Mes souvenirs (Stern)/Première partie/I

Daniel Stern ()
Calmann Lévy, éditeurs (Bibliothèque contemporaine) (p. 1-13).




PREMIÈRES ANNÉES
(1806-1827)








I


Mon père. — Ses ancêtres. — La bible Guiot de Provins. — L’auteur des Consolations. — Le vicomte Gratien de Flavigny. — Mémoire sur la désertion et sur la peine des déserteurs en France. — Un docteur en Sorbonne. — L’ambassade de Parme. — L’échafaud de 93. — Fouquier-Tinville ; la femme Flavigny, ex-comtesse des Vieux 



Mes plus anciens souvenirs se rattachent à la Touraine, où mes parents passaient une partie de l’année. De Paris, où nous demeurions l’hiver, je ne me rappelle presque rien. Les enfants n’aiment pas les villes ; ils y vivent trop renfermés et trop réglementés. À la vivacité de leurs instincts il faut, avant tout, la liberté ; à leurs jeux, l’espace et la lumière.

Ces premiers souvenirs, en me revenant à l’esprit, vont d’eux-mêmes se grouper autour de la grande figure de mon père. Avant toute autre chose au monde, je l’aimai, je l’admirai, et c’est à lui que je rapporte, avec la plus vive tendresse, toutes les émotions, toutes les imaginations heureuses de mon heureuse enfance.

Je n’ai jamais pu me figurer rien de plus beau, rien de plus aimable que mon père, et je donnerais beaucoup pour qu’il me fût possible de retracer ici son image telle qu’elle m’apparaît, imposante et charmante, au seuil de ma vie.

Il me faut auparavant dire un mot de la race dont il sortait. L’hérédité du sang, ses effets proches ou éloignés, nous sont trop peu connus encore pour qu’on en puisse parler autrement que par conjectures. Cependant un secret instinct nous avertit qu’il y aurait là beaucoup à chercher ; et, malgré nos préventions contre toute ancienneté, en dépit de nos ostentations démocratiques, il nous plaira toujours de connaître les aïeux de quiconque nous intéresse[1].

Mon père, cela se voyait tout d’abord, était de bonne race française. Les comtes de Flavigny des cendent d’une ancienne famille originaire de la Bourgogne, divisée par la suite en deux branches, dont l’une se transplanta en Lorraine, l’autre en Picardie[2] : noblesse d’épée, s’il en fût, mais pourtant jamais étrangère aux lettre, distinguée dans l’Église et dans les ambassades.

En langage de blason, les Flavigny portent échiqueté d’argent et d’azur, à l’écusson de gueules en abyme.

Le village et l’abbaye de Flavigny (Flaviniacum) près de Nancy ; la petite ville du même nom dans le voisinage de Dijon ; les châteaux de Souhé, de Juilly, près de Semur en Bourgogne, le château de Chambry dans le Laonnois, la terre de Charmes, près La Fère, rappellent encore les divers établissements de ma famille dans ces trois provinces.

Dès le commencement du xiiie siècle, en 1204, un poëme satirique, — la Bible de Guiot de Provins — met, par rare exception, au rang des preux chevaliers et des « courtois barons » qui font honneur à leur nom et à leur pays, les Flavigny avec les Duchastel, lesCourtenay, les d’Aspremont, les Joinville[3].

L’un de nos ancêtres, Jacquemart de Flavigny, était gouverneur de Guise pour le roi Jean. Il figure dans l’année 1360, pour sa part de mille livres, sur la liste des cotisations qui fournirent la rançon royale. Au siècle précédent (de 1227 à 1235) un autre Flavigny, Nicolas, que ses succès dans la chaire avaient porté à l’archevêché de Besançon, écrivait une Concordance des Évangiles[4]. En 1518, un Flavigny était lieutenant-général du bailliage de Vermandois. En 1594. Michel Sonins, libraire à l’Escu de Basle, rue saint Jacques, à Paris, publiait, par privilége du roi, de Messire Charle de Flavigny, sieur de Juilly, chevalier françois, l’édition seconde d’une histoire des Rois de France, suivie des Consolations à son fils, blessé et prisonnier à la rescousse du château de Tholes[5].

Celui-ci, qui paraît avoir été, entre tous, loyal et vaillant homme de guerre, était doué aussi d’un rare instinct d’écrivain. Je trouve dans ses écrits le style fier comme la pensée, des saillies de moraliste, des tours vifs à la Montaigne ; je le vois familier avec les bons auteurs. Il cite fréquemment Aristote et Épicure. Il entremêle sa prose de vers de Ronsard, de Garnier, de Du Bellay. Lui-même, et non sans grâce, il rime à l’occasion ; il est musicien ; il se peut vanter, dit-il, d’avoir mainte fois, aux sons de son luth, passionné diversement les escoutants. Son art de bien dire s’en accroît. D’elle-même sa phrase se rhythme ; l’harmonie naît sous sa plume. Il est coloriste aussi, imagier avec hardiesse. Veut-il décrire les Pyrénées, par exemple, il dira la pâle frayeur de leurs profonds précipices. Ailleurs, il racontera une entreprise consommée à la faveur d’une nuit sombrement endormie. Ailleurs encore j il exhortera son fils à brider le cheval indompté de la trépignante jeunesse. Il ne voudrait pas qu’à ce fils, fait prisonnier, il restât quelque gravier en l’âme. « Vouloir guérir, lui dit-il avec une fierté stoïque, c’est demi-guérison. » Il avise ce fils, peu résigné, paraît-il, que tout homme impatient aux adversitez piaffe volontiers, insolent, aux prospéritez. L’ordre des sentiments où notre chevalier du xvie siècle va puiser le plus souvent ses consolations n’a rien que de tempéré. À l’encontre des stoïciens, il permet la plainte, pourvu qu’elle se modère ; il cherche à toutes choses un bon aspect. Prisonnier lui-même, au retour d’Arques, il sait par expérience que l’on gagne en prison ; que son servage forcé donne l’esprit libre à l’estude. Dans sa ruine, dans ses pauvreté z, comme il écrit à la façon de nos modernes romantiques (il a été pendant ces guerres civiles misérablement deschiré ; il a eu ses villages désolés, ses plus belles maisons détruites, ses chevaux tués ou perdus), il se tient en bonne humeur néanmoins. Réduit en sa cage de Souhé[6], il relit Platon et Plutarque; il consulte la Bible et les astres ; il écoute la voix des songes. Demi-chrétien, demi-païen, quelque peu arabe, gentilhomme avant tout, humaniste et moraliste, confiant en la belle et vertueuse fortune de son roy, pour se mettre au cœur l’allégresse et l’avant-goût des batailles, il lui suffira d’un souffle du printemps : Jà, la terre nous rit, écrit-il, de sa cage de Souhé ; jà les arbres boutonnent ; le soleil nous renflamme, et la nécessité renforce le courage. — À ce mot nécessité qui revient aisément sous la plume de mon ancêtre, à ces hautes planètes, à ces calculs des Arabes où il se fie ; à la manière un peu légère dont il traite les subtilitez de la grâce et du libre arbitre, n’en voulant pas laisser estonner la simplicité de sa prière ; au plaisir qu’il paraît prendre à conter à son fils le conte du Vrai annel ; à l’opinion qu’il a de l’enfer, de ces peines infinies dont il ne veut pas croire que l’immense bénignité de Dieu punisse nos péchés finis, j’entre en doute, je l’avoue, sur la parfaite orthodoxie du chevalier chrétien. Son royalisme, lui-même, ne me semble pas exempt d’hérésie. Malgré la persuasion qu’il met en rimes que « c’est gloire de mourir le coutelas au poin, pour son prince, et l’avoir de sa vertu témoin », mon ancêtre loue d’un accent qui m’est suspect, en son livre des Rois, le bel ordre de France, composé de toutes sortes de républiques différentes, où chaque province particulièrement s’assemble, clercs, nobles, roturiers, pour conférer librement aux affaires de conséquence. Il déclare que « régner ne se doit proprement dire que là où la raison et justice commandent. » Il admire la constitution, ou ce que l’on appelait alors le cantonnement de la République helvétique. De moi, si j’estoi Souisse, s’écrie-t-il, dans un singulier élan d’orgueil républicain, et qu’un Bourgmaistre voulût empiéter la souveraineté de mon païs, j’emploierais mille vies, si je les avois, pour maintenir ma liberté populaire.

Ces sentiments indépendants du vrai gentilhomme au regard des maximes absolues de l’Église ou de l’État, avec un fond inaltérable de bon sens et de belle humeur, je les retrouve aux siècles suivants chez plusieurs autres de mes ancêtres qui ont également le goût et le don des lettres. Au xviiie siècle, cette indépendance s’imprègne de la sensibilité du temps. En 1768, mon grand-père, le vicomte Gratien de Flavigny, né le 11 octobre 1741 à Craonne en Picardie, et qui mourut en 1783, âgé de quarantedeux ans, chevalier de Saint-Louis, colonel de dragons, adressait au duc de Choiseul des Réflexions sur la désertion et sur la peine des déserteurs[7] où il conclut à la suppression de la peine de mort, et demande des lois plus conséquentes aux sentiments ineffables du cœur et du génie français. Ayant vécu, dit-il, avec le soldat autant que le service du roi l’exigeait, autant que sa fortune, sa naissance et sa façon de penser, indépendante de son métier, le permettaient, il a observé que le Français a pour partage la fierté et l’inconstance, avec l’excellente vanité de croire sa patrie supérieure à toutes les nations de la terre. Il le déclare « généralement plus sensible à la perte de l’honneur qu’à celle de la vie ; il ne croit pas la peine de mort, appliquée aux déserteurs, efficace ; et, à ce sujet, il entre dans des considérations de l’ordre le plus élevé sur ce qu’il appelle hardiment le meurtre public. Il affirme que : en France, dans un règne tranquille, sous une forme de gouvernement consolidée par les vœux réunis de la nation, il ne doit y avoir jamais de nécessité d’ôter la vie à un citoyen.

D’un bout à l’autre, le Mémoire de mon grand-père, adressé à un ministre tout-puissant, respire l’antique fierté du gentilhomme, en même temps que le sentiment nouveau de l’égalité des conditions, de la justice miséricordieuse et de l’amélioration graduelle des constitutions sociales.

L’auteur appelle de tous ses vœux des rectifications à la législation française ; il ne veut pas qu’on couvre ses défauts du voile du silence, parce que agir ainsi ce serait s’opposer facilement à ses progrès, et conséquemment au bonheur du genre humain.

Il paraîtrait que le Mémoire de mon grand-père fit sur l’esprit du duc de Choiseul une impression favorable[8], car le ministre chargea, par suite, son auteur de plusieurs missions militaires ou diplomatiques.

Pendant son séjour à l’étranger, en Espagne, en Angleterre, en Italie, dans les loisirs que lui laissaient ses travaux spéciaux sur la constitution et l’organisation des armées, mon grand-père traduisit plusieurs ouvrages de l’italien, de l’anglais, de l’espagnol. En 1773, il publiait un Examen de la Poudre par M. d’Antoni ; et, deux ans après, du même auteur, les Principes fondamentaux de la construction des places. En 1776, il faisait paraître, traduite de sa main, une Introduction à l’histoire naturelle et à la géographie physique de l’Espagne. À son retour en France, dans l’année 1778, Gratien de Flavigny donnait au public une version exacte et élégante de la Correspondance de Fernand Cortez avec Charles-Quint sur la conquête du Mexique. À sa mort, il laissa en manuscrit des Réflexions sur l’art militaire et des notes sur ses voyages en Italie, en Angleterre et en Espagne.

— Mais, en parlant des ouvrages de mon grand-père, je m’aperçois que j’ai interverti l’ordre de nos souvenirs de famille, et j’y reviens.

Je ne voudrais pas omettre de rappeler, dans nos titres d’honneur, une vive parole de regret donnée par le bon roi Henri au capitaine Flavigny, en apprenant qu’il venait de se faire tuer galamment, dans une sortie de l’amiral Villars, au siège de Rouen : « Ventre saint-gris ! s’écria le roi, je perds un bon compagnon et un honnête homme ! » — C’était un galant chevalier aussi, sans doute, celui qui accompagnait Marie-Stuart dans la triste traversée qui porta vers Holyrood l’Hélène du Nord.

Au temps de Richelieu, on parlait avec honneur en Sorbonne des ouvrages du docteur Valérien de Flavigny[9]. Richard Simon le combattait. Oupin écrit de lui : « Flavigny suivait dans ses écrits son génie plein de feu. Son style est vif, plus convenable à l’impétuosité d’un jeune homme qu’à la gravité d’un ancien docteur. Il a fait des recherches pénibles et curieuses sur les matières qu’il a traitées, et l’on voit, par ces mêmes récits, qu’il avait de la théologie, des belles lettres, et la connaissance de langues orientales. » Bayle, qui qualifie mon ancêtre de docteur en théologie de la maison et société de Sorbonne, conseiller et professeur du roi en langue hébraïque en l’université de Paris et doyen des professeurs du roi au Collége de France, raconte plaisamment une disgrâce advenue à Valérien pendant l’impression d’une lettre qu’il adressait en latin au Maronite Ecchellensis : disgrâce dont le souvenir, trente ans après, éveillait encore les colères du savant docteur[10].

Le frère de Valérien, l’abbé Jacques de Flavigny, qui avait été grand vicaire de l’évêque de Luçon, faisait recevoir, en 1622, les décrets du concile de Trente au chapitre de Luçon, dont il était doyen ; tandis qu’un troisième frère, très-avant dans la confiance du cardinal, commandait à Metz les troupes du roi, et suivait les négociations secrètes pour la réunion de la Lorraine à la France. — Plus près de nous, un Flavigny, le comte Agathon, qui, à la chute de la monarchie, était ministre plénipotentiaire auprès du duc de Parme[11], avait antérieurement négocié les alliances de famille avec la maison de Savoie[12] .

L’échafaud de 93 atteste, par le sang, la noblesse catholique et royaliste de ma famille. Le 5 Thermidor, un mandat d’amener, signé Fouquier-Tinville, traduit à la barre du tribunal révolutionnaire A. L. J. Flavigny, ex-comte[13] , né en 1754 à Craonne en Laonnais, lieutenant en second au ci-devant régiment des gardes françaises ; et la femme Flavigny, ex-comtesse des Vieux, en compagnie d’une Laval-Montmorency, ex-abbesse de Montmartre, âgée de quatre-vingt-quinze ans, et d’un jeune Maillé, fils de l’ex-vicomte, âgé de dix-sept ans [14].

De telle race, fils unique d’un père mort au service du roi[15], apparenté par sa mère, patricienne de Soleure, à plusieurs officiers aux gardes-suisses, mon père fut admis sans peine dans la maison de madame Marie-Josèphe-Louise de Savoie, dont le mariage avec le frère de Louis XVI avait été, comme je viens de le dire, négocié par un ambassadeur de notre nom et de notre famille. Lorsqu’il sortait des pages, à quinze ans, Alexandre-Victor-François de Flavigny, né à Genève le 11 septembre 1770, avait déjà depuis trois ans, par brevet du 12 mai 1782 (à douze ans par conséquent), le grade de sous-lieutenant au régiment de Colonel-Général de l’infanterie française.

La révolution éclatée, le jeune officier suivait son régiment, qui s’en allait rejoindre à Coblentz l’armée des princes.

  1. On n’a encore généralisé aucune des lois de la descendance héréditaire dans leurs rapports avec la formation du caractère, dit Buckle. (Histoire de la civilisation en Angleterre, t. I, ch. IV.)
  2. Le chef de la branche picarde, Balthazar de Flavigny, acquit en l’an 1588 la terre de Chambry près de Laon, qui est encore en la possession de ses descendants. Il était fils de Guillaume de Flavigny, qui fut député aux États de Blois, en 1588.
  3. La Bible Guiot de Provins, ch. iv, vers 407, dans les [mots effacés]ux publiés par Barbazan, Paris, 1808. —Voir l’appendice A, de ce volume.
  4. On conservait à l’abbaye de Citeaux la copie manuscrite de cet ouvrage. Voir à la fin du volume la notice sur Nicolas de Flavigny, appendice B.
  5. C’est la dernière iois, si je ne me trompe, que ce titre, Consolations, donné dès l’antiquité à un genre très-nombreux d’ouvrages de morale philosopbique, parait dans notre littérature. Démocrite, Platon, Aristote, Théophraste, Crautor, Sénèque, Cicéron, le Carthaginois Clitomaque, ont écrit des Consolations ou Lettres consolatrices. Le livre de Boëce : De consolatione philosophica, est resté le plus célèbre de ce genre d’écrits. Il a été traduit, commenté, imité sans fin, dans plusieurs langues.
  6. Le château de Souhé, aujourd’hui propriété de la famille de Guitaut, est situé sur une hauteur, non loin de Dijon. C’est dans ses murs que se tint en 1589 une conférence des royalistes où l’on décida l’attaque de Semur.
  7. Réflexions sur la désertion et sur la peine des déserteurs en France, adressées à monseigneur le duc de Choiseul, ministre et secrétaire d’État au département de la guerre, Paris, 1708, in-8o. L’auteur était, à ce niument, volontaire dans un régimeut de troupes légères.
  8. Appendice C.
  9. Quatre lettres sur l’édition projetée de la bible polyglotte de le Jay, 1GL.2. — Discours apologétique sur la fidélité de la version hébraïque, publiquement prononcé au Collège Royal le 11 février 1646. — Une diatribe contre le père Marin, Jésuite, Paris, 1666. — Un pamphlet en faveur de la thèse soutenue par Louis de Clèves sur l’épiscopat, 1668, in-4o.
  10. Il faut voir, dans le dictionnaire de Bayle, le récit de cette disgrâce. Les réflexions que fait Bayle sur cet exemple sensible du désordre que les fautes d’impression peuvent causer, et des chagrins insupportables qu’elles donnent à un auteur, sont du meilleur comique.
  11. J’ai eu sous les yeux un curieux libretto de l’opéra Zémire et Azor, paroles de Marmontel, musique de Grétry, représenté pendant le carnaval de l’année 1782 chez mon aïeul, au palais de l’ambassade, par les personnes attachées à la légation française, en présence de LL. AA. RR. le duc et la duchesse de Parme.
  12. Le mariage du comte de Provence en 1771 et celui du comte d’Artois en 1773 avec les deux filles de Victor Amédée III.
  13. Il était fils de César François, comte de Flavigny, maréchal de camp aux armées du roi, qui mourut dans sa terre de Charmes, près La Fère, au commencement de ce siècle.
  14. L’autographe de ce mandat d’amener, l’un des derniers du tribunal révolutionnaire, est en la possession de mon frère Maurice. Il porte les emblèmes menaçants : deux glaives croisés, la pique surmontée du bonnet phrygien, le niveau égalitaire. On y lit, tracée d’une main ferme, la signature Fouquier, les noms de onze détenus à la maison d’arrêt dite Lazarre (sic) et la date du 5 Thermidor de l’an second de la République Française, une et indivisible.
  15. Mon père jouissait, tout enfant encore, d’une pension royale, accordée en mémoire des bons et loyaux services de mon aïeul, Gratien de Flavigny.