Flammarion (p. 67-71).

XV


Un matin, à Auteuil, M. d’Erdéval, qui dormait plus tard que de coutume, s’éveilla en entendant ouvrir la porte de sa chambre. Et, stupéfait, il aperçut son père qui le regardait souriant.

— Oui… c’est moi !… — dit le marquis — je suis arrivé hier soir…

— Arrivé ici ?… — fit M. d’Erdéval — complètement abruti.

— Non, à Paris…

— Comment, à Paris ?… Pourquoi n’es-tu pas descendu à la maison ?…

Parce que nous avons une masse de choses à faire à Paris…

— Bon !… — pensa Erdéval — mossieu Anatole est là aussi !… et c’est lui qui a défendu à papa de loger à la maison…

Il garda pour lui cette réflexion et demanda simplement :

— Tu déjeunes avec nous ?…

— Oui… volontiers !…

— A quel hôtel es-tu descendu ?…

— Dans un petit hôtel excellent… rue de Naples…

— Ah !… — fit Erdéval de plus en plus ahuri.

Il se levait rapidement, tandis que Mme d’Erdéval, prévenue, arrivait avec les enfants.

En déjeunant, le vieux marquis dit :

— J’ai beaucoup de courses à faire aujourd’hui !… je vais m’en aller de très bonne heure !…

— A quelle heure veux-tu partir, papa ?… demanda M. d’Erdéval… — je te reconduirai…

— Ça ne va pas te déranger ?… Eh bien ramène-moi à l’hôtel, où je dois prendre Anatole à deux heures… Nous devons faire des courses !… je ne peux plus sortir dans Paris sans lui !…

— Quand reviendrez-vous ?… — demanda Mme d’Erdéval.

— Je viendrai déjeuner ou dîner demain, si vous voulez ?…

Ce fut entendu et, à deux heures, le père et le fils montèrent en voiture.

Le marquis logeait dans un hôtel meublé, vaguement louche comme beaucoup des hôtels meublés du quartier de l’Europe. On n’y pouvait pas prendre ses repas, et M. d’Erdéval eut tout de suite la vision de son père se baladant dans de quelconques bouillons, en compagnie de l’homme.

Le marquis entra dans le bureau de l’hôtel et demanda :

— M. Malansson est-il rentré ?…

Un garçon sordide regarda le cadre des clefs, et répondit d’un ton bourru :

— Il est là !…

Le marquis monta suivi de son fils, tourna dans un corridor obscur, et ouvrit une porte.

Assis sur une chaise longue, le palefrenier lisait un journal. Il se leva, tandis que le vieillard disait à M. d’Erdéval, en indiquant de la main une porte qui menait à une autre pièce :

— Tu vois !… Nous avons deux bonnes chambres… Assois-toi donc…

Erdéval s’assit, mais il se releva en voyant que le palefrenier s’asseyait aussi.

— Ah non !… — pensa-t-il — ah ! zut !… je ne viens pas voir M. Anatole, moi !…

Le marquis s’était annoncé pour le déjeuner du lendemain. Il ne vint pas, écrivit qu’il viendrait le surlendemain déjeuner ou dîner, et ne vint pas davantage. Pendant ce temps, Erdéval était retourné rue de Naples pour voir son père, et ayant demandé :

— M. le marquis d’Erdéval est-il là ?…

Il avait reçu cette réponse qui l’avait mis hors de lui :

Ils sont sortis !

Trois ou quatre jours plus tard, les Erdéval qui étaient à table et avaient un ami à dîner, entendirent la sonnette d’abord, puis, dans le vestibule, un bruit de voix. Et le domestique entra, annonçant :

— C’est M. le marquis !…

— Ah !… — fit Erdéval qui se leva, content de voir son père.

Il sortait pour le recevoir et le faire entrer dans la salle à manger, lorsque Jules acheva :

— Avec Anatole… ils sont dans le salon !…

— Elle est bien bonne !… — dit Olivier qui se roulait — Anatole nous fait des visites, à présent !…

— Je vais recevoir papa !… — dit le comte quand vous aurez fini de dîner, j’achèverai à mon tour… je ne veux pas qu’Anatole entre ici…

Et à l’ami qui écoutait, étonné, il expliqua :

— Vous ne viendrez pas au salon avec ma femme, vous m’attendrez ici, je vous prie ?…

— Tu n’as pas fini de dîner !… — dit le vieux marquis à son fils, en le voyant entrer sa serviette à la main — je suis désolé !… Mais viens donc achever… nous allons aller avec toi ?…

— J’avais fini !… — répondit sèchement M. d’Erdéval, qui trouvait que vraiment son père manquait de tact, en amenant ainsi chez lui l’homme qui jadis avait été palefrenier dans sa maison.

Il s’assit, tourna le dos à Mossieu Anatole, et commença à causer avec son père.

Un instant après la comtesse arriva avec Simone et Jacques et M. d’Erdéval s’en fut achever de dîner et retrouver son invité.

— Voulez-vous prendre votre café ici avec moi ?… — proposa-t-il — et puis, après, vous irez fumer dans le jardin… Je serais très contrarié que vous supportiez, étant chez moi, une chose que je considère comme un affront…

— Ça me serait bien égal !… mais, tout ce que je sais d’Anatole ne me donne aucune envie de me jeter dans ses bras !… Je vais très volontiers fumer au jardin…

Quand M. d’Erdéval rentra dans le salon, le palefrenier, assis dans un vaste fauteuil, ne se leva même pas.

Et tandis que la comtesse, plus mondaine que son mari, causait et s’efforçait d’être aimable, lui ne trouvait pour son père que des paroles glacées, qu’il s’arrachait du gosier avec effort.

Comme tout à l’heure, il s’était assis de façon à tourner le dos à l’homme, mais il le sentait derrière lui et cela lui était odieux.

De très bonne heure le marquis partit, apercevant très bien le parti pris de son fils d’être désagréable, mais arrivé à un état d’inconscience qui ne lui permettait pas de deviner le motif de ce parti pris.

— Grand-père m’a demandé d’aller le voir !… — dit Simone quand le marquis fut parti — j’irai demain !…

La comtesse demanda :

— Mais… est-ce que Simone peut entrer dans ce garni ?… Est-ce que, si on la voyait…

— Par exemple ?… — fit la petite qui ne comprenait pas du tout ce qui inquiétait sa mère — si à dix-huit ans je ne peux pas aller dans un garni…

— Papa vient si rarement ici… et nous le voyons si peu à présent… — dit M. d’Erdéval, qui avait envie de rire — qu’il ne faut pas, si baroque que soit le choix de son logis, le priver de voir sa petite-fille…

Et Simone alla le lendemain rue de Naples. Elle en revint ahurie, racontant :

— J’ai à peine vu grand-père sans Anatole !… Ils ont des chambres qui communiquent… et il a été tout le temps là !… il n’y a qu’à la fin… grand-père lui a demandé d’aller acheter des gâteaux… il a été parti cinq minutes… Alors grand-père m’a dit : « Ça gêne donc ton papa et ta maman que je vienne le soir ?… Ton papa m’a fait une tête ? »

— Qu’est-ce que tu as répondu ?…

— La vérité…

— Comment, la vérité ?…

— Oui… j’ai dit : Grand-père, ça fait beaucoup de plaisir à papa et à maman de vous voir… mais ils ne veulent pas qu’Anatole vienne leur faire des visites !…

— Qu’est-ce qu’a dit papa ?…

— Vous ne devineriez jamais !…

— C’est probable !…

Il m’a dit : « Je ne peux pourtant pas faire attendre dans l’antichambre un homme qui fait partie d’une société financière !… »

— Qu’est-ce que tu dis, petite sotte ?… — fit M. d’Erdéval en haussant les épaules.

Je dis ce qui est !… ou du moins ce que grand-père m’a dit… Anatole est entré dans une société financière, parce que nous ne l’aimons pas !…

— ?… ?… ?…

— Parfaitement !… grand-père m’a dit textuellement :

« Comme ton papa déteste Anatole, après ma mort ça aurait pu causer des difficultés… J’avais voulu faire une pension à ce pauvre diable qui a perdu sa santé à mon service… Je lui avais remis un papier… il l’a lu et, sous mes yeux, il a déchiré son pain en disant :

Le bon Dieu aura pitié de moi !…

Alors je l’ai fait entrer dans une société financière, où on est émerveillé de son intelligence et de son savoir-faire… »

— Quelle société financière ?…

— Ah ! ça !… je ne sais pas !… grand-père ma pourtant montré les cartes de visite d’Anatole… et c’était dessus…

— Tu ne te paies pas notre tête, dis, petit rat ?… — demanda Olivier, abruti par cette nouvelle extraordinaire.

Simone reprit :

— Il gagnera six mille francs la première année… et, en plus, il aura tant pour cent sur les affaires qu’il apportera à la société…

— Alors, il va habiter Paris ?…

— Il paraît !…

— Jamais papa ne se séparera de lui… Jamais !

— Ah !… et puis, j’oubliais !… Il a acheté un automobile !…

— Qui ?…

— Ben, grand-père !…

— Papa a acheté un automobile ?… C’est une farce !…

— Pas du tout !… il a acheté un automobile, parce qu’il n’aime pas à prendre le train pour aller de Paris à Saint-Blaise…

— Qui est-ce qui le conduira, l’automobile ?…

— Anatole !…

— Il sait conduire un automobile ?…

— Admirablement !…

— Quand a-t-il appris ?…

— Jamais !…

— Mais il faut un brevet de chauffeur !…

— Pas pour lui !… Il a épaté tous les gens de la maison où grand-père a acheté son auto, il paraît !… et quand grand-père a essayé la machine… car il l’a essayée hier… il y a eu une panne… et c’est Anatole qui a trouvé le cheveu, alors que le mécanicien donnait sa langue aux chiens…

— Un phénomène, quoi !… — dit Olivier — n’empêche pas que si le phénomène n’a pas son brevet de chauffeur, et qu’il écrase quel qu’un, grand-père en aura pour cent mille francs…

— Évidemment !…

— Vous le verrez demain, l’auto !… Grand-père allait sortir dedans à quatre heures.. il viendra demain ici dedans… il n’est pas venu aujourd’hui, parce que je lui ai dit qu’il ne trouverait personne…

Le lendemain le marquis vint en effet, mais il arriva en tramway, expliquant qu’Anatole viendrait le chercher avec « la petite voiture ».

La comtesse était seule à Auteuil, lorsque mossieu Anatole arriva avec un mécanicien. Le marquis lui offrit de venir dans la rue voir la petite voiture, et elle y fut.

La vue de l’auto la stupéfia. C’était un vrai « clou ! » Rouillée, dépeinte, sonnant la vieille ferraille, la petite voiture ressemblait aux autos faits de pièces et de morceaux que l’on paie au Tatterstall et dans les ventes trois ou quatre cents francs.

Le marquis dit :

— C’est Anatole qui m’a déniché ça !… Je l’aurai pour mille francs… ce n’est pas un automobile magnifique, mais c’est bien suffisant pour moi… et bien bon pour faire la navette entre Saint-Blaise et Paris !…

Cette phrase sincère ouvrit les yeux Mme d’Erdéval. Elle commençait à comprendre que son beau-père, ayant casé l’homme et ne pouvant pas, d’autre part, se passer de lui, avait trouvé cette façon d’arranger les choses. Anatole avait demandé un automobile pour ses déplacements et, illico, l’avait obtenu.

La comtesse vit avec inquiétude le vieux marquis monter dans cette misérable machine et, le soir, elle dit à M. d’Erdéval :

— Mon beau-père m’a dit qu’il partait après-demain… Vous devriez aller le voir et tâcher que, au moins il emmène avec lui un homme qui sache conduire… c’est effrayant de le voir, à son âge, s’embarquer seul avec Anatole qui sûrement ne sait rien de rien !… S’ils ont une panne… comme ça arrive aux plus malins… qu’est-ce qu’il fera ?… ou si la voiture culbute dans quelque fossé ?…

Le lendemain, M. d’Erdéval s’en fut au petit hôtel de la rue de Naples. Devant lui filait une femme qui s’arrêta devant l’entrée de l’hôtel meublé, regarda à droite et à gauche, hésita et, finalement, s’élança et disparut dans la maison.

M. d’Erdéval entra presque au même ins tant, et demanda au bureau :

— Le marquis d’Erdéval ?… Une voix de femme cria :

— Auguste ! Est-ce que les Malansson sont pas sortis ?…

— Non… y sont chez eux !… — répondit une autre voix qui partait de la cour — y viennent de sonner !…

M. d’Erdéval monta l’escalier obscur. Au moment où il arrivait à l’entresol — qu’habitait son père — il aperçut la petite femme entrevue dans la rue. Elle s’avançait en hésitant dans le long corridor. Tout à coup, une porte s’ouvrit sur son passage et, pour la seconde fois, elle disparut.

— L’hôtel est bien ce que je pensais !… — se dit M. d’Erdéval.

Le vieux marquis était seul, et son fils éprouva une sorte de joie de l’absence du palefrenier.

Au bout d’un instant, songeant à la petite dame rencontrée, il dit en riant :

— Pour un homme respectable, tu t’es vraiment logé dans un singulier endroit !…

— Oh !… crois-tu ?…

— Je ne crois pas… je suis sûr !…

M. d’Erdéval tournait le dos à la porte qui conduisait à la chambre du palefrenier. Un énorme rire, éclatant contre lui, le fit se lever d’un jet.

M. Anatole, les yeux papillotants encore de sommeil, la bouche fendue jusqu’aux oreilles, apparaissait pour défendre l’hôtel de son choix.

— C’est un hôtel très comme il faut… et qui n’a rien d’extraordinaire !…

Et comme le comte, résolu à ne plus adresser la parole au palefrenier, restait silencieux, l’homme reprit :

— D’abord, la dame de l’hôtel va le dimanche à la messe avec ses petites filles !…

Et le vieux marquis, tout fier de l’argument définitif trouvé par son favori, appuya triomphant :

— Tu vois ?…

— Marguerite m’a dit que tu partais de fit M. d’Erdéval sans répondre — comment pars-tu ?…

— Dans l’automobile, naturellement !…

— J’entends bien !… mais qui est-ce qui te conduit ?…

— Anatole..

— Il a son brevet de chauffeur ?…

— Il n’a pas besoin de brevet !… il conduit comme s’il n’avait fait que ça toute sa vie !… il a émerveillé les gens qui ont vendu l’auto…

— Je sais… je sais !… — fit le comte désireux d’arrêter le récit des prouesses du palefrenier — mais quand même il conduirait encore mieux qu’il ne conduit… quand même il n’y aurait que lui dans le monde qui saurait conduire… il lui faudrait tout de même un brevet de chauffeur… parce que la police l’exige ainsi…

— C’est tout à fait inutile !… — dit le palefrenier avec arrogance.

— Si tu conduis ou fais conduire sans brevet… — continua M. d’Erdéval, en s’adressant toujours à son père — et que tu écrases ou démolisses quelqu’un, tu auras une amende très sévère… beaucoup plus sévère que celle que tu aurais si tu avais ce brevet, puisqu’il est formellement interdit de conduire sans l’avoir…

Une porte se ferma avec un tel fracas que le vieux marquis sauta en l’air. M. Anatole venait de sortir.

— Tu penses bien… — continua M. d’Erdéval — que je ne viens pas te dire tout ça pour t’effrayer ou te dégoûter de ton voyage… Tu as acheté un auto, je pense que c’est pour t’en servir ?… Mais il faudrait t’en servir dans des conditions normales… Ce que tu veux faire là est fou !… Moi qui ai vingt-cinq ans de moins que toi et qui ne suis pas capon, je ne tenterais pas cette chose absurde d’entreprendre un voyage, avec une machine dont je ne connais pas le mécanisme, et un homme qui ne le connaît pas plus que moi !…

Le marquis haussa les épaules avec pitié :

— Alors Anatole ne connaît pas le mécanisme ?… Lui, qui raccommode les pendules et les montres que les horlogers ne savent pas raccommoder !…

— !… !… !…

— Hier, quand je suis parti de chez toi, il y a encore eu une panne… et c’est encore Anatole qui a trouvé d’où elle venait !…

Puis, le vieux marquis oubliant qu’il avait, naguère, écrit et dit à son fils que l’automobile lui faisait horreur, expliqua :

— Depuis que les automobiles existent, mon rêve a toujours été d’en avoir un !… et à présent que j’en ai essayé je trouve ça délicieux !… Il y a cinq jours que je me promène dans cette petite voiture avec un plaisir dont rien ne peut te donner une idée !… ce que je suis heureux d’avoir cet automobile pour mes voyages de Saint-Blaise à Paris !… c’était pour moi une épouvantable corvée, à présent, ce sera une promenade qui m’amusera…

— Si tu avais quelqu’un qui sache te conduire ce serait parfait… Fais apprendre à Anatole ?…

Et, en lui-même, Erdéval acheva :

— S’il peut apprendre toutefois ?… car s’il a, avec l’auto, la même main qu’avec les chevaux, papa sera vite dans le fossé !… La porte s’ouvrit avec fracas et M. Anatole entra cramoisi, suant, les yeux fous.

Arrivé au milieu de la pièce, il ôta le panama qui ne quittait sa tête qu’à regret, et ses rares cheveux apparurent, collés à son petit crâne pointu. Bégayant de colère, il commença :

— Je viens de chez le commissaire de police !… ça n’est pas vrai !… il ne faut pas de brevet de chauffeur !… il me l’a dit… il…

Décidé à ne pas subir les insolences du palefrenier, M. d’Erdéval se leva :

— Au revoir, papa !…

Gêné par l’attitude de son favori dont il comprenait l’inconvenance, mais trop terrorisé pour faire une observation, le vieux marquis prit le parti d’attaquer son fils :

— Tu m’affoles ?… Tu me bouleverses avec tes histoires de cent mille francs d’amende ; j’en suis malade !… j’étouffe !..

Et, se jetant sur un canapé, il se mit à geindre lamentablement, tandis que le palefrenier continuait à marronner.

— Au revoir, papa !… — répéta M. d’Erdéval, embarrassé, lui aussi, par cette scène grotesque — c’est l’heure de ton dîner… je te laisse…

Le vieillard répondit, les mains posées sur son cœur comme pour l’empêcher d’éclater : — Dîner !… Ah !… il est loin, mon dîner !… je suis trop malade !…

Et il donna la main, de mauvaise grâce, à son fils qui s’en allait.

Arrivé dans la rue de Naples, M. d’Erdéval s’inquiéta :

— Son père était-il vraiment malade pour une simple contrariété ?… ou lui avait-il, au contraire, joué une comédie à laquelle il avait été pris ?

Il remonta en fiacre et dit au cocher de rester à l’angle de la rue. Il était six heures de demie. Si le marquis n’était pas malade, d’ici à dix minutes il sortirait pour dîner.

M. d’Erdéval n’attendit pas longtemps. Avant que les dix minutes se fussent écoulées, il vit son père qui sortait de l’hôtel meublé en compagnie du palefrenier. Ils passèrent à côté de lui sans le voir. Le vieux marquis semblait tout guilleret.

Mossieu Anatole avait pardonné !…