Matutina (Armand Silvestre)

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Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 121-122).

MATUTINA

Avec des pâleurs de rose trémière
La fleur du jour s’ouvre à l’horizon clair
Et monte, semant, aux voiles de l’air,
En ruisseaux d’argent, ses pleurs de lumière.

Comme un vol léger de papillons blancs
S’éparpille autour un essaim de nues
Secouant encore, à leurs ailes nues,
Du cœur d’or des lis les duvets tremblants.

Dans mon ciel plein d’ombre une fleur pareille
Porte les clartés de mon jeune amour ;
Rêves et parfums flottent alentour
Comme au bleu lever de l’aube vermeille !