Modèles de lettres sur différents sujets/Réponses à des lettres de demande

RÉPONSES
A DES LETTRES
DE DEMANDES,
Et Lettres pour accompagner un Présent.



INSTRUCTION.



Répondre à une Lettre de Demande, c’est accorder ou refuser ce qui fait le sujet de la Lettre.

Le proverbe latin dit que c’est donner deux fois, que de donner promptement : bis dat qui citò dat. Je trouve qu’il y a bien de l’orgueil, pour ne rien dire de plus, à faire attendre long-temps ce qu’on pourroit accorder tout de suite.

Je dois placer ici, à la gloire de la Philosophie & des Lettres, une anecdote que M. de Fouchy, Secrétaire perpétuel de l’Academie des Sciences, nous a conservée dans l’éloge de M. de Fontenelle. « Un Mathématicien, aujourd’hui l’un des premiers Professeurs en ce genre, se trouva en Province dans une telle situation, qu’une somme de 600 liv. lui étoit absolument nécessaire. Il avoit eu autrefois occasion de donner quelques leçons à un homme de qualité, riche, & qui l’avoit quitté en l’accablant de protestations d’amitié & d’envie de l’obliger. Il crut pouvoir s’adresser à lui ; mais en même temps, & par une espèce d’instinct, il s’adressa aussi à M. de Fontenelle, dont il connoissoit l’humeur bienfaisante plus que personne. Il leur écrivit à tous deux, & leur peignit sa situation. Les deux Lettres firent l’effet qu’on pouvoit en attendre : le courtisan qui n’avoit plus besoin du Mathématicien ne daigna pas lui faire réponse, & celle de M. de Fontenelle, qui arriva l’ordinaire suivant, fut accompagnée d’une Lettre de change de la somme demandée. »

Tous ceux qui donnent ne savent pas toujours donner. Il est une maniere d’accorder qui flatte encore plus que la chose même. Louis XIV dit à Mme de Maintenon, en lui donnant une pension qu’on avoit longtemps sollicitée pour elle : Madame, je vous ai fait attendre long-temps ; mais vous avez tant d’amis, que j’ai voulu avoir seul ce mérite auprès de vous[1]. Ce Monarque dit à peu près la même chose à l’Abbé, depuis Cardinal de Fleuri, en lui donnant l’Evêché de Frejus.

Il est aisé de voir que ces manieres polies vont bien aux Grands. Les graces dont ils sont les dépositaires, ne leur procurent que des flatteurs ; il n’y a que la maniere de les faire qui puisse leur assurer des amis : mais souvent ils accordent & ils donnent avec tant de hauteur, qu’on seroit dispensé de la reconnoissance, si les fautes d’autrui pouvoient autoriser les nôtres. M. le Duc de ***, exilé à ***, se plaignoit un jour de ce qu’il ne venoit presque personne chez lui : Il y a cependant ici, disoit-il, bien des gens à qui j’ai fait des graces. Oui, reprit franchement quelqu’un ; mais elles venoient de si haut, qu’elles assommoient en tombant.

Pour ce qui est des lettres destinées à accompagner les petits présents qu’on se fait dans la société, j’en ai peu mis, parce que j’en ai trouvé peu de bonnes, & qu’il vaut mieux ne point donner d’exemples que d’en donner de mauvais. Ordinairement on prend occasion de la chose qu’on envoie pour dire un mot gracieux à la personne à qui on l’adresse. En poësie on nomme cela un envoi, & les faiseurs de vers ne manquent pas d’en insérer toujours un bon nombre dans leurs œuvres diverses : on peut les y consulter.

Il doit être bien dur, quand on est né avec une ame, d’avoir à refuser ; cependant l’indiscrétion de ceux qui demandent, & les circonstances où l’on se trouve, en font quelquefois une nécessité. Alors c’est à la politesse à adoucir le refus. On laisse entrevoir qu’il en coûte beaucoup de ne pouvoir pas obliger une personne pour laquelle on s’intéresse d’ailleurs ; on rejette sur les circonstances la nécessité où l’on est de refuser ; on assure qu’on souhaite & qu’on se flatte d’être plus heureux dans quelqu’autre occasion &c. Il est difficile qu’on ne trouve pas toujours quelque chose d’obligeant à répondre. Tous les hommes, sur-tout les gens en place, devroient dire à peu près comme cet[2] Empereur Romain : Il ne faut pas que personne se retire triste d’auprès de moi.


MODELES
DE RÉPONSES
A des Lettres de Demandes,
& Lettres pour accompagner un présent.



RÉPONSE du Vicomte d’Orte, Commandant de Bayonne,
à Charles IX, qui lui avoit ordonné de faire massacrer les Protestants.
Sire,

J’ai communiqué le commandement de V. M. à ses fideles habitants & gens de guerre de la garnison : je n’y ai trouvé que bons citoyens & braves soldats, mais pas un bourreau. C’est pourquoi eux & moi supplions très-humblement V. M. de vouloir employer nos bras & nos vies en choses possibles : quelque hazardeuses qu’elles soient, nous y mettrons jusqu’à la derniere goutte de notre sang.



LETTRE de M. Colbert
à M. Vossius


Quoique le Roi[3] ne soit pas votre Souverain, il veut néanmoins être votre bienfaiteur, & m’a commandé de vous envoyer la lettre de change ci-jointe, comme une marque de son estime & un gage de sa protection. Chacun sait que vous suivez dignement l’exemple du fameux Vossius votre pere ; & qu’ayant reçu de lui un nom qu’il a rendu illustre par ses écrits, vous en conservez la gloire par les vôtres : ces choses étant connues de Sa Majesté, elle se porte avec plaisir à gratifier votre mérite ; & j’ai d’autant plus de joie qu’elle m’ait donné ordre de vous le faire savoir, que je puis me servir de cette occasion pour vous assurer que je suis, &c.

A Paris, ce 21 Juin 1663.



REPONSE de Madame deSévigné
à sa Fille.
A Paris, ce 1 Décembre 1679.


Vraiment oui, ma fille, je vous la donne cette jolie écritoire, & c’a toujours été mon intention. J’attendois que vous l’eussiez approuvée pour vous déclarer ce présent. L’Abbé jure qu’il l’a pensé de même ; en sorte que s’il l’avoit mise par mégarde sur le petit mémoire de dépense qu’il vous a envoyé, il vous prie de l’effacer entiérement. Ce sera donc l’écritoire de ma mere ; elle est assez jolie pour me donner l’ambition que vous la nommiez ainsi ; d’autant plus que vous m’assurez que vous n’en faites point un poignard, &c.



REPONSE de Madame deSévigné
à sa Fille.
Aux Rochers, 22 Janvier 1690.


Mon Dieu, que votre état est violent ! qu’il est pressant ! & que j’y entre toute entière avec une véritable douleur ! Mais, ma fille, que les souhaits sont foibles & fades dans de pareilles occasions ! & qu’il est inutile de vous dire, que si j’avois encore, comme j’ai eu, quelque somme portative qui dépendît de moi, elle seroit bientôt à vous ! Je me trouve en petit volume, accablée & menacée de mes petits créanciers, & je ne sais même si je pourrai les contenter, comme je l’espérois, car je me trouve suffoquée par l’obligation de payer tout-à-l’heure cinq mille francs de lods & ventes des terres de Mme . d’Acigné que j’ai achetées, pour n’en pas payer dix si j’attendois encore deux ans. Ainsi me voilà, mais ce n’est que pour vous dire la douleur que me donne mon extrême impossibilité. Votre frere m’a paru sensible à votre peine ; & je suis sûre qu’il feroit bien son devoir, si le temps étoit comme autrefois, c’est-à-dire, qu’on trouvât à emprunter. Il veut vous parler lui-même, & vous dire comme il pense sur ce sujet.



LETTRE de M. de Montesquieu
au Prince Charles-Edouard.
Monseigneur,

J’ai d’abord craint qu’on ne trouvât de la vanité, dans la liberté que j’ai prise, de vous faire part de mon[4] Ouvrage. Mais à qui présenter les Héros Romains, qu’à celui qui les fait revivre ? J’ai l’honneur d’être avec un respect infini &c.



REPONSE de M. l’Abbé de Chaulieu
à Mme . ***


J’aurois été moi-même recevoir vos ordres, Madame, si la goutte ne m’avoit repris à l’autre pied. Je suis réduit à vous supplier très-humblement de me les donner. Envoyez-moi simplement le mémoire de ce que vous désirez ; n’y ajoutez ni recommandation ni promesse de reconnoissance. Le plaisir de faire une chose qui puisse vous plaire, est si sensible à mon cœur, qu’il porte avec lui sa recommandation & ma récompense. Que vous dire de plus ? rien, je crois ; sinon que voilà les sentiments de respect & d’attachement, que je conserverai éternellement pour vous.



LETTRE[5] du Comte de ***
au Chevalier de ***.
1746.


Vous partagez mes larmes, mon ami, vous partagerez mes biens. L’amitié nous a rendus freres, l’amitié nous rendra héritiers du pere que nous pleurons. La fortune est aveugle ; mais je vois clair, je vois que mes richesses n’auront de prix qu’autant qu’elles vous seront utiles. Acceptez sans peine l’offre que je vous en fais, & ne me regardez que comme un fermier qui vous paye une rente avec exactitude. Sur-tout point de remercîment ; je suis payé par le seul plaisir de vous en faire. Vous jouissez-donc à présent de quinze mille liv. de rente, qui seroient toutes à vous, si vous étiez moins généreux : mais je vous connois, vous en consacrerez plus de la moitié pour obliger les autres : & c’est par cette raison que vous avez mérité vous-même qu’on vous obligeât. Adieu : félicitez-moi seulement d’avoir une ame ; car dans tout ceci je ne remplis que les devoirs d’homme.



REPONSE de M. le Comte d’Argenson
à Monsieur de Fontenelle.


Je n’ai point perdu de vue, Monsieur, la demande que vous avez faite, de faire passer sur la tête de M. de S. Gervais, votre parent, une partie de la pension de 1200 livres, que vous avez sur la Cassette. J’ai attendu le moment favorable d’en parler au Roi, & S. M. a bien voulu distraire six cents livres de votre pension en faveur de M. de S. Gervais, pour le mettre en état de se soutenir à son service.

Je serai fort aise si dans cette affaire j’ai réussi à vous satisfaire comme je le souhaiterois ; mais soyez persuadé qu’il me restera toujours l’envie de trouver de nouvelles occasions de vous faire connoître les sentiments avec lesquels je suis, &c.



REPONSE de Monsieur de Voltaire à M. le Brun[6], Secrétaire des Commandements de S. A. S. Mgr. le Prince de Conti.


Au Château de Femey, pays de Gex,
5 Novembre 1760.


Je vous ferois, Monsieur, attendre ma réponse quatre mois au moins, si je prétendois la faire en aussi beaux vers que les vôtres ; il faut me borner à vous dire en prose combien j’aime votre ode & votre proposition. Il convient assez qu’un vieux soldat du grand Corneille tâche d’être utile à la petite-fille de son Général. Quand on bâtit des Châteaux & des Eglises, & qu’on a des parents pauvres à soutenir, il ne reste guere de quoi faire ce qu’on voudroit pour une personne qui ne doit être sécourue que par les plus grands du Royaume.

Je suis vieux ; j’ai une niece[7] qui aime tous les Arts, & qui réussit dans quelques-uns. Si la personne dont vous me parlez, & que vous connoissez sans doute, vouloit accepter auprès de ma niece l’éducation la plus honnête, elle en auroit soin comme de sa fille ; je chercherois à lui servir de pere. Le sien n’auroit absolument rien à dépenser pour elle. On lui payeroit son voyage jusques à Lyon ; elle seroit adressée à Lyon à M. Tronchin, qui lui fourniroit une voiture jusqu’à mon Château, ou bien une femme iroit la prendre dans mon équipage. Si cela convient, je suis à vos ordres : & j’espere avoir à vous remercier jusqu’au dernier jour de ma vie, de m’avoir procuré l’honneur de faire ce que devoit faire M. de Fontenelle[8]. Une partie de l’éducation de cette Demoiselle seroit de nous voir jouer quelquefois les pieces de son grand-pere, & nous lui ferions broder les sujets de Cinna & du Cid.

J’ai l’honneur d’être, avec toute l’estime & tous les sentiments que je vous dois, &c.



REPONSE de Monsieur de Voltaire
à Mlle . Corneille.


Aux Delices, 22 Novembre 1760.


Votre nom, Mademoiselle, votre mérite, & la Lettre dont vous m’honorez, augmentent dans Madame Denis & dans moi le desir de vous recevoir, & de mériter la préférence que vous voulez bien nous donner. Je dois vous dire que nous passons plusieurs mois de l’année dans une campagne auprès de Geneve ; mais vous y aurez toutes les facilités & tous les secours possibles pour tous les devoirs de la Religion : d’ailleurs notre principale habitation est en France, à une lieue de là, dans un Château très-logeable que je viens de faire bâtir, & ou vous serez beaucoup plus commodément que dans la maison d’où j’ai eu l’honneur de vous écrire. Vous trouverez dans l’une & dans l’autre habitation de quoi vous occuper, tant aux petits ouvrages de la main qui pourront vous plaire, qu’à la musique & la lecture. Si votre goût est de vous instruire de la Géographie, nous ferons venir un Maître, qui sera très-honoré d’enseigner quelque chose à la petite-fille du grand Corneille. Mais je le serai beaucoup plus que lui de vous voir habiter chez moi. J’ai l’honneur d’être avec respect, &c.



FRAGMENTS
DE REPONSES
A DES LETTRES
DE DEMANDE, &c.

Lettre de Me. de Maintenon.

J’ai donné le placet dont vous m’aviez chargée. Il a été rejetté pour quatre raisons. La première, &c.

Voilà tout ce qu’on m’a répondu. Je suis fâchée d’avoir si mal réussi dans une affaire que vous desiriez, & qui intéresse une maison que j’aime en général & en particulier.

Lettre de l’Abbé de Chaulieu.

Voilà un petit présent d’huile d’Aix excellente. L’olive a toujours été le symbole de la paix. Ne pourroit-elle point aujourd’hui faire finir la guerre que vous m’avez déclarée si ouvertement ?

Lettre de l’Abbé de Chaulieu.

J’ai été obligé d’assembler tous les Experts & les Maîtres à écrire d’Aix, pour lire ce que M. le Duc de Bouillon m’a fait l’honneur de me mander dans votre Lettre ; aucun ne l’a pu faire : ceci n’est point une plaisanterie. Ce qui m’embarrassoit le plus, est que j’ai deviné qu’il souhaitoit quelque chose de moi : & le moyen d’y satisfaire sans le savoir ? Heureusement M. de Crillon est entré, comme j’étois dans ces peines mortelles ; & après un long travail, il a trouvé le mot de caffé dans une syllabe, où il n’y a, pour toutes lettres, qu’un a, une f & une y. Jugez vous-même de l’orthographe. Comme j’ai reçu la lettre à onze heures du soir, & que je pars demain à quatre du mafin, je n’ai pu emporter le cassé ; mais M. de Crillon s’est chargé de l’envoyer demain à Marseille, & de le faire tenir à Paris au plutôt. Voilà tout ce que j’ai pu faire pour le service de Monseigneur le grand Chambellan, dont je suis, avec un profond respect, le très-humble serviteur.

Lettre de Mme. de Maintenon.

Dès que j’eus reçu votre mémoire, je l’envoyai & recommandai à M. de Torci. Il parla au Roi & m’écrivit un refus fondé sur beaucoup de raisons.

Vous voyez qu’on ne fait pas tout ce qu’on voudroit… Je suis votre très-humble servante, & bien affligée d’ajouter, votre servante très-inutile.

Lettre de M. de S. Evremont.

Comme tout le monde vous donne des fruits, je n’ai pas voulu être le seul qui ne vous en donne pas. Recevez des pêches d’un homme qui n’a pas de jardin, d’aussi bon cœur qu’il vous les donne.

Lettre de M. de Voltaire.

Je me donnerai bien de garde de vous envoyer les petites pièces fugitives que vous me demandez. Tous ces vers de société ne sont bons que pour les sociétés seules & pour les seuls moments où ils ont été faits. Il est ridicule d’en faire confidence au Public, &c.

Lettre de J. Bapt. Rousseau.

Il y auroit bien de l’ingratitude à moi, Monsieur, si je vous refusois quelque chose après toutes les obligations que je vous ai ; & je ne m’en acquitterois pas en vous envoyant tous les ouvrages que j’ai faits en ma vie. Je n’ai donc garde de vous refuser celui que vous me faites l’honneur de me demander, &c.

Lettre de Racine à Boileau.

J’ai parlé à M. de Pontchartrain, le conseiller, du garçon qui vous a servi ; & M. le Comte de Fiesque, à ma priere, lui en a parlé aussi. Il m’a dit qu’il feroit son possible pour le placer ; mais qu’il prétendoit que vous lui en écrivissiez vous-même, au lieu de lui faire écrire par un autre. Ainsi, je vous conseille de forcer un peu votre paresse, & de m’envoyer une Lettre pour lui, ou bien de lui écrire par la poste.



  1. Voyez les Mémoires pour servir à l’Histoire de Mad. de Maintenon. Cet Ouvrage, pour le dire en passant, n’est qu’une compilation platte d’anecdotes quelquefois curieuses, mais souvent fausses, & tout-à-fait indécentes. M. l’Abbé Ladvocat, dans son Dictionnaire historique, article Maintenon, en porte à peu près le même jugement.
  2. Titus
  3. Louis XIV.
  4. L’Essai sur la grandeur & la décadence des Romains.
  5. Cette Lettre se trouve dans le bon Ouvrage de M. le Marquis Caraccioli, intitulé : Caracteres de l’amitié. Il assure qu’elle n’est pas supposée ; & je le crois : il est encore des cœurs amis de la vertu.

    Un Anglois fort riche, après avoir éprouvé que les plaisirs n’étoient pas le bonheur, & que les trésors ne combloient pas les vuides de notre ame, désespéroit de trouver jamais la félicité. Il passe un jour devant la cabane d’un paysan : les cris qu’il y entend le font entrer : il voit d’un côté un Collecteur avide qui enlevoit des meubles, faute d’argent pour payer les impôts, & de l’autre une famille éplorée, livrée au désespoir. Son cœur s’ouvre à la pitié, & sa bourse aux bienfaits : ses guinées ramènent le calme & la joie dans cette maison ; époux, femme, enfants, tout tombe à ses genoux ; & ce moment si délicieux lui fit entrevoir que le bonheur n’est pas une chimère. Il fit des heureux & il le devint.

  6. M. le Brun avoit écrit à M. de Voltaire en faveur d’une petite niece du grand Corneille, & il en reçut cette belle réponse.
  7. Me. Denis.
  8. « Tout le monde sait que M. de Fontenelle approchoit du terme de sa longue carriere, lorsque le père de Mlle. Corneille l’alla voir. M. de Fontenelle, qui n’avoit pas sa généalogie bien présente, & qui s’étoit persuadé qu’il avoit survécu à tous ses parents mâles du côté des Corneilles, prit le seul héritier de ce nom pour un imposteur : crédulité bien pardonnable à son âge. Voilà, Monsieur, l’exacte vérité dont je suis bien instruit. » " « Année Lit » ". 1760. Tom. VIII. Lett. 7.