Martin l’enfant trouvé ou les mémoires d’un valet de chambre/II/8

VIII


CHAPITRE VIII.


le juge.


Le braconnier semblait si indifférent au danger dont il était menacé, que Martin, le regardant avec stupeur, s’écria :

— On vient vous arrêter, et vous restez là, Claude ?…

Bête-puante, sans lui répondre, prit Martin par le bras, le conduisit hors des ruines du fournil, où tous deux s’étaient retirés, lui fit faire quelques pas sur la jetée, et, d’un geste lui montra au loin, sur la rive opposée de l’étang, à la clarté de la lune, plusieurs gendarmes s’avançant au galop de leurs chevaux, suivant une route qui conduisait directement à la métairie.

— Les gendarmes !… — s’écria Martin. — Fuyez, Claude, fuyez.

— J’ai de trop graves choses à te dire.

— Mais, avant dix minutes, ces soldats seront ici !

Bête-puante fit un signe de tête négatif.

— Qui les arrêtera ? — demanda Martin.

— L’écluse… Écoute…

En effet, Martin, prêtant l’oreille, entendit au milieu du profond silence de la nuit le bouillonnement lointain d’une forte chute d’eau.

— Vous avez donc levé le merrin, Claude ?

— Oui… depuis une heure,… lorsque, en me rendant ici, j’ai vu ces cavaliers paraître à la corne de l’étang ;… car, d’après leur route, ils ne pouvaient venir qu’ici… Et ici, ils ne pouvaient venir chercher que moi.

— Alors, vous avez raison, mon ami, la levée est submergée, les cavaliers seront obligés de rebrousser chemin.

— Et une fois engagés au milieu des marais et des tourbières qui bordent l’étang de notre côté, ils mettront plus d’une heure avant de nous joindre, et dans une heure, je serai hors de leur atteinte. Maintenant… écoute-moi…

— Je vous écoute… Claude.

— Il y a quelques mois, j’ai été instruit du secret de ta naissance… tu étais en pays étranger ; je t’ai écrit… tu es revenu en France… Je t’ai dit l’atroce conduite de Duriveau envers ta mère… qu’il avait rendu folle de désespoir… en te faisant enlever à elle pour t’abandonner tout enfant à la vie la plus misérable… Je t’ai dit comment, après m’avoir impitoyablement frappé au cœur… moi qui ne lui avais jamais fait de mal… Duriveau, mon mauvais génie… m’a une seconde fois outrageusement frappé dans mon honneur…

— Je le sais… tout cela a été infâme, Claude… bien infâme…

— Je l’ai dit comment enfin, et de son aveu… j’ai eu légitimement, légalement… entre les mains… la vie de cet homme qui, pâle… résigné, attendait la mort… que j’avais le droit de lui donner ; mais ayant foi dans une promesse solennellement jurée, dont il devait bientôt se railler, je l’ai laissé vivre…

À ces mots, les traits de Martin exprimèrent un attendrissement et une admiration indicible.

— Oh ! mon ami, — s’écria-t-il, — combien dans cette occasion votre âme s’est montrée comme toujours grande et généreuse ! Je n’oublierai jamais qu’il y a quelques années, lors de l’une de nos dernières rencontres, après une longue séparation, vous m’avez dit, sans m’apprendre alors qu’il s’agissait de vous : — « Écoute, mon enfant… un trait qui porte avec soin bon enseignement,… un homme obscur et pauvre fut indignement outragé par un homme riche et puissant… C’était, vois-tu, un de ces sanglants outrages… que la loi vous autorise à punir de mort. L’homme pauvre était armé,… il dit à l’autre : — Vous allez mourir… — Ma vie est à vous, — faites… — dit le riche. — Écoutez-moi, reprit gravement le pauvre, jusqu’ici vous avez été méchant… soyez bon… soyez humain,… venez en aide à vos frères qui souffrent,… vous qui êtes pour eux sans pitié, jurez-le moi, et vous vivrez… ; mais, prenez garde, votre outrage m’a rendu pour jamais l’existence odieuse, elle m’est à charge ; si vous vous parjuriez malgré votre promesse solennelle, tôt ou tard j’irais vous reprendre cette vie que je vous laisse pour en bien user… Puis, le juge et le condamné auraient la même fosse… Le riche a juré…

— Va… continue… — dit le braconnier en interrompant Martin avec une ironie profonde et amère ; — appesantis-toi sur ma niaise et coupable confiance. Va… j’ai été le plus sot, le plus criminel des hommes…

— Vous ne parlerez pas ainsi Claude… quand vous saurez que votre exemple m’a été, comme vous le désiriez, d’un généreux enseignement.

— Je ne te comprends pas…

— Plus tard… j’ai pu à mon tour… non pas noblement laisser la vie à qui m’avait outragé… mais arracher à une mort certaine… un homme puissant… aussi… bien puissant… et lui dire… en me souvenant de votre sublime exemple :

— Cette vie… que j’ai sauvée… consacrez-la au bien… votre pouvoir est grand… Venez au secours de vos frères qui souffrent !

— Et celui-là… aussi s’est parjuré ?

— Non, Claude… celui-là ne s’est pas parjuré, — répondit Martin avec émotion ; — jusqu’ici il a tenu loyalement sa parole… Vous le voyez donc bien… j’avais raison de vous dire… que cette fois encore vous avez montré l’admirable et féconde générosité de votre grand cœur…

— Et je te dis, moi, que cette fois encore j’ai été dupe… et que cette fois j’ai été criminel, — s’écria le braconnier, avec une exaltation farouche, — oui criminel, car j’ai laissé vivre un misérable qui, malgré son serment, a fait couler des torrents de larmes et a causé des maux affreux… un misérable qui, se glorifiant de ses vices, les a perpétués dans sa race… Non, je ne devais pas laisser vivre cet homme… non… je ne le devais pas… et pourtant, sacrifiant mes ressentiments personnels, j’ai tout tenté pour l’amener au repentir en lui rappelant la foi jurée… En vain j’ai voulu l’attendrir, lui donner la conscience du mal qu’il faisait, du bien qu’il pouvait faire ; j’ai surtout voulu l’éclairer sur la cause des déceptions qui l’avaient éloigné de la bonne voie, d’abord la raillerie et l’insulte, puis le silence, ont répondu à mes exhortations, à mes prières, à mes menaces… Tu l’as entendu d’ailleurs l’autre soir…

— Jamais on n’afficha une haine plus cynique, plus féroce, contre tout ce qui commande le respect et la pitié, — répondit Martin d’un air sombre.

— Oui, c’était le plus insolent, le plus audacieux défi que l’on pût jeter à la face de l’humanité ; pourtant les avertissements ne lui ont pas manqué. Je t’ai dit tout cela… à toi, qui as aussi de terribles comptes à demander à cet homme… je te l’ai dit… Ceci a trop duré : ma clémence est à bout, l’heure du jugement est sonnée. Tu m’as répondu : « Patience, Claude… j’ai tout espoir de me faire admettre dans la maison du comte… patience… » Te voilà dans la maison du comte… tu sais les exécrables principes qu’il affiche, le mal qu’il a fait… Son fils… son digne fils a été le bourreau de ta sœur… Vas-tu me dire encore : patience ?…

Et comme Martin regardait silencieusement le braconnier, avec une indéfinissable expression de douleur et d’angoisse, Claude s’écria :

— Tu ne me réponds pas ? m’approuves-tu ? me condamnes-tu ? ne dis-tu pas, comme moi, l’heure est venue ? Cet homme sans cœur, sans entrailles, n’est-il pas le fléau de ce malheureux pays, dont il devait être le bienfaiteur, la Providence ! ainsi qu’il me l’avait solennellement juré dans un moment suprême… en face de la mort !… Cet homme, riche à millions, n’est-il pas maître absolu de ce territoire immense que son père a conquis par le dol, par l’usure, ainsi que l’on conquérait autrefois par la lance et par l’épée ? Et dans ces vastes domaines, fruit de larcins infâmes, consacrés, sanctifiés par la possession, et que transmettra l’héritage, que voit-on ? de malheureuses créatures abruties par l’ignorance, décimées par la fatigue, par la faim, par la maladie, des tenanciers écrasés sous des fermages si onéreux, que de ces champs qu’ils arrosent de leur sueur, de l’aube au couchant, la moisson est pour le comte ; à eux le travail, à eux les soucis incessants, à eux la misère, à eux la ruine… à lui calme, oisiveté, plaisirs, richesse !… et ce n’est pas assez… Un fils indigne, vivante image de ce père indigne, héritera de ses biens acquis par la fraude, et perpétuera ses vices… Et ce fils, à son tour, aura peut-être un fils qui lui ressemblera… Ainsi le quart d’une province de France, est voué à tous les maux, parce qu’elle a le malheur de vivre sous la dynastie des Duriveau, dynastie dépravée, fondée par un heureux fripon, et l’on dit la féodalité abolie… et l’on dit le servage aboli, — s’écria le braconnier avec un éclat de rire amer. — Pitié, dérision, — en s’adressant à Martin d’un air farouche et déterminé, puis il reprit, — je te le dis, moi, puisque les temps de fraternité humaine ne sont pas encore proches, il est besoin, à cette heure, d’un exemple retentissant, terrible, salutaire, qui épouvante les méchants, et fasse persévérer les cœurs généreux dans la bonne voie…

Martin avait écouté en silence ces imprécations d’un ressentiment poussé jusqu’à la plus féroce exaltation.

Plusieurs fois son front avait rougi, son regard avait brillé, comme s’il eût été révolté de l’horrible résolution du braconnier.

Au bout de quelques moments, Martin dit à Claude, d’une voix affectueuse et triste :

— Claude, vous avez beaucoup souffert, et souffert depuis bien des années… Vos chagrins, encore aigris par la solitude et par la vie sauvage à laquelle vous vous êtes condamné depuis que…

— Assez… — s’écria le braconnier d’une voix sourde. — La plaie saigne toujours.

— Oui… elle saigne, et, je le vois, elle s’est cruellement envenimée ; je me tairai donc, Claude, je ne vous rappellerai pas les plus atroces douleurs qu’il ait été donné à un homme d’endurer, surtout lorsque cet homme a votre cœur… Claude ;… mais la souffrance la plus aiguë… mais les ressentiments les plus légitimes… ne feront jamais d’un homme comme vous… un homme de violence et de meurtre.

Le braconnier regarda Martin avec étonnement.

— Non, si impitoyable que soit le comte, si dédaigneux qu’il soit de la foi jurée, si admirablement généreux que vous ayez été envers lui, si légitimes que soient vos ressentiments, non, Claude, vous n’avez pas le droit de disposer de cette vie que vous lui avez laissée. Ce droit appartient à Dieu…

— Je serai l’instrument de Dieu ! — dit le braconnier d’un ton farouche.

— Non, vous n’avez pas ce droit et vous le reconnaîtrez bientôt vous-même, — répondit Martin avec douceur et autorité, — car la solitude n’a pu éteindre en vous cette brillante et noble intelligence… cet esprit si juste, si élevé, que nul n’a soupçonné lorsque vous remplissiez les obscures et vénérables fonctions d’instituteur de village, que vous avez quittées pour une vie errante et solitaire… Claude, — ajouta Martin, en serrant avec tendresse une des mains du braconnier dans les siennes, — oh ! mon vieil ami, si dans les étranges vicissitudes de ma vie… j’ai, après vous avoir connu, bien souvent effleuré d’effrayants abîmes sans pourtant y jamais tomber… c’est grâce à vous… c’est grâce à ces impressions ineffaçables laissées dans mon cœur par vos paternels enseignements… lorsque vous avez eu pitié de moi, pauvre enfant abandonné comme tant d’autres créatures de Dieu dont on a moins de souci que des animaux des champs… Eh bien ! Claude, c’est parce que je vous dois la vie du cœur et de l’intelligence… que je ne veux pas m’associer à vos projets, et que je vous associerai aux miens…

— Tes projets ?

Et le braconnier jeta sur Martin un regard pénétrant : quels projets ?

— Mon but est le vôtre, Claude… Mes moyens seuls diffèrent.

— Il me faut un exemple…

— Nous ferons un exemple — dit Martin d’une voix solennelle — un grand exemple…

— Terrible ?

— Salutaire surtout… vous l’avez dit.

— Pour la race que je veux frapper… pas d’enseignement… sans épouvante…

— Peut-être…

— Non… la terreur… la sainte terreur…

— Quel est votre but, Claude ? encourager les bons à persévérer dans le bien… empêcher les méchants de persévérer dans le mal…

— Et punir les méchants du mal qu’ils ont fait, afin que cette punition terrifie leurs pareils.

— Mais si les méchants deviennent aussi bons qu’ils ont été méchants, Claude ? mais s’ils deviennent aussi humains qu’ils ont été inhumains ?

— Bons ? humains ? — répéta Claude avec un étonnement profond, — il ne s’agit donc plus du comte Duriveau… ton père

Et le braconnier prononça ces mots ton père, avec une ironie cruelle.

— Il s’agit du comte Duriveau, mon père…

— Et du vicomte, ton frère ?

— Et du vicomte, mon frère…

— Adieu… ta livrée a déteint sur toi… la domesticité, c’est l’esclavage… l’esclavage t’a amolli, corrompu…

Et le braconnier fit un brusque mouvement pour s’éloigner.

Martin le retint, et lui dit d’une voix tristement émue :

— Vous êtes sévère pour moi, Claude.

— Parce que tu es lâche… parce que tu désertes la bonne cause, parce qu’il n’y a plus rien en toi de mâle et d’énergique… parce que tout-à-l’heure tu vas sans doute me vanter les vertus du comte Duriveau, ton père, et la douceur ingénue du vicomte, ton frère.

— Je ne sais rien de plus égoïste, de plus dur, de plus cupide, de plus monstrueusement orgueilleux que le comte Duriveau, — dit Martin d’une voix sévère et brève.

Le braconnier fit un mouvement de surprise.

— Je ne sais pas d’âme plus fermée que la sienne à tout ce qui est commisération, tendresse et charité ; je ne sais pas d’homme qui affiche un mépris plus cynique, plus inexorable et plus réel pour ceux de ses frères qui souffrent et se résignent… Vous l’avez entendu comme moi, l’autre soir ; je connaissais le comte… mais jamais pourtant je ne l’aurais cru capable d’afficher aussi audacieusement ses exécrables maximes.

— Et tu avais peur… tu tremblais dans ta livrée.

— Oui, j’ai eu peur, j’ai tremblé, Claude, — répondit doucement Martin, — j’ai eu peur de compromettre, de ruiner à jamais les intérêts sacrés qui me forcent à jouer le rôle que je joue auprès du comte… Mais, vous le voyez, Claude, je juge cet homme aussi sévèrement que vous. Et comme vous je dis : Oui, cet homme est doublement coupable, car il aurait pu faire de ses immenses possessions une terre promise… et il en a fait une vallée de misères et de larmes…

— Alors, que veux-tu ? qu’attends-tu donc ? je ne te comprends plus, — s’écria le braconnier, avec une farouche impatience. — Et le fils n’est-il pas digne du père…

— Élevé à une telle école, comment s’étonner, Claude, que Scipion soit ce qu’il est ? Non, — ajouta Martin, avec un accent de douleur et de commisération profonde. — non, je ne sais pas de dépravation plus précoce, plus incarnée, plus effrayante que celle de ce malheureux enfant qui joue froidement, dédaigneusement, avec les vices les plus affreux… comme un adolescent s’ennuierait de jouets au-dessous de son âge, et il a vingt ans à peine !

— Alors… veux-tu, comme moi, ramener les méchants au bien, par la terreur d’un grand exemple ?

— Par la terreur ? non ; voilà où nous différons, Claude…

— Et c’est après avoir peint, sous les plus noires couleurs, le portrait de ces deux hommes, que tu parles ainsi ! Tiens… tu n’as ni sang dans les veines, ni haine dans le cœur…

— De la haine ?… non Claude, vous m’avez, dans mon enfance, désappris la haine par l’exemple de votre angélique résignation, de votre ineffable sérénité au milieu de votre pauvreté cruelle, de vos chagrins amers et des persécutions dont vous étiez l’objet de la part d’un prêtre indigne.

— Le temps de la résignation est passé, — répondit rudement le braconnier ; — il ne s’agit pas d’ailleurs de mes ressentiments personnels ; ce n’est pas seulement mon outrage que je veux venger… mais puisque cet homme ne t’inspire ni haine, ni horreur ; qu’éprouves-tu donc, alors ?

— De la pitié… Claude.

— De la pitié ! — s’écria le braconnier avec un éclat de rire d’une ironie sauvage, — de la pitié !…

— Oui, Claude, j’éprouve cette profonde, cette douloureuse commisération à laquelle vous m’avez habitué dans mon enfance… à la vue des infirmités… des difformités physiques…

— Il faudrait dire des monstruosités… mais la comparaison est fausse ; il s’agit de monstruosités morales : et avoir pitié de ce qui est indigne d’intérêt est faire preuve d’une criminelle tolérance.

— Et moi, je vous dis, Claude, qu’un malheureux enfant qui, élevé dans une atmosphère viciée, se flétrit et se corrompt, mérite pitié ; oui, une commisération sincère, et qu’il serait barbare, insensé de lui faire un crime de la maladie qui le tue…

— Il s’agit de ton frère, intéressant enfant, il est vrai… soit, et de ton père, personnage attendrissant ?

— Comme son fils, il a été élevé dans un milieu perverti… et pourtant, vous le savez, il a envers le bien de généreuses aspirations… passagères sans doute, mais enfin, je l’avoue, inconnues à son fils…

— Assez ! — dit brusquement le braconnier ; — le temps presse… ton dernier mot ?

— Je vais vous le dire : — Claude, acceptez ma comparaison. Voici un être atteint d’une maladie terrible, contagieuse, qu’il a sucée avec le lait… Un homme vient et dit : à mort, ce misérable… la vue de son supplice opérera sur ceux qui sont atteints de la même maladie, une révolution à la fois si terrible, si salutaire, que redoutant un sort pareil, la réaction de leur épouvante… les guérira.

— Eh bien… soit… on agit ainsi avec les fous furieux… et avec succès… on prend un des leurs… et en présence de tous on le châtie d’une façon terrible… l’épouvante fait alors jaillir un éclair de raison de leur cerveau stupide, et ils rentrent dans le devoir ; mais il s’agit ici d’un homme qui a toute sa raison, et qui l’applique au mal avec une exécrable intelligence.

Au moment où le braconnier prononçait ces paroles, l’ombre mouvante de deux personnes qui, marchant courbées, semblaient se diriger vers les ruines du fournil, se projeta sur la berge de l’étang, alors vivement éclairée par la lune.

Martin et Bête-Puante, trop préoccupés, ne s’aperçurent pas de cet incident, et leur entretien continua.