Madrigal pour la Saint-Huberty

Texte établi par Tancrède MartelAlbert Savine (Tome 1p. 49).

II

POUR MADAME SAINT-HUBERTY, CANTATRICE DANS LE RÔLE DE DIDON[1]


Romains, qui vous vantez d’une illustre origine,
Voyez d’où dépendait votre empire naissant !
Didon n’a pas d’attrait assez puissant
Pour retarder la fuite où son amant s’obstine.
Mais si l’autre Didon, ornement de ces lieux,
Eût été reine de Carthage,
Il eût, pour la servir, abandonné ses dieux,
Et votre beau pays serait encor sauvage.

  1. Ce madrigal, composé en 1792, a été souvent publié, notamment dans une Anthologie des poètes de l’amour. Bonaparte était capitaine à Paris, en non-activité, quand il l’écrivit.

    Didon est un opéra de Piccini, le rival de Gluck. Joué à l’Opéra, il fournit à la Saint-Huberty l’occasion d’un véritable triomphe.