Traduction par Jean Cohen.
G. C. Hubert (5p. 121-148).


CHAPITRE XXVII.



Isidora était si accoutumée aux exclamations bizarres et aux inintelligibles allusions de son mystérieux amant, qu’elle n’éprouva pas une inquiétude très-vive à son singulier langage et à son brusque départ. Il n’y avait rien là de plus menaçant ou de plus formidable que ce qu’elle avait déjà vu plus d’une fois, et elle se rappela qu’après ces accès, elle le retrouvait dans une humeur plus calme. Elle se sentit donc consolée par cette réflexion, et peut-être aussi par la conviction inexplicable, puisée dans les cœurs de tous ceux qui aiment, que l’amour ne peut jamais exister sans la souffrance.

Elle fut donc moins surprise de la disparition de Melmoth, que d’un message que sa mère lui fit parvenir dans le cours de la matinée, pour lui faire dire qu’elle l’attendait dans le salon à tapisserie, afin de lui communiquer la nouvelle qu’un exprès venait de lui apporter.

Dans les temps ordinaires, dona Clara se partageait entre les soins de sa cuisine et ceux de son oratoire, entre ses prières aux Saints et ses querelles avec ses domestiques, entre sa dévotion et sa colère. Par ces aimables alternatives, dona Clara trouvait moyen de se tenir, elle et toute sa maison, dans une occupation continuelle et intéressante, dans un état de légère irritation qui ne manquait pas de douceur.

Ce n’était pas que, durant cette matinée, Isidora n’eût remarqué un tumulte extraordinaire et qui aurait pu lui inspirer quelque soupçon, mais elle y avait prêté peu d’attention ; et son étonnement fut grand, lorsque, en entrant chez sa mère, elle la trouva assise à son secrétaire, ayant devant elle une lettre déjà achevée, et lorsqu’elle s’entendit adresser ces paroles :

« Ma fille, je vous ai envoyé chercher, afin que vous pussiez prendre part au plaisir que ces lignes doivent causer à toutes deux. C’est pourquoi je vous prie de vous asseoir et d’écouter attentivement, pendant qu’on vous en fera la lecture. »

En prononçant ce discours, dona Clara était placée sur un fauteuil dont le dos était d’une hauteur énorme et dont elle semblait elle-même faire partie, tant sa figure était roide et immobile, ses yeux ternes et sans expression.

Isidora fit une révérence et s’assit sur un des carreaux de velours dont la chambre était remplie. Pendant ce temps, une vieille duègne en lunettes, placée sur un autre carreau, à la droite de dona Clara, lut, avec de nombreuses pauses, et non sans difficulté, la lettre suivante que sa maîtresse venait de recevoir de son époux, débarqué depuis peu dans un port de mer, et qui était en route pour rejoindre sa famille.

« Madame et chère Épouse,

« Il y a à peu près un an que j’ai reçu la lettre par laquelle vous m’annonçâtes que votre fille était retrouvée, celle que je croyais perdue, avec la négresse sa nourrice, pendant un de mes voyages aux Indes. J’aurais répondu plus tôt à votre épître, si différentes occupations ne m’en avaient empêché.

« Je vous prie de croire que je me réjouis moins d’avoir recouvré une fille, que d’avoir regagné, pour le ciel, une âme et une sujette. Je m’attends, à mon arrivée, grâce aux leçons du père Jozé, de trouver en elle une parfaite chrétienne. Je me flatte aussi qu’elle possédera toutes les qualités et vertus propres aux jeunes filles de l’Espagne, c’est-à-dire, surtout la dévotion et la réserve. J’ai toujours reconnu en vous ces qualités, et j’espère que vous vous serez efforcée de les lui communiquer, puisque, par cette communication, elle avait tout à gagner et vous rien à perdre.

« Finalement, comme il est juste que les jeunes filles soient récompensées de leurs vertus et de leur modestie par leur union avec un digne époux, de même le devoir d’un père tendre est d’en chercher un pour sa fille. Mu par ce désir, j’amènerai avec moi don Gregorio Montillo, à qui je compte la donner en mariage. Je n’ai pas le temps de m’étendre ici sur ses qualités ; mais je compte qu’elle le recevra comme il convient à une fille obéissante, et vous comme l’ami de

« Votre affectionné mari,

« Francisco de Aliaga. »

« Vous venez d’entendre la lettre de votre père, ma fille, » dit dona Clara en se mettant en devoir de parler, « et vous vous attendez sans doute à recevoir de moi une instruction sur les devoirs de l’état dans lequel vous allez entrer. Ces devoirs sont, selon moi, au nombre de trois, savoir : l’obéissance, le silence et l’économie. Quant au premier… »

« Sainte Vierge, » s’écria tout-à-coup la duègne, « comme dona Isidora pâlit ! »

« Quant au premier…, » continua dona Clara, sans écouter ce qu’on lui disait ; mais elle fut interrompue par un léger bruit, qui n’eût pourtant pas détourné son attention, si la duègne ne se fût écriée de nouveau : « Mais, Madame, voyez ! dona Isidora se trouve mal. »

Dona Clara, qui sortait rarement de son sang-froid, se contenta de baisser ses lunettes, et, jetant un regard sur sa fille, qui avait glissé de son carreau par terre, où elle était couchée sans mouvement, elle dit, après une courte pause :

« Elle se trouve mal en effet. Soulevez-la. Appelez du secours et donnez-lui de l’eau froide, ou ce qui vaudra mieux, conduisez-la au grand air. » Quand on eut emmené sa fille, dona Clara s’écria : « Voilà la suite de toutes ces folies d’amour et de mariage ! Grâce au ciel, je n’ai jamais aimé de ma vie ; et quant au mariage, il s’agit seulement de suivre la volonté de Dieu et de nos parens. »

Isidora, ayant repris ses sens, envoya faire ses excuses à sa mère de son indisposition soudaine, et pria ses femmes de la laisser seule. Seule ! c’est là un mot auquel ceux qui aiment n’attachent qu’une idée, celle de se trouver dans la société de l’objet qui est pour eux le monde entier. Isidora désirait, dans cette terrible circonstance, demander des conseils à celui dont l’image était toujours présente à son cœur, et dont elle entendait sans cesse la voix, même quand il n’était pas avec elle.

La crise où elle se trouvait était vraiment faite pour mettre à l’épreuve le cœur d’une femme, et celui de dona Isidora, plein de sensibilité, mais privé de jugement et d’expérience, accoutumé, d’une part, à une liberté parfaite, et, de l’autre, à une timidité et à une confiance qui devenait presque du désespoir, la rendit victime d’émotions diverses qui parurent même un moment menacer sa raison.

Sa première existence, si indépendante et toute d’instinct, se ranimait par intervalles et lui suggérait des résolutions imprudentes et désespérées, telles qu’on en a vu prendre et même exécuter aux femmes les plus timides en des dangers extraordinaires. Puis tout-à-coup, la contrainte de ses nouvelles habitudes, la sévérité de son existence factice, et surtout la rigide puissance de sa religion nouvelle, mais qu’elle n’en chérissait pas moins ardemment, la firent renoncer à toute pensée de résistance ou d’opposition, qu’elle eût regardée comme offensante pour le ciel.

Ce jour fut terrible pour elle. Ce n’était pas que le temps de la réflexion lui manquât, mais elle se sentait intérieurement convaincue que toute réflexion serait inutile ; que les circonstances, dans lesquelles elle se trouvait placée, devaient décider de sa conduite et non ses propres pensées ; enfin, que dans sa position, les forces morales ne suffisaient point pour s’opposer aux forces physiques.

Des esprits, plus portés à observer les variétés du cœur humain qu’à compâtir à sa peine, auraient pu trouver de l’intérêt à examiner la douleur inquiète d’Isidora, contrastée avec la froide et tranquille satisfaction de sa mère, qui passa toute cette journée à composer avec le père Jozé, une superbe lettre en réponse à celle de son mari.

L’indisposition d’Isidora lui servit d’excuse pour ne point reparaître chez sa mère. La nuit arriva enfin, cette nuit qui, en lui cachant les objets et les mœurs artificielles qui l’entouraient, lui rendait en quelque sorte le sentiment de son ancienne existence et celui d’une indépendance qu’elle n’éprouvait jamais pendant le jour. L’absence de Melmoth augmentait son inquiétude. Elle commençait à craindre qu’il n’eût réellement eu l’intention de la quitter pour toujours, et à cette pensée, elle sentit défaillir son cœur.

Les lecteurs, accoutumés aux aventures d’un roman, trouvent peut-être incroyable qu’une femme, aussi tendre, et, en même temps, aussi courageuse que l’était Isidora, pût éprouver de l’inquiétude ou de l’effroi dans une position si naturelle à une héroïne ; mais, ni les lecteurs, ni les écrivains ne paraissent avoir songé à cette foule de petites causes extérieures qui agissent sur la volonté humaine avec une force bien plus puissante que ce mobile intérieur qui joue un si grand rôle dans les romans et un rôle si rare et si frivole dans la vie ordinaire.

Isidora serait morte pour l’homme qu’elle aimait. Sur l’échafaud ou sur le bûcher, elle aurait hautement avoué sa passion et se serait glorifiée de périr sa victime. L’esprit prend facilement le courage qu’il faut pour un grand effort ; il s’épuise par la nécessité toujours renaissante des conflits domestiques. La demeure d’Isidora était pour elle une prison ; elle ne pouvait sortir librement même pour un instant des portes de la maison. Tout espoir de fuite lui était par conséquent enlevé ; mais quand même toutes les issues auraient été libres, elle n’aurait pas voulu en profiter ; elle se serait sentie comme un oiseau sortant de sa cage et qui ne trouve pas une branche sur laquelle il ose se reposer. Tel était l’avenir qui se présentait à elle, si elle parvenait à s’échapper : il était encore plus cruel à la maison.

Le ton d’autorité sévère et froid, dont la lettre de son père était écrite, ne lui laissait guère d’espoir de trouver en lui un ami. À cela se joignait la faible et impérieuse médiocrité de sa mère, le caractère personnel et arrogant de don Fernand, la puissante influence et les sermons perpétuels du père Jozé, dont la bonté cédait à son amour du pouvoir. Elle était continuellement obligée d’écouter les mêmes répétitions d’exhortations, de reproches et de menaces, ou de chercher un asile dans sa chambre, où elle passait des heures entières dans la solitude et dans les larmes. Les combats sans fin d’une personne, courageuse à la vérité, mais sans aucun pouvoir, contre tant d’individus, tous résolus de parvenir à leurs fins : ce conflit perpétuel contre des maux légers en particulier, mais insupportables en somme, abattit les forces d’Isidora, et elle versait des larmes amères en songeant aux concessions que l’on exigerait d’elle, quand elle aurait enfin perdu tout pouvoir de résistance.

« Oh ! » s’écria-t-elle, en joignant les mains, et réduite aux dernières extrémités de la détresse. « Oh ! que n’est-il ici pour me diriger, me conseiller ! quand je ne devrais plus le voir comme amant, mais seulement comme ami. »

On dit qu’il existe un certain génie toujours prêt à exaucer les vœux que l’on fait pour son malheur. À peine Isidora eût-elle prononcé ces mots qu’elle aperçut l’ombre de Melmoth dans le jardin, et l’instant d’après il se trouva sous sa fenêtre. En le voyant approcher, elle jeta un cri mêlé de joie et de frayeur, mais il lui imposa silence par un signe de la main, après quoi il lui dit à voix basse : « Je sais tout. »

Isidora garda le silence ; elle n’avait eu rien à lui dire, si ce n’est à lui faire part de ses derniers malheurs, et il en paraissait déjà instruit. Elle attendait donc, dans une muette inquiétude, qu’il lui offrît quelques paroles de conseil ou de consolation.

« Je sais tout, » continua Melmoth, « votre père a débarqué en Espagne ; il amène avec lui votre futur époux. Il vous sera inutile de résister à la résolution arrêtée de toute votre famille, qui est aussi opiniâtre qu’elle est faible, et d’aujourd’hui en quinze vous serez la femme de Montillo. »

« Je descendrai auparavant au tombeau, » dit Isidora avec un ton calme et effrayant.

À ces mots, Melmoth s’approcha pour la considérer de plus près. Tout ce qui indiquait une résolution forte et terrible, était en harmonie avec les cordes sonores mais désordonnées de son âme. Il la pria de répéter ce qu’elle venait de dire, ce qu’elle fit d’une bouche tremblante mais d’une voix assurée. Il approcha de plus près encore pour la contempler pendant qu’elle parlait. Son aspect était beau et terrible en même temps. Pâle et immobile, on eût dit qu’elle venait de parler sans savoir quelles étaient les paroles que sa bouche avait prononcées. Elle avait l’air d’une statue ; Melmoth lui-même se sentit confondu. Il se retira de quelques pas, puis revenant, il lui dit : « Est-ce bien là votre résolution, Isidora, et avez-vous vraiment le courage de… »

« De mourir, » répondit Isidora avec le même accent, avec la physionomie aussi calme et paraissant capable d’exécuter tout ce qu’elle disait. Cette union de l’énergie et de la faiblesse, de la beauté et de la mort, fit palpiter le cœur de Melmoth d’un sentiment jusqu’alors inconnu. Il ajouta en détournant la tête et d’un ton qui semblait se reprocher sa douceur :

« Pourriez-vous donc mourir pour celui pour qui vous ne voulez pas vivre ? »

« J’ai dit, » repartit Isidora, « que j’aimais mieux mourir que d’être l’épouse de Montillo. Je ne sais ce que c’est que la mort ; je connais peu la vie ; mais je périrai plutôt que de commettre un parjure en devenant l’épouse d’un homme que je ne puis aimer. »

« Et pourquoi ne pouvez-vous pas l’aimer ? » dit Melmoth en jouant avec le cœur de son amante, comme un enfant joue avec un oiseau qu’il tient attaché par un fil.

— « Parce que je n’en puis aimer qu’un seul. Vous fûtes le premier être humain qui m’apprîtes à sentir ; votre image est toujours devant mes yeux, présent ou absent, dans le sommeil comme dans la veille. J’ai vu des formes plus séduisantes, j’ai entendu des voix plus mélodieuses, j’aurais pu trouver peut-être des cœurs plus doux ; mais la première image, l’image ineffaçable est gravée dans mon cœur et elle y restera tant que je vivrai. Je ne vous ai point aimé pour votre beauté, ni pour votre humeur gaie, ni pour votre langage tendre, ni pour rien de ce qui plaît, dit-on, aux femmes, je vous ai aimé parce que vous fûtes le premier, le seul lien qui unît mon cœur avec le monde, l’être qui m’apprit à connaître cet instrument merveilleux que je possède en moi, la raison ; parce que votre image s’unit dans ma pensée à tout ce qu’il y a de beau dans la nature ; parce que votre voix, la première fois que je l’entendis, me sembla d’accord avec le murmure des flots, et la musique des étoiles ; aujourd’hui encore, elle me rappelle le bonheur inimaginable dont je jouissais autrefois. Je l’écoute encore comme un exilé qui entend dans un pays lointain les chants de sa patrie ; j’ai aimé une fois et c’est pour toujours ! » Tout-à-coup, tremblante aux paroles qu’elle venait de prononcer, elle ajouta avec un doux mélange d’orgueil et de pureté virginale : « Les sentimens que je viens de vous confier peuvent me nuire, si vous en abusez, mais ils ne s’effaceront jamais. »

« Ce sont donc là vos vrais sentimens ? » dit Melmoth, après une longue pause, et en s’agitant comme un homme rempli de pensées profondes et inquiètes.

« Mes vrais sentimens ! » s’écria Isidora en rougissant ; « est-il donc possible de prononcer des paroles qui ne soient pas vraies ? Pourrais-je oublier si tôt mon ancienne existence ? »

— « Si telle est donc votre résolution ; si tels sont vraiment vos sentimens… »

— « Oui, oui, » dit Isidora en versant des larmes.

— « Réfléchissez pour lors à l’alternative qui vous attend, » dit Melmoth lentement, et paraissant prononcer avec difficulté, comme s’il eût éprouvé de la compassion pour sa victime : « Une union avec un homme que vous ne pouvez aimer, ou un combat continuel, une persécution sans fin de la part de votre famille. Songez aux jours que… »

— « Oh ! je ne puis songer à rien : dites-moi ce qu’il faut que je fasse pour m’y dérober. »

« Pour vous dire la vérité, » répondit Melmoth en fronçant le sourcil de manière à rendre impossible de découvrir si l’expression de sa physionomie était l’estime, ou bien un sentiment profond et sincère, « je ne sais quelle ressource peut vous rester, si ce n’est de m’épouser. »

« Vous épouser ! » s’écria Isidora en posant sa main sur son front ; « vous épouser ! comment cela est-il possible ? »

« Tout est possible quand on aime, » reprit Melmoth avec un rire sardonique que l’ombre de la nuit ne permettait pas de distinguer.

— « Vous m’épouserez donc selon les rites de l’Église à laquelle j’appartiens ? »

— « De celle-là, ou de toute autre. »

— « Oh ! ne parlez pas si vaguement. Ne dites pas oui d’un ton si horrible. Voulez-vous m’épouser comme une vierge chrétienne doit l’être ? M’aimez-vous comme on doit aimer une épouse chrétienne ? Mon existence passée n’a été qu’un songe ; mais à présent je veille. Si j’unis ma destinée à la vôtre, si j’abandonne ma famille, mon pays, mon… »

— « Eh bien ! qu’est-ce que vous y perdriez ? Votre famille vous tourmente et vous renferme ; votre pays applaudirait s’il vous voyait monter sur le bûcher pour expier quelques opinions hérétiques, et quant au reste… »

« Mon Dieu, » dit la jeune victime joignant les mains et regardant le ciel ; « mon Dieu, secourez-moi dans cette extrémité ! »

« S’il faut que j’attende ici que vous ayez achevé vos dévotions, » dit Melmoth avec dureté, « je ne tarderai pas à m’impatienter. »

— « Vous ne m’abandonnerez pas pour lutter seule contre la crainte et la perplexité ! Comment pourrais-je me sauver quand même… ? »

— « Vous pourrez effectuer votre fuite par les mêmes moyens que je possède d’entrer en ce lieu et d’en sortir sans que l’on me voie. Si vous avez du courage, l’effort ne vous coûtera pas beaucoup ; si vous aimez, il ne vous coûtera rien. Parlez ; voulez-vous que je me trouve ici, à pareille heure, demain soir, pour vous conduire où vous jouirez de la liberté et de…  ? »

Il voulait ajouter le mot de sûreté, mais la voix lui manqua. Après une longue pause, Isidora lui répondit, si bas qu’on pouvait à peine l’entendre :

« Demain soir ! »

Elle ferma ensuite sa fenêtre, et Melmoth se retira à pas lents.