Modorf-les-bains/10

Imprimerie Joseph Beffort (p. 79-80).

La pléthore abdominale, l’état hémorrhoïdaire.

Ces deux états maladifs ont beaucoup d’analogie avec l’affection précédente, la stase sanguine figurant toujours comme symptôme principal. Les hémorrhoïdes reconnaissent comme cause particulière l’hérédité et une disposition individuelle, tandis que la pléthore abdominale se développe, sans distinction de tempérament, chez toutes les personnes qui subissent pendant un temps plus ou moins long des irritations du tube digestif ou dont la profession, le genre de vie assis, engendre des stases circulatoires dans les organes abdominaux. On rencontre la pléthore abdominale au terme moyen de l’existence, de préférence chez les savants, les artistes, les tailleurs, les bottiers, etc. ; l’abus des boissons, de la bière surtout, des influences morales déprimantes, la constipation favorisent encore son développement. Les symptômes de cet état maladif sont très nombreux et variés. Il est généralement accompagné de faiblesse générale et d’un état de dépression nerveuse qu’on désigne spécialement sous le nom d’hypochondrie. Il existe de la dyspepsie, du ballonnement du ventre, de la constipation, des congestions vers la tête, les yeux, les oreilles, des migraines fréquentes, etc.

La cure de Mondorf est indiquée dans ces cas avec la même précision que contre la congestion du foie, car ces patients sont loin de posséder une santé exubérante comme le vulgaire se l’imagine volontiers. Ce n’est pas ce qu’on avale qui nourrit, mais ce qui est digéré ; et le physiologiste va même plus loin, et il peut ajouter en faisant allusion à ces cas : Ce n’est pas l’aliment qui a été digéré, qui refait le sang, mais celui qui a pu être absorbé. Il ne faut donc pas des cures spoliatrices pour ces sujets, mais au contraire une médication roborante, ce qu’on obtient fort bien par l’eau de Mondorf combinée avec les douches froides.