Meschacébéennes/La Nouvelle Atala
Librairie de Sauvaignat, (p. 56-58).
O Dieu ! si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ;
si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la
main une Ève tirée de moi-même !
(CHATEAUBRIAND.)
Je me disais : La vie est triste et monotone !
Et quoi ! toujours, toujours,
Souffrir, pleurer ! ainsi que des feuilles d’automne,
Voir tomber se beaux jours !…
A mes yeux apparut une vierge créole,
Céleste vision,
Et voilà que déjà mon âme se console
Et que l’Illusion,
L’Illusion dorée, aux heures d’insomnie,
S’incline à mon chevet,
Et me dit, d’un accent de suave harmonie :
Ce que ton cœur rêvait,
Le cœur selon ton cœur, l’idéal de ton rêve,
La nouvelle Atala,
Celle que par la main, Dieu t’amène… ton Ève…
C’est elle… la voilà !
Août 1837.