Charpentier (p. 161-174).



CHAPITRE XIII


Maxime ne s’était laissé entrainer à la campagne qu’à regret ; une vie pastorale et innocente, la société à perpétuité de robes blanches ne lui souriait pas beaucoup. Cependant son père lui avait signifié qu’il eût à accompagner sa famille, et Véra, au premier geste d’ennui qu’il avait laissé voir, lui lança un regard qui le mit à la raison.

L’amitié de sa belle tante lui était très nécessaire. Au fond, c’était un garçon facile à mener. Il aimait à se poser en viveur, en homme qui ne souffre aucun frein ; mais il n’avait en réalité aucun besoin de passion violente : ce qu’il aimait surtout de la vie à outrance, s’en était l’étiquette. Il était doué d’une constitution admirable, d’une bonne humeur à peu près constante, et d’une disposition à voir le bon côté de toutes choses.

Il fut étonné de ne pas s’ennuyer. Après s’être bien moqué des gens qui « vous la font à la poésie », selon son élégante expression, il lui arriva de se sentir envahi, sans trop savoir comment, par le charme discret de cette jolie campagne, par un beau coucher de soleil, par le murmure de la rivière sous les saules, par le silence ravissant des nuits d’été.

Il n’avait pas beaucoup l’habitude de réfléchir à ses actions, ni à leurs conséquences possibles ; il était d’avis que les choses en ce monde s’arrangent d’elles-mêmes, et qu’on n’a qu’à laisser faire. Selon cette façon commode de raisonner, il prenait de sa vie présente ce qu’il lui semblait agréable d’en prendre, et ne s’inquiétait pas de l’avenir ; or, ce qu’il y avait de plus agréable, sans contredit, dans le séjour à la campagne, c’était l’intimité d’une jeune et jolie fille comme Marca ; de plus en plus agréable, en effet… Il était très évident que sa tante le destinait à Marca ; après tout, il faut bien se marier une fois ou l’autre. Il aurait certes préféré attendre quelques années, et peut-être lui permettrait-on d’attendre. — Marca était encore si jeune !

Mais quand Maxime, avec angoisse, s’était dit : « La sauverai-je ? » quand il avait entendu le cri déchirant de Marca, qui l’appelait, et quand enfin il l’avait ramenée, inanimée mais sauvée, il sentit battre son cœur comme il n’avait jamais battu avant. L’homme en lui se réveillait, faisant taire le viveur, le boulevardier ; tout le vernis appliqué avec tant de soin s’écaillait et tombait, il ne restait plus qu’un garçon, honnête au fond, et nullement incapable d’une affection sincère.

Le lendemain Marca, encore un peu faible, était à moitié couchée à l’ombre d’un bel arbre, le seul qu’on eût laissé tout contre la maison. Il faisait toujours fort chaud, les oiseaux se taisaient, on n’entendait dans l’air qu’un léger bourdonnement d’insectes. Autour de la chaise longue de Marca, il y avait des sièges vides maintenant, mais où traînaient des ouvrages oubliés, des livres à demi coupés. Les dames étaient rentrées faire leur toilette du dîner ; Maxime seul restait auprès d’elle, il lui lisait quelques fragments de poésie ; il faut même dire qu’il les lisait assez mal, selon la mode contemporaine. Marca lui ôta le livre des mains en souriant :

— Ne lisez plus : racontez-moi quelque chose, faites-moi rire…

— Cela veut dire : Mon cher Maxime, vous ne lisez pas, vous ânonnez. — C’est pourtant vrai ; on s’est si bien appliqué au collège à m’ôter le peu d’intelligence que je possédais !

— Ce n’est pas cela ; mais… la poésie m’inquiète. Je crains d’être une personne fort terre à terre ; je me laisse charmer par le rhythme des vers, j’en aime la musique ; mais les sentiments des poètes me font peur. Il y a chez eux une exaltation à laquelle je ne comprends rien : l’affection chez eux n’est pas l’affection, c’est un tourment poétique ; l’amour est une frénésie, un tourbillon, une torture, quelque chose de superbe et d’insensé. Je ne trouve pas l’écho de tout cela en moi…

— Dieu merci ! s’écria Maxime avec une ferveur comique ; je ne voudrais pas voir en vous, petite cousine, une femme volcan !

— C’est que je crains bien que mon idéal de la vie ne soit du dernier bourgeois !

— Voyons votre idéal !…

Et Maxime se rapprocha d’elle.

Marca se sentit rougir.

— C’est difficile à expliquer.

— Vous trouvez ? je vais vous donner le bon exemple. Mon idéal, à moi, c’est d’abord d’avoir beaucoup d’argent… ah ! mais là beaucoup !

— Ce serait difficile à mettre en vers, cela ! fit Marca riant.

— N’est-ce pas ? aussi je me sers de ma prose ordinaire et puisque les poètes vous font peur, je me résigne à ne pas être poète. Poursuivons : Je voudrais m’amuser beaucoup…

— Moi, si j’étais homme, répliqua Marca, devenue tout d’un coup très sérieuse, je voudrais être quelqu’un, faire beaucoup de bien d’une façon ou d’une autre — je voudrais aussi qu’on parlât de moi. Oh ! je serais ambitieux, ambitieux !

— Voyez-vous cela ? Et, comme femme, seriez-vous par hasard ambitieuse ?

— Pas pour moi, mais… Et de nouveau elle s’arrêta un peu confuse. Décidément c’est trop difficile !

— Je vais vous aider : vous voulez dire que vous seriez ambitieuse… ambitieuse… non pas pour vous, mais pour votre mari.

— Oui.

— Quelle difficulté y a-t-il à dire une chose aussi simple ? Toutes les jeunes filles songent au mari que le ciel dans sa bonté leur donnera. Cela nous amène tout naturellement à parler de cet idéal si lamentablement bourgeois. Voyons…, le chemin est aplani maintenant.

— Nous en rions, de mon idéal ; mais, au fond, il est très sérieux. J’ai beaucoup réfléchi…

— Sans que cela y paraisse. Continuez.

— Impertinent ! Il y a plus de pensées dans nos petites têtes que vous ne croyez.

Elle s’arrêta un instant, puis elle dit toute rêveuse :

— Je vois devant moi une vie bien simple et très unie ; je n’épouserai jamais qu’un homme que j’aimerai de tout mon cœur, et que je connaîtrai ou que je croirai connaître — à fond. Ce que je vois surtout, c’est le bonheur exquis qu’il y aurait à donner le bonheur ; à se mettre tout à fait à l’unisson avec celui qu’on aimerait, à s’oublier beaucoup en lui ; à lui faire une atmosphère de tendresse et de dévouement — et à lui entendre dire : « Ma petite femme, tu me rends la vie bien douce. » On traverserait la vie ainsi, la main dans la main, fier de l’amour qu’on ressent et de celui qu’on inspire, et trop au-dessus des orages pour les craindre.

Sa voix tremblait un peu, s’adoucissant, se mourant dans un murmure que Maxime se baissait pour entendre. Il avait pris la main de Marca et la gardait ; il semblait écouter l’écho de cette voix qui se taisait maintenant. Le silence ne les embarrassait pas, il leur était fort doux, au contraire, car ils se comprenaient. Maxime était, en ce moment, bien loin de songer à aucun calcul d’intérêt : il se sentait doucement envahi par un sentiment que jusqu’alors il n’avait fait qu’entrevoir. Au fond de son cœur, il se jurait bien de rendre heureuse cette enfant qui lui livrait si naïvement son amour.

— Ma petite femme… déjà tu me rends la vie bien douce !

Il répétait les mots de Marca et cherchait à lire dans ses yeux. Mais la jeune fille, saisie, rougissante, se détournait.

— Tu vois bien que nous nous aimons, chère mignonne ! nous savons tous les deux, n’est-ce pas ? qu’on nous destine l’un à l’autre, et une fois par hasard un mariage arrangé peut être en même temps un mariage d’amour… Nous avons agi jusqu’à présent comme si nous ne comprenions pas ; mais au fond, nous nous laissions faire, parce que nous nous sentions attirés l’un vers l’autre… Pourquoi détourner les yeux, petite cousine adorée ? Avons-nous à rougir ? Qu’y a-t-il de mal à laisser le monde tout entier voir que nous nous aimons, que nous demandons qu’on nous marie le plus tôt possible, et que nous comptons bien nous donner, l’un à l’autre, un bonheur de tous les instants… Je ne suis pas poète, moi ; je ne sais que dire tout bonnement ce que je sens, et en ce moment, vois-tu, Marca, ce que je sens, c’est une tendresse infinie, un bonheur étrange de me savoir aimé… Il y a pourtant un doute qui me tourmente, un doute de moi-même. Je me dis tout bas que je ne suis pas digne de toi.

— Oh ! Maxime !… fit la jeune fille, se tournant enfin vers son cousin, et tout aussitôt baissant les yeux de nouveau, ne trouvant rien de plus à dire.

Cela suffisait pourtant. Il y eut un silence de quelques minutes ; sa main tremblait dans celle de Maxime ; elle était heureuse, d’un bonheur exquis. Bientôt Maxime se remit à parler à voix basse, penché vers elle, cherchant en vain à lui faire lever les yeux :

— J’aimerai toujours la rivière, ma petite Marca, cette rivière qui semblait féroce, et qui pourtant t’a jetée dans mes bras. Avant cela je devinais bien que tu m’étais chère ; mais je n’en étais pas sûr. Vois-tu, je tenais encore bêtement à ce que j’appelais ma liberté ; je me disais que ce serait bon de t’avoir pour femme, mais plus tard… ça ne pressait pas ; à la fin d’un roman vient le mariage, mais au dernier chapitre seulement. Je te dis tout cela maintenant, ma chérie, parce que, depuis que je t’ai saisie déjà froide et à moitié morte, quand je t’ai sentie dans mes bras, il s’est fait en moi un grand changement ; puisque je t’avais sauvée, tu m’appartenais, tu devenais mon bien. C’est de ce moment que je t’aime ; et je ne demande plus qu’une chose : devenir ton mari, t’a voir bien à moi pour toujours, pour toujours… Tu le veux bien, dis ?

— Oui, Maxime, je le veux bien…

Elle murmurait cela très bas.

— Puis, quand nous serons mariés, nous nous en irons bien seuls, la main dans la main, le long de cette belle rivière, qui nous parlera sans cesse du jour où elle te jeta dans mes bras.

Ils avaient oublié le monde entier, ils ne connaissaient plus qu’une chose : leur amour. Le crépuscule tombait doucement, et un bruit de causeries et de rires venait de la maison. La voix aigre de la baronne Amélie appela « Maxime ! » La jeune fille tressaillit, rappelée à la réalité, brusquement. Elle devint très pâle, et, regardant son fiancé dans les yeux maintenant, elle dit rapidement :

— Elle ne voudra pas de moi, elle, votre mère Dites, pourquoi me déteste-t-elle ? Que lui ai-je fait ?…

Maxime eut un mouvement d’impatience. En effet il y aurait là une lutte, et il n’aimait pas la lutte. Il était fort doux de faire la cour à une jolie fille qui l’adorait, si doux que vraiment tout le monde aurait bien dû le laisser faire sans mettre des pierres dans son chemin ; il avait les pieds délicats, et n’aimait pas à les blesser. Il chercha à traiter la chose légèrement.

— Bah ! cela passera : ma mère est un peu jalouse pour ses filles ; mais quand tu seras sa fille, toi aussi, elle ne verra que tes qualités ; on aime et on apprécie surtout ce qui est à soi.

— Maxime… dis-moi, — Marca se laissait aller au tutoiement tout naturellement — elle me reproche ma naissance ; tu dois savoir qui je suis, d’où je sors… dis-le-moi ; on me l’a toujours caché, on me le cache encore ; mais j’ai le droit de tout savoir maintenant. Écoute, je t’ai laissé deviner, trop facilement peut-être, mon amour pour toi ; je t’aime, Maxime, je t’aime de toutes les forces de mon être. Mon cœur n’a jamais battu, ne battra jamais que pour toi. Mais, écoute bien ce que je te dis : jamais, jamais je ne serai ta femme, si je ne puis entrer dans ta famille la tête haute, si les tiens ne m’accueillent pas comme la femme du fils unique doit être accueillie. Ah ! je t’en prie, dis-moi la vérité ! Il y a des secrets terribles dans les familles quelquefois… Mon père a-t-il commis quelque crime, quelque action honteuse, que jamais on ne m’a parlé de lui, que j’ignore jusqu’à son nom ? Je ne sais qu’une chose : ma mère avait seize ans quand elle est morte… à cet âge on ne sait pas ce qu’est le mal, n’est-ce pas ? Ma pauvre petite maman ! Je t’en prie, Maxime, réponds-moi, je te jure qu’il faut que je sache tout avant de pouvoir te dire : « Prends-moi, je suis ta femme. »

— Ma petite amie, calme-toi. Je ne puis te répondre. Tu es la fille adoptive de la baronne Véra, cela suffit ; si l’on veut en savoir plus long, qu’on vienne le demander à ton mari. On peut maintenant te chicaner sur ton nom de Marca de Schneefeld ; dans quelques mois ce nom sera le tien devant Dieu et devant les hommes : que cela te suffise…

— Mais cela ne me suffit pas, Maxime…

Il lui ferma la bouche de sa main en souriant. On les appelait de nouveau ; il fallut bien se résigner à retourner au milieu de toute la famille, prendre part aux conversations, chercher à parler d’un ton de voix naturel, comme si rien d’extraordinaire n’était arrivé. Pour Marca c’était la vie réelle qui était le rêve, où elle agissait machinalement ; ce qui était vrai, c’était que Maxime l’aimait et qu’elle serait bientôt sa femme. Il traitait ses scrupules légèrement : il devait savoir, lui, qui était un homme — et elle se laissait aller au bonheur d’aimer.

Maxime reprit bien plus vite que sa fiancée le ton des causeries banales et des plaisanteries faciles. Il était un peu étonné d’avoir été si ému : étonné, mais content : il se sentait beaucoup plus d’estime pour lui-même que d’ordinaire. Après tout, l’amour d’une jeune fille très innocente, très naïve, possède une saveur étrange et douce ; il se jurait bien de la rendre heureuse, d’être un mari modèle. Aussitôt qu’il le put, il emmena sa tante dans un coin et lui raconta loyalement ce qui s’était passé. Véra l’écouta avec son petit sourire énigmatique, et quand il lui demanda son approbation, elle lui dit :

— Si je suis contente ? mais oui ; c’est bien ce que j’avais décidé il y a longtemps. Vous faites un petit roman de ces arrangements de famille, et vous faites bien puisque cela vous amuse tous deux. Mais tu es trop pressé, mon beau Maxime. Il ne me convient pas de vous marier ainsi tout de suite, et comme je ne veux pas de longues fiançailles, il est inutile de mettre tout le monde dans votre secret. Je parlerai à ton père quand le moment sera venu ; mais il y a encore à raisonner ta mère qui s’opposera à ce mariage. Laisse-moi le soin de la ramener. Tu n’aimes guère les complications ; laisse-moi le travail, je te laisse le plaisir de faire ta cour — seulement mets-y de la discrétion. Tu peux répéter tout ceci à Marca : dis-lui qu’elle n’a pas à me parler de la chose ; tout est convenu ; elle sait que je n’aime pas les scènes ; les attendrissements et les extases d’une petite fille comme elle me fatigueraient…

On apporta à la baronne une lettre, qu’elle ouvrit en pâlissant un peu. Elle avait reconnu l’écriture d’Ivan. On ne l’avait pas vu au dîner ; mais personne ne s’étonnait des allures un peu excentriques du peintre : il allait et venait ; un jour restant du matin au soir avec le reste de la société, faisant poser ses modèles, le lendemain bouclant ses guêtres et partant, album en poche, à la recherche de « motifs » campagnards, ne reparaissant souvent que vingt-quatre heures plus tard ; on ne faisait plus aucune attention à ses caprices d’artiste en vacances.

Le billet d’Ivan était fort court : il se disait souffrant depuis quelque temps ; il craignait un commencement de maladie du cœur, qui, du reste était dans sa famille une maladie toujours menaçante : il désirait consulter un spécialiste de Paris, et promettait de revenir sous peu de jours, à moins que le médecin ne l’envoyât ailleurs. Le ton de ces quelques phrases était très calme : elles avaient été écrites évidemment pour les yeux de n’importe qui, de façon que Véra n’eût pas à s’inquiéter de leur froideur. Elle fit part de la nouvelle aux personnes qui se trouvaient à ses côtés : on en parla quelques minutes, mais Ivan, malgré son éclatant succès comme peintre, n’était pas un hôte très nécessaire au bonheur de la maisonnée ; il était taciturne et souvent brusque. Son départ ne troubla donc en aucune façon toutes ces personnes, qui ne se demandaient les unes aux autres qu’un peu d’amusement.

Véra, rentrée dans sa chambre, examina longuement ce billet ; elle vit que l’écriture était encore plus saccadée et nerveuse que d’habitude ; elle passa en revue tous les petits incidents de ces dernières semaines, et son front se plissa d’une façon menaçante. Alors elle se mit à écrire une longue lettre à Ivan, une lettre passionnée, une de ces lettres auxquelles il faut répondre par des protestations d’amour ou ne pas répondre du tout ; la lettre finie, elle se coucha, calmée ; elle attendrait.

Ivan, à la tombée du soir, de loin, avait observé le joli groupe d’amoureux que formaient Maxime et Marca ; il avait suivi leurs gestes, compris leurs aveux. Cette heure avait été pour lui une heure de torture atroce. Il se demandait comment il se faisait qu’il se fût laissé aller à aimer cette enfant, qui se souciait si peu de lui ; il se mit à analyser avec une lucidité cruelle les motifs qui avaient agi sur lui : l’écœurement d’une passion usée, le désir d’une vie simple, honnête, ouverte à tous les regards, l’adoration de la pureté et de l’innocence ; il ne se cachait plus que son amour insensé pour Véra devenait une aversion d’autant plus profonde que son adoration avait été excessive.

Il se sentait bien petit, bien faible au milieu de ces déchirements… Ah ! si Marca l’avait aimé !… Et des yeux il dévorait chaque geste, chaque mouvement de tête de la jeune fille ; il devinait chaque battement de ce cœur d’enfant qui se donnait si naïvement, si fatalement à un homme que lui croyait incapable de l’apprécier. Il la revoyait rapportée par Maxime ; il était si naturel qu’elle aimât son jeune et beau sauveur ! Après tout, il était peut-être injuste pour ce jeune homme ; l’amour opère souvent des prodiges, et, certes, en ce moment, Maxime semblait capable d’aimer. Alors que faisait-il, lui, auprès d’eux ? Il fallait partir ; il se répétait cela, comme il l’avait déjà fait pendant une longue et cruelle nuit ; cette nuit où, pour la première fois il avait regardé la vérité en face ; seulement maintenant il était bien décidé. Ce ne fut cependant que plusieurs heures plus tard qu’il écrivit son billet, et que lentement, péniblement, il se dirigea vers la station et prit le dernier train du soir.