Modorf-les-bains/02

Imprimerie Joseph Beffort (p. 11-21).

HISTORIQUE.

Séparateur

Mondorf-les-Bains est un bourg fort ancien, situé dans le coin le plus méridional du Grand-Duché, tout contre la frontière de la Lorraine. La source minérale se trouve à un kilomètre à l’Est de la localité, au milieu d’un parc splendide, bordé par le cours de la Ganer ou Àltbach. Cette petite rivière forme, sur une étendue de deux lieues, la frontière entre le pays de Luxembourg et la patrie de Jeanne d’Arc. L’Altbach serpente à travers une vallée étroite, très pittoresque, qui s’étend à Mondorf en forme de large bassin, dont les hauteurs sont couronnées de bois et de vignobles. À une lieue de Mondorf, en face de l’ancienne Chartreuse de Rettel, la Ganer se jette dans la Moselle, au milieu d’un panorama qui peut rivaliser de beauté avec les meilleurs sites du Rhin.

L’origine de la source n’a rien de la légende ; c’est une histoire de fraîche date. En 1841, une société industrielle, à la tête de laquelle se trouvaient le docteur Biwer, et le comte de Coghen, entreprit un forage dans cette région pour découvrir des gisements de sel, qu’on pouvait y supposer en raison des nombreuses sources salifères des environs. L’opération fut des plus intéressantes au point de vue géologique ; on pénétra, après quatre années de pénibles travaux conduits par le célèbre ingénieur Kind, à la profondeur de 730 mètres, malheureusement sans découvrir les richesses minérales convoitées. Cependant, à 500 mètres de profondeur, avait jailli une source, qui donnait en abondance une eau chaude et salée. L’analyse chimique de cette eau devait démontrer aux entrepreneurs qu’il n’y avait pas matière à l’installation d’une saline ; en revanche, elle devait faire ressortir l’analogie qu’il y avait entre elle et la composition des eaux de Kreuznach, Wiesbaden, Kissingen, Bourbonne, Niederbronn etc., et leur suggérer l’idée d’une installation balnéaire. Ainsi fut fait, dès 1848, un superbe hôtel s’éleva auprès de la source, avec vingt cabinets de bains au rez-de-chaussée ; de plus, une piscine avec une appareil de douche y fut ajoutée, et ce bain, connu sous le nom de «Ancienne piscine » reçoit encore aujourd’hui de préférence la visite de ceux qui ont connu la source à l’origine et qui ont été gratifiés de ses premières faveurs. Deux hôtels furent construits l’année suivante à proximité des bains, car les visiteurs affluèrent de tous côtés. Toutes les maladies chroniques, curables et incurables des environs, se donnèrent rendez-vous à Mondorf. En 1852, le docteur Schmit put publier une notice scientifique, où furent consignés de nombreux cas de guérison : c’étaient surtout les maladies de la digestion, le lymphatisme, les affections nerveuses, les maladies de femme, le rhumatisme et la goutte qui obtenaient des résultats favorables, voire même des succès miraculeux, s’il faut en croire la statistique de ces temps. La renommée de la source ne manqua point de s’étendre de jour en jour davantage. Des provinces éloignées de la France, les Vosges, la Franche-Comté, les Ardennes, puis la Belgique et la Hollande envoyèrent de nombreux malades. Malheureusement, la société, gênée par les dépenses qu’avait nécessitées le forage si coûteux, ne put exploiter les bains avec des moyens pécuniaires suffisants ; et la fréquentation fut, malgré tout, en un singulier désaccord avec les nombreux succès obtenus, et l’appréciation si distinguée que la source recueillit de la part des hommes de l’art. Cela ne doit pas nous étonner, quand on songe, qu’à ses débuts, Mondorf n’avait pour toute et unique attraction que sa source.

Les communications étaient très difficiles, le confort laissait beaucoup à désirer. Quant aux beautés du paysage, elles ne pouvaient êtres appréciées faute de bonnes routes et de promenades convenables. On ne pouvait se dissimuler que, pour faire affluer le monde à Mondorf et pour l’y retenir, il était indispensable d’adapter la station aux goûts, aux besoins, aux exigences d’un public balnéaire ; mais la question financière s’opposait toujours à tous les projets faits dans ce sens. Vers 1856, il fut un moment question d’établir des jeux publics tels qu’ils existent encore aujourd’hui à Monaco. C’eût été certainement le coup de baguette de la fée, qui eût transformé Mondorf d’un village passablement ordinaire qu’il était alors, en une coquette ville de bains ; mais le gouvernement, d’accord avec les députés, crut de son devoir de rejeter les propositions miroitantes des fermiers de Baden-Baden. S’il y a lieu de regretter cette détermination pour Mondorf et son avenir, on peut d’autre part féliciter notre petit pays et ses gouvernants d’avoir donné, à cette occasion, un rare exemple de désintéressement à nos voisins, qui auraient pu, mieux que nous, se passer de l’attrait puissant du jeu pour assurer la prospérité de leurs stations balnéaires.

Une bonne fortune échut à Mondorf en 1865, quand le professeur Fleury, le promoteur de l’hydrothérapie scientifique, vint prendre la direction des bains et soigner l’érection d’un établissement hydrothérapique, qui devait rester, jusqu’à nos jours, un modèle de bon goût et d’adaptation scientifique. Le petit bourg ne put contenir tout le monde que la réputation du savant praticien y avait attiré de loin et de près. Malheureusement, son passage fut aussi court que brillant. Quelques années plus tard devait éclater la terrible guerre entre la France et l’Allemagne qui changea si profondément les destinées politiques de nos voisins méridionaux. L’année 1870 fut néfaste pour Mondorf : le médecin, M. Marchal, sollicité par le plus généreux patriotisme, prodiguait son dévouement et son talent aux blessés de Metz, tandis que les rares baigneurs, que leur mal tenait attachés à l’établissement, étaient douloureusement troublés par la voix du canon, qui déchirait l’air de ces lieux naguère si paisibles. L’annexion de la Lorraine à l’Allemagne fit émigrer du sol natal beaucoup d’anciens habitués de Mondorf. Ce fut une perte bien sensible car la clientèle des bains avait été en somme française plutôt que luxembourgeoise. — Néanmoins, et malgré tous ces contretemps, Mondorf a toujours continué à se développer, à fleurir, à produire surtout ces effets de guérisons remarquables qui avaient récompensé ses premiers débuts, et qui lui valent encore aujourd’hui la confiance des malades et la considération sympathique des médecins.

En 1882, Mondorf a eu la chance d’étre relié par le chemin de fer à Luxembourg, la capitale du pays et le point d’intersection de quatre lignes internationales. La même voie ferrée poursuit sa route au delà de Mondorf vers l’est, et descend après un court trajet dans la vallée de la Moselle pour aboutir à Remich, jolie petite ville, assise sur la rive gauche du fleuve. On n’a qu’à passer le pont, et l’on se trouve en Prusse, à Nennig, connu dans le monde entier pour la belle mosaïque romaine qu’on y a découverte en 1852. Nennig est une station du chemin de fer stratégique, qui, longeant la Moselle, relie Coblence et Metz. Il faut une heure pour remonter la vallée du beau fleuve jusqu’à Thionville, et, dans le même laps de temps, on peut descendre jusqu’à l’antique et sainte Trêves, la Rome gauloise, dont les monuments rappellent ceux de la superbe veuve de César. Remich est donc devenu le point de départ d’une foule d’excursions très intéressantes dans la vallée de la Moselle et dans celle plus sauvage de la Sarre. Désormais l’accès de Mondorf est rendu facile pour tout le monde, et l’on n’entendra plus les doléances des malheureux patients qui devaient pendant trois mortelles heures subir la torture de la patache jaune, avant d’aborder à la terre promise de la santé. Il est en dernier lieu presque superflu d’ajouter que la locomotive a dû amener à Mondorf comme ailleurs un surcroît de commodité et de confort.

Enfin, au commencement de cette année, (on peut bien l’appeler une année de grâce pour Mondorf) l’état des choses changea. La société exploitante, entrevoyant enfin que, pour mener à la prospérité une entreprise pareille, il fallait y mettre plus d’énergie et de moyens qu’elle n’était disposé à lui sacrifier, offrit l’établissement en vente, et celui-ci fut acquis par l’Etat grand-ducal. M. Paul Eyschen, Directeur général de la Justice, a pris à cœur de vaincre les obstacles qui se sont opposés jusqu’ici à l’essor de notre unique station thermale, et de conduire Mondorf aux destinées que sa valeur médicale et son excellente position géographique et pittoresque permettent d’espérer pour lui. On arrivera, nous n’en doutons pas, à faire prendre à Mondorf son rang au milieu des stations balnéaires célèbres de l’Europe.

Pour en venir donc au présent, il est permis de dire que Mondorf est aujourd’hui une station des plus énergiques, présentant des ressources aussi précieuses que variées contre un grand nombre de maladies ; qu’elle offre, outre qu’elle est facilement abordable des pays voisins, toutes les commodités, tous les agréments de l’existence au milieu d’une belle nature. Faire une cure à Mondorf signifie donc se faire soigner sérieusement, à la campagne, pendant la bonne saison ; profiter des ressources d’un climat doux et agréable, d’un air pur et sain, de distractions champêtres pour recouvrer la santé. Mondorf, avec un millier d’habitants environ, situé dans un bassin largement ouvert de tous côtés, avec une atmosphère dont la pureté n’est troublée par aucun produit de l’industrie, constitue bien la campagne classique. Les variations brusques de température y sont inconnues et le climat est d’une douceur remarquable. Le printemps y fait son entrée de bonne heure, et le soleil d’automne y projette encore de chauds rayons quand la bise froide balaye déjà les collines ardennaises. Il fait partie du beau pays de Moselle, si renommé pour ses vins et pour ses fruits. Il n’existe pas de maladies endémiques à Mondorf, et les épidémies ne paraissent pas non plus y trouver un terrain propice à leur développement. Le choléra de 1866, qui a si cruellement ravagé le Grand-Duché, n’a pas apparu à Mondorf ; le typhus, ce fléau des campagnes de la Lorraine, y est tout-à-fait inconnu.

Les baigneurs trouveront à Mondorf un bon nombre d’hôtels à leur disposition. Pour ceux qui pour une raison ou l’autre, aiment à rester à proximité des bains, il y a d’abord tout près de l’établissement l’hôtel du Grand-Chef et l’hôtel de l’Europe, le premier disposant d’une installation très vaste et grandiose. À Mondorf même, il y a l’hôtel du Lion d’or, l’hôtel de France et celui de la Belle-Vue. Enfin le joli village d’Altwies, à un kilomètre de Mondorf, possède deux hôtels très confortables : l’hôtel de Paris, et l’hôtel de Luxembourg tenu par Mlles Fortuner, un nom qui réveille des souvenirs reconnaissants chez bien des personnes. Altwies possède une station de chemin de fer, un service des voitures, de sorte que la distance plus grande qui le sépare des bains ne constitue guère d’inconvénient. Ceux qui se logent de préférence dans des maisons privées, trouvent un bon restaurant au Kursaal de l’établissement.

Tous ces hôtels sont en général bien tenus, et offrent en moyenne ce qu’on trouve partout ailleurs selon les goûts et les bourses. Je ne puis résister au désir de rendre ici les gracieuses paroles que le brave Dr. Schmit, qui fonctionna comme premier dispensateur des grâces de la naïade de Mondorf, crut devoir adresser à ceux qui de son temps soignaient le temporel des baigneurs. « Tous ces hôtels, écrit notre aimable confrère en 1854, sont proprement tenus, la table y est bonne, trop bonne pour des malades ; on n’a que des vins d’une bonne qualité, le service se fait avec exactitude… Les propriétaires de tous ces hôtels se distinguent particulièrement par leur caractère serviable, leur honnêteté, leur bonté et leur politesse. » Nous ne pouvons que souhaiter qu’une race aussi parfaite ait fait nombreuse souche, et nous espérons qu’un sang aussi beau ne dégénérera pas dans les petits fils !

En somme, et pour revenir à notre sujet, on va à Mondorf pour rétablir sa santé, et l’on y trouve tout ce qui s’adresse à cette indication la plus importante. Quoique cela semble fort naturel et très élémentaire, il n’en est plus ainsi, quand on considère le train de vie qu’on mène de nos jours à certaines stations, à celles surtout qui sont les plus fréquentées. On doit parfois se demander si ces endroits sont réellement créés pour rendre la santé à des hommes malades, ou si plutôt tout n’y est pas arrangé pour perdre ce bien si précieux : en effet, on passe là les trois quarts de son temps à des hors d’œuvre, à des futilités, aux émotions énervantes du jeu, sinon à des passe-temps plus anti-hygiéniques encore.

À Mondorf, par contre, le traitement prend, comme de juste, la première place dans les préoccupations journalières. On s’y lève de grand matin pour aller boire la quantité d’eau prescrite, puis on prend son bain, sa douche, on accomplit la promenade réglementaire pour activer et entretenir la réaction ; bref, on se trouve déjà avoir fait une véritable besogne avant l’heure à laquelle on avait l’habitude de se lever auparavant. On se figure presque avoir gagné le droit de se reposer. Le déjeuner fini, la conversation, le jeu, l’exercice vous occupent pendant la digestion ; mais à peine trois heures sonnées, le traitement vient de nouveau vous réclamer, et vous courez à la source, aux piscines, à la salle des douches. Enfin vous pouvez vous mettre à table, la conscience tranquille et avec la satisfaction délicieuse d’avoir accompli votre devoir envers le prochain qui s’appelle « moi ».

On voit le médecin tous les jours ; celui-ci, administrant lui-même les douches, se trouve continuellement en contact avec ses patients et il peut exercer de cette manière un contrôle permanent, fort opportun dans les affections sérieuses pour lesquelles on vient de préférence à Mondorf. Feu M. le professeur Fleury avait institué le traitement sur des bases rigoureusement scientifiques, et son élève, M. Marchai, de même que ses successeurs, ont fidèlement conservé les traditions du maître qui, un des premiers, a su démontrer que la cure aux eaux n’était pas une affaire d’engouement et de caprice, mais un traitement d’une détermination aussi exacte que n’importe quelle autre médication.

On peut d’ailleurs employer fort agréablement le temps qui n’est pas occupé par le traitement. On se trouve d’abord en société, et il est fort à remarquer comme à Mondorf les connaissances se font vite et s’établissent d’une façon solide et durable, en sorte que les baigneurs ne semblent appartenir qu’à une grande famille. Il y a en effet un lien commun, la maladie, la souffrance qui rapproche les hommes, surtout quand le danger de perdre la vie, la perspective de la possibilité d’une issue fatale rappelle si puissamment le dicton inspiré par la sagesse des nations : « Que la vie est courte et l’amitié une douce chose ! » Aux eaux, du reste, le malade se sent mieux à l’aise que chez lui, où la vue de ses semblables bien portants, lui rappelle à tout moment sa situation exceptionnelle, son infirmité, son malheur. Aux bains, il voit des compagnons de douleur, les uns plus malades que lui, dont la vue lui fait oublier ses propres misères, les autres en voie de guérison, dont l’aspect lui donne du courage, de l’espoir et de la persévérance dans le traitement. Il s’y trouve dans cette enviable situation d’un député, dont le parti possède la majorité au parlement, d’un homme qui se sent réconforté par l’assurance qu’il s’appelle légion : Solamen miseris socios habuisse dolorum ! J’ai vu à Mondorf se fonder bien des amitiés sérieuses, se nouer des relations qui ont été cultivées et entretenues dans la suite inaltérablement ; et j’ai vu quitter, les larmes aux yeux, des baigneurs qui y étaient arrivés avec la triste et sincère conviction de devoir passer vingt-et-un jours remplis d’ennui et de monotonie, dans un hôpital champêtre.

L’administration actuelle n’a rien négligé pour rendre le séjour de Mondorf aussi agréable que possible, et pour offrir aux baigneurs tout ce que l’homme civilisé peut considérer comme désirable ou indispensable à l’existence, tout ce qui est devenu aujourd’hui une habitude impérieuse pour l’habitant des grandes villes. Une salle de lecture offre un riche choix de journaux, de publications, de livres d’actualité ; une bibliothèque, à leur disposition, fournit aux amateurs de lecture, des livres pour satisfaire leur goût littéraire, scientifique ou romanesque. La musique militaire de Luxembourg, dont la réputation n’est plus à faire, donne des concerts choisis plusieurs fois par semaine. Il y a en dehors de cela, des séances de musique au Kursaal, des bals, des sauteries pour ceux des baigneurs que leurs infirmités n’obligent pas à renoncer au culte de Terpsichore.

Pour les personnes qui éprouvent le désir d’un exercice plus soutenu, d’un passe-temps plus hygiénique, la pêche et la chasse offrent des distractions fort agréables. Le pays de Mondorf est très giboyeux et la Ganer est remplie de poissons. La Moselle, qu’on a tout près, a été chantée il y a quinze cents siècles déjà, par Ausone, pour l’excellence de ses poissons. Le poète bordelais, qui paraît avoir été aussi délicat gourmet que bon poète, consacre dans sa « Mosella » tout un chapitre aux habitants de l’onde. Du reste, le pays mosellan, de Trêves à Metz, lui rappelait le pays natal aux bords de la Garonne, ce qui n’est pas un mince éloge dans sa bouche. Ensuite, on peut faire de Mondorf les excursions les plus agréables dans les environs. La vallée de la Ganer même, tant en aval qu’en amont des bains, offre des points de vue charmants, des coins idylliques, délicieux, des bois superbes et des ombrages frais. À l’est, Remich, Schengen, Sierck, Conz forment d’agréables buts de promenades dans la vallée de la Moselle, qui ne se trouve qu’à quelques kilomètres de distance. Au couchant, on a Rodemack, le château de Preisch, Aspelt, Dalheim, qui attirent le touriste par leur situation pittoresque. Enfin, pour ceux qui cultivent l’archéologie, les noms de Dalheim, Bous, Nennig, Trêves doivent leur résonner agréablement à l’oreille, car la terre des environs de Mondorf renferme en masse des pierres qui parlent, des monnaies antiques, des statues, etc. Les excursions, par la voie ferrée, à Luxembourg, à Trêves, à Cochem avec son beau manoir du moyen-âge parfaitement restauré, à Echternach et à Thionville, peuvent se faire facilement sans entraver la cure thermale.

Enfin, les sportsmen, les amateurs d’exercices corporels trouvent à Mondorf ample satisfaction à leurs désirs. Ils ont le cricket, le lawn-tennis, le jeu de quille, le gymnase, le foot-ball, le tir, enfin tout ce qui peut satisfaire leurs goûts et convenir à leurs penchants. Ainsi, pendant qu’on se trouve sous l’influence de la cure, il n’y a pas à craindre que l’esprit se rouille, que la bonne humeur se trouble et que l’ennui nous empoigne. Mais d’un autre côté les plaisirs et les distractions sont toujours mesurés avec une sage réserve de façon à ne pas devenir le passe-temps principal, et à ne pas empiéter sur la cure, qui doit ou devrait être le but principal pour des gens désireux de retrouver la santé.

Peu de bains peuvent se vanter de disposer d’un concours de moyens curatifs pareils à ceux de Mondorf. Nous pouvons, en somme, distinguer quatre facteurs différents :

1° l’eau minérale en boisson ;

2° la même eau minérale sous forme de bains chauds, de bains tempérés et de douches ;

3° l’hydrothérapie proprement dite, opérant avec l’eau froide à 10° ;

4° les inhalations du gaz azote qui se dégage de la source.