainsi le principe de l’activité humaine rationnelle (H. Fayol et ses collègues). En regard de chaque principe, l’impasse où conduit son inobservation.
1° Prévoir : connaissance exacte du but, documentation, programme d’action. (Impasse de l’imprévoyance : méconnaissance du but, incompétence initiale, défaut de préparation.)
2° Organiser : division du travail, choix de collaborateurs compétents, définition des attributions, des responsabilités, de la hiérarchie. (Impasse du désordre ; encombrements, enchevêtrements, irresponsabilités ; désorganisations ; formalisme, paperasserie.)
3° Commander : connaissance du personnel, bon exemple des chefs, respect des conventions, discipline. (Impasse de l’anarchie : indiscipline, mauvais fonctionnement du corps social.)
4° Coordonner : collaboration des services, unité de vues. (Impasse de l’incohérence : empiétements, doubles emplois, complications, retards, gaspillage.)
5° Contrôler : inspection, comparaison des résultats
avec les prévisions, encouragements. (Impasse du laissez-faire :
indifférence, résultats négatifs.)
Il est un nouveau facteur, tout au moins un facteur extrêmement développé en ces dernières années : la rationalisation.
1° Au premier degré, elle utilise dans l’activité de tous les jours (commerce, industrie, vie individuelle) les méthodes du raisonnement scientifique, celles qui ont réalisé les progrès dans la science et dans la technique.
2° Au deuxième degré, elle utilise ces méthodes pour critiquer et perfectionner les institutions sociales.
3° Au troisième degré, elle les utilise pour examiner,
critiquer, détruire, réédifier les rapports internationaux.
De proche en proche, la rationalisation atteint tous les
domaines et aux détracteurs de son intervention, il peut
être répondu que c’est pour ne l’avoir pas encore porté
dans les domaines supérieurs que le chaos y persiste
sans espoir de retour à un ordre, par le seul jeu des
forces en cause.
Les desiderata. — L’œuvre maxima et optima de l’action collective, c’est la récréation de la civilisation et de la culture. Une civilisation consciente et dirigée, tendant à une société complète et harmonieusement organisée.
La civilisation est travaillée d’innombrables mouvements les uns économiques et techniques, les autres politiques et sociaux, d’autres encore intellectuels et religieux. La civilisation n’est pas une donnée statique. Elle évolue à tout moment, couve le germe d’une civilisation différente.
La civilisation à créer doit répondre : 1° aux besoins de l’être humain ; 2° à l’élément pensée dans cette civilisation ; 3° l’élément raison, intelligence de la pensée ; 4° civilisation pour la masse ; 5° dans le sens d’une élévation.
Pour réaliser ces desiderata il faut : 1° élaborer la conception d’une telle civilisation ; 2° former des organismes pour sa distribution ; 3° organiser des ressources à cette fin.
On peut concevoir plusieurs civilisations : petites, faibles, antagonistes et une civilisation : grande, puissante, pacifique et harmonieuse.
Il y a deux moyens de diriger la civilisation : ou une autorité ou une orientation semblable. Si tous pesaient les conséquences de leurs décisions avec la même méthode que l’ingénieur qui établit un progrès ou que le médecin qui traite un malade, l’économie serait dirigée par l’esprit technique.
Summer Maine a exprimé l’opinion que l’état normal
des sociétés, loin d’être le progrès était la stagnation.
C’est-à-dire qu’arrivée à un point d’équilibre s’y opère
une cristallisation, une adaptation aussi parfaite que
possible et il faut alors des circonstances nouvelles pour
la remettre en mouvement. Mais s’est développé le facteur
science. Il paraît désormais assez difficile de l’éliminer
ou de le mettre en sommeil. Ainsi société, progrès,
science, sont devenus des termes exprimant des réalités
formant cycle.
Le progrès de l’humanité est entrevu dans cinq directions différentes.
1° Par les améliorations biologiques, notamment de l’hérédité.
2° Par les créations techniques créant un milieu favorable qui, étant transmissible, réalise une sorte d’hérédité exodermique.
3° Par l’éducation : le progrès des méthodes pédagogiques et intellectuelles et une hérédité pédagogique.
4° Par le progrès de l’intelligence en elle-même qui crée la science non seulement par découvertes et raisonnements à partir de certains axiomes, mais va renouvelant l’idée des principes eux-mêmes. L’esprit humain possède une activité créatrice.
5° Par la formation progressive d’un cerveau collectif. Déjà s’en esquissent les fonctions qui seraient assurées : la perception, par les informations ; l’idéation par les études collectives ; la mémoire, par la documentation ; l’impression, par le développement de l’art ; les décisions par les délibérations communes.
Toute l’histoire humaine a été faite de grandes émancipations
de la tradition. Ainsi quand Jésus est venu
libérer la conscience individuelle de l’emprise de la société, quand le servage, et plus tard la liberté civile,
sont venus remplacer l’esclavage antique que des génies
comme Platon et Aristote déclaraient cependant conformes
à la nature de l’homme ; quand la propriété féodale,
mélange de droit civil et de droit public, de droit
réel et de souveraineté eut pris la place de la propriété
romaine ; quand la réforme, rompant les liens obligatoires
entre les individus et l’autorité de l’église, instaura l’autonomie
de la conscience. Il y a émancipation de la tradition
encore quand la révolution française abolit le
pouvoir absolu du Prince. Quand au XIXe siècle le savoir
méthodique, fait d’observations et d’expériences
tendant à soumettre successivement à ses critères toutes
les pratiques spontanées et empiriques de la vie usuelle,
cherche à y substituer des processus de rationalisation,
de standardisation et d’organisation ; il y a renversement
de la tradition encore de nos jours ; quand
au sortir de la guerre mondiale, les vainqueurs eux-mêmes
se rendirent compte de l’impossibilité d’imposer
arbitrairement leur volonté et firent spontanément le
sacrifice d’une large somme de leur souveraineté en
faveur de la Société des Nations.
La terre par la machine devient d’une fécondité extraordinaire. La société est régie encore par des institutions du temps de la pauvreté, alors que la propriété devait présider à des partages limités. La réforme s’impose ; elle comportera :
1° le minimum de vie, assuré mondialement par des organes qu’aura formés la technique sociale pour mettre en valeur la technique industrielle et que juridifiera le droit nouveau.
2° La fin des luttes fratricides, guerres et révolutions, cherchée dans cet apaisement par l’abondance, l’égalité économique quant au minimum de vie, saura enlever l’acuité aux appétits non satisfaits.
3° La pratique franche et sincère de l’altruisme jusqu’ici hypocritement théorique.
4° L’accession de tous aux biens intellectuels, illimités en nombre et en quantité ceux-là, mais dont la masse aujourd’hui est sevrée faute de l’éducation et des loisirs nécessaires.
Individualisme et communisme mondial, l’un et l’autre minimum. — Force est de constater les deux tendances, de les analyser en profondeur, ensuite de prendre position.
L’aspiration vers l’égalité économique est à la fois intérieure et extérieure aux états. Ceux-ci possèdent ce qui manque à ceux-là. Les réflexes humains sont naturellement tendus vers les biens. Il n’est en principe que deux moyens d’inhibition : ou la force défendrait l’approche de ses propres biens et l’appropriation de ceux d’autrui, ou une idéologie à base de principes intellectuels, moraux, juridiques, librement consentis. La force, c’est l’horreur indéfinie des guerres ; l’idéologie, c’est l’incertitude des réussites.
La solution paraît un communisme (socialisation) minimum
avec un individualisme (liberté) également minimum.
On rêve d’une civilisation où la liberté appartiendrait
aux hommes et l’organisation aux corps. Ce serait
les choses sociales qui seraient réglementées, systématisées,
multipliées et organisées. Et l’homme à travers les
choses, avec aisance, circulerait sans entraves, après
avoir payé, en une fois et pour toutes, son tribut d’argent
et de travail. L’impôt payé donnerait droit à l’usage
gratuit des principales choses qui libéralement seraient
offertes à tous.
Au delà de tout il y a pour l’homme son sort terrestre
et après, pour l’humanité, sa destinée collective en tant
qu’unité et espèce. La destinée de l’homme dans le
passé nous est rappelée par l’histoire et celle-ci nous
révèle le terrible drame qu’a été l’ascension jusqu’au
point actuel. Ad augustas, per augustas. À travers un
réseau de difficultés sans nombre et de toute nature, l’espèce humaine a pu être sauvée. Comment ? Est-ce
par une succession de hasards heureux ? Par quelque
plan secret de salut ? Par une action transcendante ?
Dans l’incertitude d’une réponse démontrée, la raison, la
sagesse imposent qu’un plan conscient, obligé, soit maintenant
élaboré, toutes forces unies, un plan mondial
pour guider désormais l’humanité entière, la protéger,
la développer.