Mathilde, Mémoires d’une jeune femme/Partie III/12

Gosselin (Tome IVp. 232-249).
Troisième partie


CHAPITRE XII.

URSULE À GONTRAN.


« Je suis très généreuse au moins… je vous renvoie votre lettre ; elle m’a beaucoup divertie : il y règne un mélange de défiance et de fatuité, d’aveuglement et de clairvoyance, de dévoûment et d’égoïsme, de tendresse et de cruauté, très amusant à observer ; tout cela manque de grandeur, de charme et même d’esprit (quoique vous en ayez certainement) ; mais, comme tout cela est naturel, je dirai même : d’une horrible naïveté, vous m’avez persuadée.

« Je crois donc à votre passion, oui… je crois que vous aimez pour la première fois ; je crois que vous ferez tout au monde pour vous faire aimer de moi. Je vous crois capable des tentatives les plus insensées, des actions les plus noires, pour arriver à ce beau résultat ; je vous crois enfin susceptible de véritable dévoûment pour moi : c’est, à ne pas vous reconnaître, mon pauvre cousin,

« Sans avoir la prétention de mériter les qualifications diaboliques dont vous me gratifiez dans votre orgueilleux étonnement, comme s’il fallait, en vérité, avoir recours aux sciences occultes pour être digne ou capable de vous séduire, je crois avoir sur vous beaucoup d’influence : cette influence sera fatale si vous le voulez, cela dépendra de vous.

« Je crois encore, comme vous, que ce sont mes vilains défauts qui vous ont irrésistiblement tourné la tête.

« D’abord vous ne m’avez pas du tout inspiré l’envie d’avoir des vertus si je n’en possède pas… ou le désir d’en faire montre si j’en possède : ces perles virginales sont enfouies au fond de l’âme comme les perles au fond de la mer ; ces trésors n’appartiennent jamais à ceux qui s’arrêtent à la surface des flots… dont ils sont les jouets… Il est des profondeurs solitaires et mystérieuses que les vues courtes ou débiles ne pénétreront jamais.

« Nous sommes donc parfaitement d’accord sur beaucoup de points, mon cher cousin, seulement nous différerons toujours sur le plus important de tous : vous croyez fermement qu’à force d’amour vous m’obligerez à vous aimer, je vous déclare non moins fermement que jamais je ne vous aimerai et qu’à force d’amour vous finirez par vous faire détester, l’amour qu’on inspire étant généralement en raison inverse de l’amour qu’on ressent ; vous devriez savoir au moins votre A B C, seigneur don Juan.

« Si la passion ne vous rendait pas aussi inintelligent qu’un écolier, vus verriez une profonde vérité dans ce passage de votre lettre qui n’a été qu’une boutade de votre vanité froissée.

« Jamais impératrice romaine n’a plus audacieusement prouvé qu’un esclave n’était pas un homme.

« J’ai souligné ces mots, ils le méritent ; vous avez deviné juste cette fois : en d’autres termes, cela signifie que la vengeance n’est pas de l’amour. Hé bien, comprenez-vous l’énigme ? Devinez-vous maintenant les motifs de ma conduite bizarre ? Non ? Pas encore ? Allons vous n’êtes décidément pas en veine de sagacité. Je reprends donc les faits d’un peu haut ; tout mon espoir est que cette confession vous donnera de moi une horrible aversion. Il est malheureusement trop tard maintenant pour que je puisse vous paraître respectable ; avec ce paraître j’aurais sûrement éteint votre folle passion.

« Or donc, en venant à Maran, en pensant même à profiter de l’offre que m’avait faite autrefois Mathilde d’occuper à Paris un appartement de votre maison, mon projet bien arrêté était de vous rendre amoureux fou de moi ; entendez-vous, amoureux fou… et de me servir de votre fol amour… je vous dirai tout-à-l’heure dans quel but.

« Je réunissais toutes les conditions nécessaires pour vous séduire : d’abord je ne vous aimais pas, je me sentais sur vous beaucoup de supériorité ; et de plus je m’étais imaginé que le moyen le plus sûr d’enamourer un homme blasé par de nombreux succès était de se moquer de lui, d’irriter ainsi vivement son orgueil, et, pour l’achever, de le convaincre que tout en restant parfaitement indifférente à son mérite, on devait ne pas l’être à celui d’un autre.

« Tout ce beau système développé avec assez de malice a obtenu près de vous le succès que j’attendais.

« À Rouvray, vous m’avez fait, le matin même de votre arrivée chez moi, une déclaration assez brusque et assez impertinente ; j’y ai répondu comme il fallait pour mes desseins.

« Ici, vous avez renouvelé vos tendres protestations, je vous ai répondu et prouvé que je ne me souciais pas de vous le moins du monde ; par esprit de contradiction, vous vous êtes passionné : c’était tout simple. Pendant quelques jours j’ai augmenté votre amour, non pas en le partageant, mais en le raillant, mais en me montrant à vous sous des aspects bizarres, mais en affectant un cynisme de principes, une hardiesse de pensées qui auraient révolté tout homme d’une âme élevée.

« Je ne pouvais croire moi-même aux progrès que je faisais dans votre cœur par de si misérables moyens. Si j’avais eu de vous une haute opinion, la facilité de mon succès l’eût détruite.

« Rappelez-vous encore ceci, seigneur don Juan, ordinairement les femmes de mon caractère aiment d’autant plus qu’elles ont eu plus de peine à se faire aimer. Elles dédaignent les succès faciles, la lutte leur agrée, les obstacles les charment, elles se passionnent pour l’impossible…

« En un mot, profitez de l’avis… si jamais vous retrouvez une de mes pareilles, le seul moyen de la séduire sera de lui montrer de l’éloignement.

« Pour que vous me plaisiez, mon cher cousin, sous bien des rapports nous nous ressemblons beaucoup trop (j’espère que je suis humble) ; notre nature est de subir la loi de l’attraction des contraires. Quand vous restez dans cette voie normale, comme nous disait le savant M. Bisson, vous réussissez… Voyez… peut-être Mathilde vous adore-t-elle, parce qu’elle est aussi pure que vous êtes perverti… Quand, au contraire, vous vous adressez à moi qui suis peut-être théoriquement aussi avancée que vous, vous faussez votre destinée, vous perdez vos avantages et je me moque de vous.

« Les augures ne pouvaient se regarder sans rire, c’est pour cela que votre sérieux amour me cause une incroyable hilarité. Prenez garde, un fripon qui devient dupe est mille fois plus sottement dupe qu’un honnête homme.

« Ceci dit, mon cher cousin, revenons au sujet de votre étonnement.

« Un jour, brusquement, sans motif (à vos yeux du moins) vous avez été à moi sans que j’aie été à vous, selon votre expression… De ce moment vous m’avez toujours trouvée froide, dédaigneuse, et aussi insouciante du passé que s’il n’existait pas… Vous vous étonnez de cette soudaine indifférence, vous criez au démon, à la fatalité, que sais-je ? Vous me demandez si je vous aimais, si j’avais au moins pour vous un vif caprice ? Nullement ; vous êtes charmant, mais j’ai le malheur d’avoir très mauvais goût. Comment donc, direz-vous, vous ne ressentiez pour moi ni passion, ni amour, ni même le plus léger penchant, et… vous… Non, non, c’est impossible, répétez-vous.

« Vous oubliez, mon cher cousin, qu’il est des passions de toutes sortes, et que l’amour n’est pas la plus violente de toutes… Vous ignorez donc que pour satisfaire sa haine et sa vengeance une femme comme moi ose ce qu’elle n’oserait jamais si elle éprouvait un amour passionné, ou si elle ne ressentait même qu’un tendre penchant. Dans ce dernier cas elle obéirait à un instinct de coquetterie qui lui dirait qu’un triomphe trop facile éteint un goût passager.

« Si elle aimait au contraire passionnément, oh ! elle ne raisonnerait pas… L’amour, le véritable et profond amour lui inspirerait les plus exquises délicatesses… Si elle succombait, elle succomberait avec une sorte d’enivrement chaste et pudique. Dans son aveugle entrainement elle n’aurait la conscience de sa faute qu’après l’avoir commise ; elle en aurait les remords, la honte, la volupté ardente et amère. Enfin ses ressentiments seraient ceux de la plus noble des femmes, car un amour sincère élève souvent les cœurs les plus perdus à la hauteur des cœurs les plus purs…

« Quel est donc ce mystère ? Qu’êtes-vous donc pour moi, demandez-vous encore ?

« Écoutez… depuis que j’ai pu analyser mes impressions et me rendre compte du bien et du mal, j’ai haï votre femme.

« Je l’ai haïe, parce que depuis que je vis il n’y avait pas eu de jour, d’heure où je ne lui eusse été sacrifiée, où elle ne m’eût écrasée de ses avantages.

« Jamais l’envie, la jalousie ne furent exaltées à ce point… Pour la frapper plus sûrement je voulus la frapper dans ce qu’elle avait de plus précieux au monde… Je résolus de vous enlever à elle, non parce que vous me plaisiez, il n’en était rien, mais parce qu’elle vous adorait.

« Quelques jours après cet entretien que Mathilde entendait à mon insu, j’ai eu avec elle une longue conversation ; elle m’a accablée de reproches. Elle m’a menacée par ses mépris, et maintenant je dois dire par ses justes mépris. Elle a exaspéré mes plus mauvais sentiments ; vous m’aviez donné un rendez-vous, j’ai hâté le moment d’assurer à la fois et ma vengeance et mon empire sur vous ; car alors… mais, non, non, vous ne saurez jamais quels odieux desseins je méditais… vous m’aimeriez trop, et je veux vous détacher de moi.

« Maintenant, souvenez-vous que le soir de ce jour de bonheur, sans lendemain, comme vous dites, mademoiselle de Maran a reçu des lettres de Paris, et que devant moi elle vous a appris toutes les abominables calomnies dont Mathilde était victime.

« Malgré les méchantes exagérations de mademoiselle de Maran, j’ai bien vite compris que la réputation de Mathilde était aux yeux du monde horriblement compromise. Le hasard m’apprit ainsi que cette femme, dont le bonheur m’exaspérait depuis mon enfance, était la plus malheureuse des créatures.

« Jusqu’alors elle avait vécu pour vous et pour la vertu ; elle avait toujours été digne de tous les amours et de tous les respects… et sa bonne renommée était presque perdue… et vous la délaissiez pour moi, pour moi…

« C’était trop.

« Maintenant, qui m’a inspiré l’intérêt, la pitié qui a succédé tout à coup à la haine que je portais à Mathilde ? est-ce un noble et bon sentiment ? Ne serait-ce pas plutôt la conviction que votre femme, étant à tout jamais malheureuse, ne peut plus être pour moi un sujet d’envie… ou bien encore ne serait-ce pas la connaissance parfaite que j’ai de votre caractère, et de ce qu’il présage à Mathilde ?… Oui, c’est plutôt cela qui m’a désarmée… Ma vengeance étant plus que satisfaite par l’avenir que vous ménagez à votre femme, votre amour me devient parfaitement inutile ; excusez-moi, mon cousin, de vous avoir séduit pour rien.

« En ce qui touche cette pauvre Mathilde, je ne puis malheureusement rien sur le passé ; mais je puis pour l’avenir…

« Je suis une femme si singulière que du moment où je me suis sentie apitoyée sur elle, j’aurais regardé comme un crime de lui donner le moindre motif de jalousie à votre égard.

« Voilà le pourquoi de ma froideur subite, voilà pourquoi vous devez absolument renoncer à l’espoir assez coquet de me changer de panthère en brebis, de partager mon ciel ou mon enfer. Mon Dieu ! mon cher cousin, je ne suis ni une panthère, ni un ange, ni un démon ; je ne pratique ni le ciel, ni l’enfer… je suis tout simplement une pauvre femme qui ne vous aime pas, et je fais d’autant plus aisément le vœu de vous rendre à mon amie d’enfance, que ce sacrifice m’est fort agréable, de sorte que mon dévoûment peut passer pour de l’égoïsme.

« Vous me permettrez donc de ne pas briser les liens qui m’unissent au meilleur homme du monde, afin d’aller cacher notre amour dans un pays lointain : il n’est pas besoin d’aller si loin pour cacher quelque chose qui n’existe pas… J’abdique aussi très volontairement toute souveraineté sur votre âme ; mille grâces de ce beau royaume que vous mettez si gracieusement à mes pieds. J’aime mieux vivre esclave à l’ombre protectrice d’un frais oasis que de régner sur un désert aride et desséché. N’oubliez pas, surtout, je vous en conjure, de m’épargner ces preuves de dévoûment, ces sacrifices inouïs dont vous me menacez et dont je suis très indigne… Vous me gêneriez infiniment dans la secrète recherche que je veux faire de mon tyran futur, car je me sens destinée à éprouver pour je ne sais quel mystérieux idéal une passion aussi immuable, aussi fatale que celle que vous éprouvez pour moi.

« Où s’est jusqu’ici caché ce mystérieux et futur despote de tout mon être ?… c’est ce que j’ignore… Mais ce qui est certain, c’est que votre sombre aspect l’effaroucherait.

« Ne comptez pas, je vous en conjure, sur votre intimité avec mon mari pour venir me voir à Paris, dans le cas où vous feriez la folie de m’y suivre.

« Pour expliquer à M. Sécherin mon brusque départ, je serai forcée de lui avouer que vous vous occupiez un peu trop de moi, et que, pour la tranquillité de Mathilde et pour m’épargner votre obsession, j’ai jugé à propos de quitter Maran.

« Vous le voyez donc bien, vous seriez très mal venu à vouloir faire le cousin auprès de nous.

« Restez avec Mathilde : vous parlez de bon et de mauvais génie ; si vous avez, je ne dirai pas quelque générosité, mais seulement l’instinct de votre conservation, vous reviendrez à elle. C’est elle qui sera votre bon ange.

« Si, malgré ma profonde indifférence pour vous, vous vous opiniâtrez à vous faire aimer de moi, je serai, sans le vouloir, votre mauvais démon.

« Vous m’aimez passionnément, je le crois, mais on a toujours raison d’une passion sans espoir… aussi, dans l’intérêt de Mathilde et dans l’intérêt de ma tranquillité (prenez, je vous prie, ce mot dans cette acception prosaïque : n’être pas importunée par un fâcheux), je m’efforce de vous convaincre de la vanité absolue de vos tentatives à venir.

« Toute ma crainte est que vous conserviez quelque espérance. Malgré votre apparente humilité, vous avez un fond d’amour-propre intraitable, d’autant plus dangereux que vous avez de quoi le justifier auprès de tous… excepté auprès de moi. C’est ce que vous ne croyez peut-être pas… On n’admet jamais les exceptions blessantes…

« Plutôt que de vous avouer que vous ne me plaisez pas, vous êtes capable de vous persuader que je romps avec vous d’une manière brusque et cynique pour échapper à un sentiment dont je redoute et dont je prévois l’empire… Homme trop dangereux !!! ah ! mon cousin… mon cousin… si vous vous laissiez prendre à l’une de ces amorces, que votre orgueil révolté vous tendra certainement, vous seriez à jamais perdu.

« Plus je vous témoignerais de dédain et d’aversion, plus vous vous croiriez redoutable et redouté ; selon cet axiome : Que l’on n’éloigne que les gens dangereux… comme si les ennuyeux n’étaient pas de ce nombre.

« Prenez garde… prenez garde… tous vos avantages alors ne vous sauveraient pas d’un ridicule ineffaçable ; je serais impitoyable, car je prendrais en main la cause de Mathilde, je la vengerais en vous tourmentant, et pour la venger, je serais capable de feindre la pitié, de feindre d’être enfin touchée d’un si profond et si constant amour, de vous faire quelques fausses promesses et de me jouer de vous de la manière la plus sanglante…

« Une fois pour toutes : défiez-vous de moi, dès que je vous paraîtrai éprouver à votre égard autre chose que la plus complète indifférence.

« Ainsi donc, mon cousin, oubliez-moi pour qui vaut mille fois mieux que moi. Revenez à Mathilde, c’est un cœur d’or, c’est une âme qui n’est ni de ce temps ni de ce monde.

« Maintenant que, par une bizarre contradiction, elle m’intéresse autant par son malheur qu’elle me révoltait par son bonheur, je puis le dire, c’est une de ces natures tellement excellentes, tellement riches, tellement portées à croire au bien et à nier le mal, parce qu’elles sont pétries de noblesse et de générosité, qu’il suffit de quelques semblants pour les rendre complètement heureuses.

« Incapables de croire au mensonge, ces pauvres âmes ont la confiance ingénue des enfants ! Il faut si peu, si peu, pour exciter leur joie naïve et candide, qu’on serait un monstre de les affliger.

« Vous l’avez vu… depuis huit jours, par prudence, vous avez feint un retour à elle, comme sa charmante figure rayonnait de bonheur !… et puis elle est mère !… elle est mère !… Monsieur… et vous avez eu le honteux courage de m’écrire : L’état dans lequel se trouve ma femme l’empêchera de venir à Paris…

« Tenez, monsieur de Lancry, je suis capable et coupable de bien des mauvaises actions, je ne sais pas ce que l’avenir me réserve de commettre encore ; mais, jamais, je le jure, je n’aurai à me reprocher l’équivalent de ces odieuses paroles.

« Décidément vous êtes le plus ingrat, le plus égoïste, le plus insensible des hommes, car la passion vous déprave… au lieu de vous ennoblir ! C’est d’ailleurs naturel, une passion dépravée ne peut élever le cœur…

« Gardez-vous encore de votre vanité qui vous dira peut-être que Lovelace et don Juan ne valaient pas mieux que vous, et que mon reproche signifie adorable scélérat

« Vous vous tromperiez singulièrement : moi qui suis un don Juan femelle, je sais ce que vaut le don-Juanisme ; j’ai même honte de voir les passions que j’inspire se traduire par de si mauvais instincts : comme le sorcier du conte allemand, je recule épouvantée du monstre que j’ai produit, et qui vient à grands cris me demander d’être sa compagne.

« Oubliez-moi donc, mon cousin ; encore une fois, si vous vous opiniâtrez dans votre fol amour, je vous prédis la plus malheureuse fin du monde, et vous me ferez croire à ces rémunérations et à ces punitions divines dont parlait toujours mon insupportable belle-mère.

« À un coupable tel que vous il fallait une punition telle que moi : seulement, comme ce rôle de vengeance divine est un peu sérieux pour mon âge, je vous saurais un gré infini de me l’éviter en vous amendant et en devenant le plus honnête et le plus fidèle des maris ; ce qui veut dire le plus heureux et le plus adoré des hommes, puisque Mathilde est votre femme.

« Adieu, adieu, et pour toujours adieu… Souvenez-vous surtout qu’il ne s’est jamais agi d’amour entre nous, mais d’une infâme trahison envers la plus noble des femmes. Vous avez été mon complice, jamais mon amant. »