Malherbe et ses sources (Counson)/Bibliographie

H. Vaillant-Carmanne (p. 233-237).


BIBLIOGRAPHIE


L’ouvrage capital sur Malherbe est celui de M. F. Brunot, La doctrine de Malherbe d’après son commentaire sur Desportes (Paris, 1891). Ce livre réalise la « dissection grammaticale dirigée par un goût fin et sûr » dont la nécessité avait déjà été sentie par Sainte-Beuve, Port-Royal, 3e  éd., 1867, t. II, p. 517 (Appendice : Sur Balzac le grand épistolier), et il n’est pas moins important pour l’histoire littéraire que pour l’histoire de la langue. On y trouvera une excellente bibliographie des ouvrages parus jusqu’en 1891 sur Malherbe et son époque, bibliographie qu’il est donc inutile de reprendre ici. En même temps que le livre de M. Brunot a paru celui de M. G. Allais, Malherbe et la poésie française à la fin du XVIe siècle. Ces deux ouvrages ont donné lieu à divers articles, dont le principal est celui de M. F. Brunetière dans la Revue des deux mondes du 1er  décembre 1892 : La réforme de Malherbe et l’évolution des genres ; M. Rigal, rendant compte de l’ouvrage de M. Allais dans la Zeitschrift für französische Sprache und Litteratur (1894, t. XVI, 2e  partie, p. 37), a eu l’occasion d’indiquer la source italienne d’un passage de Malherbe. Les travaux consacrés depuis lors au poète et à sa réforme sont énumérés par Petit de Julleville (Histoire de la langue et de la littérature française publiée sous la direction de —), IV, 80 ; de Broglie, Malherbe (Collection des grands écrivains français, 1897) ; L. Arnould, Malherbe et son œuvre (article paru dans La Quinzaine, 16 octobre 1902). Signalons aussi l’article Malherbe de la Grande Encyclopédie, écrit par M. Brunetière. Nous avons mentionné dans le dernier chapitre, à titre documentaire, Les classiques imitateurs de Ronsard : Malherbe — Corneille — Racine — Boileau, extraits recueillis et annotés par Edm. Dreyfus-Brisac (Paris, Calmann Lévy, s. d.) ; le même auteur a écrit depuis un ouvrage dans le même esprit sur ou plutôt contre Boileau (1902) : ce qui en a été dit dans la Revue d’histoire littéraire de la France pourrait s’appliquer aussi aux Classiques imitateurs de Ronsard.

Pour les sources de Malherbe, l’édition de Ménage et celle de Lefebvre de Saint-Marc fournissent de nombreux rapprochements avec les poètes anciens. Ménage croit que Malherbe est l’homme du monde le moins plagiaire. Le commentaire d’André Chénier sur Malherbe (éd. De la Tour) a la supériorité d’avoir été écrit par un poète, et un poète nourri d’antiquité : l’intérêt qu’il présente n’a du reste pas échappé aux critiques, depuis Sainte-Beuve jusqu’à MM.  P. et V. Glachant, André Chénier critique et critiqué et E. Faguet, André Chénier (Collection des grands écrivains). Les principaux textes sur l’imitation chez Malherbe ont été cités dans l’Introduction. Le travail de Berger de Xivrey, Recherches sur les sources antiques de la littérature française (Paris, Crapelet, 1829), qui date de trois quarts de siècle, est encore plus incomplet que vieilli.

On trouvera mentionnés en leur lieu, au cours de cette étude, les Lettres de Peiresc, éd. Tamizey de Larroque (Collection de documents inédits pour servir à l’histoire de France) ; Gaston Paris, La littérature normande avant l’annexion (Discours prononcé à la Société des Antiquaires de Normandie, 1896) ; id., L’Esprit normand en Angleterre (chapitre de Poésie du moyen âge) ; M. Soubiau, L’évolution du vers français au XVIIe siècle ; J. Vianey, Mathurin Régnier ; L. Arnould, Racan (et id., Anecdotes inédites sur Malherbe) ; Ch. Urbain, Nicolas Coeffeteau (thèse, Paris, 1893) ; Cognet, Godeau (thèse, Paris, 1900) ; G. Grente, Jean Bertaut (thèse, Paris, Lecoffre, 1903, avec une bibliographie d’ouvrages dont beaucoup présentent un intérêt au point de vue de Malherbe), et d’autres travaux dont le sujet touche de près ou de loin à Malherbe et ses sources. Dans la même catégorie il faut placer F. Guizot, Corneille et son temps (nouvelle éd., 1889), qui n’a pas trop vieilli depuis sa publication déjà ancienne, et dont les juges de Malherbe (sauf le duc de Broglie) se servent peu : Guizot a deviné l’imitation de la IVe Églogue de Virgile dans la « Prière pour le roi allant en Limousin ». Il faut aussi tenir compte, évidemment, des pages consacrées à Malherbe dans les récentes histoires de la littérature française, notamment dans celle de M. E. Faguet et dans la Geschichte der französischen Litteratur de MM.  Suchier et Birch-Hirschfeld (Leipzig 1900), et d’un ouvrage moins récent, Lotheisen, Geschichte der französischen Litteratur im XVII. Jahrhundert, t. I. Mentionnons une étude qui semble avoir passé inaperçue, ou du moins qui est fort oubliée, Amiel, Ronsard et Malherbe (Genève, 1849, in-8o). Dans cette dissertation de 16 pages (Collèges et Gymnase de Genève, année scolaire 1849-1850), Amiel (que je cite d’après l’obligeante communication de M. Roget, de Genève) concluait déjà « que Malherbe s’était taillé toute sa poétique dans ce qu’il détruisait…, qu’il glana quelques formes de vers, de strophes, de langage, dans une moisson beaucoup plus considérable, qu’il ne créa pas, mais émonda ». J’ai rappelé aussi les articles de M. H. Guy sur les sources françaises de Ronsard et de M. P. Lafenestre sur François Maynard, publiés dans la Revue d’histoire littéraire de la France (1902 et 1903), de M. Schultz-Gora sur la source d’un vers de Malherbe dans la Zeitschrift für französische Sprache und Litteratur (1903), de M. Pietro Toldo sur la poésie burlesque de la Renaissance dans la Zeitschrift für romanische Philologie (1904) (le même auteur continue ses études sur l’Arioste en France, voy. article des Studi romanzi publiés par Monaci, Rome 1903), et la brochure de M. Ettore Bini, Di un poemetto giovanile di François de Malherbe (Pise, Mariotti 1903). Il est inutile de reprendre ici l’énumération d’ouvrages d’un intérêt moins général ou moins immédiat qu’on trouvera indiqués en leur lieu dans les notes de chaque chapitre.

Sauf indication contraire, Malherbe est cité d’après l’édition Lalanne, Ronsard d’après l’édition Blanchemain, Desportes d’après l’édition Michiels. Le sonnet de Malherbe à Perrache est reproduit dans l’édition Jannet ; quelques pièces dont MM. Gasté, Roy et Bourrienne ont augmenté l’œuvre de Malherbe, sont encore à chercher dans les monographies qui en ont révélé l’existence. La paternité de la pièce publiée par M. Lalanne, I, 363, a été établie, comme nous l’avons rappelé, dans le Mémorial généalogique des Malherbe, publié par M. de Blangy (Caen, Valin, 1901) p. 67.

Comme nous n’avons envisagé qu’un aspect de Malherbe, ce n’est pas ici le lieu de dresser une bibliographie complète de Malherbe, ni même une liste des derniers jugements portés sur lui ; la bibliographie serait longue, et « l’antipathie contre Malherbe » étudiée de façon intéressante par M. Dejob (Revue internationale de l’enseignement, 15 mai 1892), et les protestations qui se sont élevées, donneraient lieu à un curieux article sur « Malherbe et ses juges ».