Mimes (Hérondas, trad. Dalmeyda)/Préface

Traduction par Georges Dalmeyda.
Hachette et Cie (p. v-vi).

PRÉFACE


Le nom d’Hérondas n’était connu que d’un petit nombre de lettrés : on ne possédait de ses Mimiambes que quelques vers détachés. On savait cependant que les anciens faisaient cas de ce poète : Pline le jeune le place à côté de Callimaque, et des poètes latins avaient composé des Mimiambes à son imitation. Le sol de l’Égypte, auquel nous devions déjà tant de précieuses découvertes dans le domaine de la littérature grecque, nous a rendu récemment une notable partie de l’œuvre de ce poète. Un papyrus, acheté par le British Museum et publié en 1891 par M. Kenyon, contient, outre quelques fragments, sept poèmes complets où se retrouvent, sous une forme plus correcte, plusieurs des vers cités par les grammairiens. Cette découverte a été saluée unanimement par tous les hellénistes de l’Europe.

Les mimes d’Hérondas mettent en scène de la façon la plus vivante, la plus réaliste même, des hommes et des femmes — des femmes surtout — de la classe moyenne des villes et des campagnes. Ce sont des tableaux de genre qui n’ont leurs analogues que dans certains morceaux du recueil de Théocrite. Nous avons pensé qu’ils pourraient intéresser, en dehors du monde savant, tous les esprits curieux de lettres. La traduction française que nous leur offrons est précédée d’une introduction résumant l’histoire du mime grec, et suivie de quelques éclaircissements.