Mes paradis/Dans les remous/Laisse donc aux faiseurs d’embarras, aux messieurs


L


Laisse donc aux faiseurs d’embarras, aux messieurs,
Ce vacarme de fouets, de grelots, de ferraille,
Ce postillon qui sacre et ce cocher qui braille,
Et ce carrosse d’or à sonores essieux.

Au château de la vie entre silencieux,
Vêtu d’un manteau pauvre et couleur de muraille.
Prends les corridors noirs où le papier s’éraille,
Les escaliers secrets sans regards vers les cieux.

Cherche discrètement, là-haut, sous les mansardes.
Ta chambre, où pluie et vent passent par les lézardes.
Et dors tant bien que mal ton somme, et t’en repais.

Puis au matin, à pas de loup, furtif et pleutre,
Va-t’en, heureux d’avoir, parmi l’ombre et la paix,
Traversé l’existence en semelles de feutre.