Texte établi par Tancrède de VisanÉditions de la Nouvelle Revue Française (p. 53-65).

CHAPITRE IV

Tout le monde fut consterné, lorsque à la question de sa mère, on vit Emmelina soulever doucement la tête de côté, et dire avec un sourire ineffable de douceur et des regards brillants :

— “Oui, maman, je veux bien m’en aller.”

— “Comment ! dit M. Irnois, tu veux bien t’en aller ? Qu’est-ce que cela signifie ?… Tu veux nous quitter pour suivre ce Cabarot que tu ne connais pas ?”

— “Si fait bien, répondit la pauvre fille en secouant la tête d’un air joyeux ; si, je le connais !… Je veux m’en aller avec lui.”

Chacun se regarda ; mais plus on faisait d’efforts pour comprendre, moins on y parvenait. Il ne semblait pas possible qu’Emmelina, toujours enfermée dans la maison, ne sortant jamais, eût pu connaître l’époux que la volonté impériale imposait à ses parents.

— “Mais, dit Mme Irnois, où l’as-tu vu ?”

— “Ah ! ah !” répondit Emmelina fixement… et puis elle s’arrêta, réfléchit et reprit : “je ne veux pas le dire.”

— “Ne la contrariez pas, dit la tante Julie ; elle aura sans doute rêvé quelque chose, et demain, vous la verrez plus raisonnable ; car elle est pleine d’esprit, cette petite Emmelina. N’est-ce pas, mon bijou, que tu seras demain plus raisonnable ?”

— “Je veux bien m’en aller avec lui, reprit Emmelina… Quand est-ce que je partirai ?”

— “Ah ! mon Dieu ! dit Mme Irnois, élevez donc les enfants pour qu’ils soient aussi ingrats ! Cette petite, qui est adorée ici, et qui ne songe qu’à suivre le premier malotru !… Emmelina, vous nous faites beaucoup de peine !”

Emmelina resta fort insensible à cette plainte ; elle souriait, elle riait, elle frappait ses mains l’une contre l’autre ; elle était en proie à une agitation nerveuse telle que jamais on ne lui en avait vu une pareille. Tout le monde autour d’elle était confondu.

M. Irnois ne savait que penser, et était tout prêt à lancer des volcans de jurons. Sans y avoir beaucoup songé, il se croyait sûr de l’éternel attachement de sa fille ; il avait construit sur la mauvaise santé de cet enfant tout un édifice d’espérances que le moment présent faisait crouler. La garder constamment auprès de lui avait été le bonheur sur lequel il avait le plus fermement compté. L’heure présente était bien cruelle.

Il se promenait de long en large dans l’appartement, mais il ne disait rien, il était trop affecté pour pouvoir parler.

Les deux tantes et la mère pleuraient à chaudes larmes. La jeune fille n’y faisait pas la moindre attention.

Ce fut ainsi que la soirée finit dans une consternation profonde d’un côté, de l’autre dans une joie qui ne cherchait pas à se contenir. Jamais on n’avait entendu chanter Emmelina. Quand Jeanne vint la prendre dans ses bras pour l’emmener coucher, on l’entendit gazouiller des notes confuses aussi gaies que l’oiseau puisse en conter aux arbres des bois.

À peine Emmelina sortie, la bombe éclata : M. Irnois tomba dans un accès de colère et de désespoir qu’il ne chercha plus à contenir ; et les femmes, bien que faisant chorus avec lui, ne purent esquiver une bonne partie de ses reproches. Il les accusa d’avoir reçu Cabarot en son absence, d’avoir souffert que Cabarot lui enlevât l’affection de sa fille, d’avoir par sottise féminine monté la tête à une enfant innocente ; il les accusa, bref, de son mieux, et elles se défendirent autant qu’elles purent. Au fond, elles se croyaient ensorcelées, comme aussi leur fille et nièce, car jamais de leur vie elles n’avaient aperçu l’ombre d’un homme qui s’appelât Cabarot, et deux heures auparavant elles auraient encore juré qu’Emmelina ne le connaissait pas plus qu’elles.

Mais, maintenant, elles ne savaient plus à quoi s’arrêter. C’était donc une désolation générale, mêlée de curiosité ; car enfin, il devait y avoir un mot à l’énigme, et le temps, certes, le ferait connaître.

Le lendemain, à midi, le secrétaire intime, remplissant les fonctions d’introducteur, annonça dans le salon qu’un monsieur demandait à voir Mme Irnois.

— “Comment s’appelle-t-il, ton Monsieur ?”

— “Il dit qu’il s’appelle le comte Cabarot.”

— “Ah ! grands dieux du ciel ! s’écria toute l’assemblée ; M. Irnois, faites entrer ce Monsieur !”

M. Irnois alla en rechignant, mais poussé par la sainte terreur de l’autorité impériale, au-devant de son futur gendre ; il le trouva dans l’antichambre, se débarrassant de son carrick.

Le comte Cabarot avait fait une toilette de fiancé, il avait pensé que la parure la plus soignée semblerait à la famille dans laquelle il s’introduisait une preuve d’égards. Comme il les savait fort bourgeois, il avait aussi étalé ses ordres et ses croix sur sa poitrine, dans le but de les éblouir quelque peu.

— “Ma façon de m’introduire auprès de leur fille, s’était-il dit, est un peu vive ; maintenant que nous sommes entré au moyen d’un coup d’éclat, c’est d’une bonne politique que d’atténuer l’effet produit, par des procédés convenables.”

Il mit tout à la fois en œuvre ce système de conduite, aussitôt que la longue figure de M. Irnois se présenta à lui. Le train du corps penché en avant, la tête rejetée en arrière, les yeux, les joues, la bouche tout souriant, les deux mains affectueusement tendues.

— “Eh ! bonjour donc, monsieur ! s’écria-t-il ; permettez-moi l’indiscrétion de venir vous troubler si vite ! Je n’ai fait que vous entrevoir hier au château, et, je l’avoue, j’avais le désir le plus vif de vous serrer la main ! Voulez-vous bien me conduire auprès de votre charmante famille ? Je brûle de lui être présenté.”

— “Monsieur, dit l’ancien fournisseur, vous pouvez me suivre si vous voulez. Madame Irnois, et vous, Mesdemoiselles Maigrelut, voilà le comte Cabarot dont l’Empereur m’a parlé.”

Le conseiller d’État salua plus bas qu’il n’avait fait pour le maître du logis, et en agitant sa main droite d’une manière tout à fait galante et respectueuse. Quand il releva les yeux, il chercha à deviner laquelle de ces trois personnes était la proie qu’il convoitait ; mais il comprit bientôt que la tante Julie, la plus jeune des trois sœurs, n’avait pas un profil de seize ans. Il se résolut à patienter, puis il engagea l’entretien.

— “Mon Dieu, mesdames, dit-il d’une voix doucereuse, vous voyez en moi un homme tout rond, tout d’une pièce, qui vous demande la permission d’être à son aise au milieu d’une famille qu’il estime. Sa Majesté l’Empereur, dont la sagesse et la haute bonté égalent la puissance, a daigné penser que je pourrais, par ma position, mon caractère, mes principes, assurer le bonheur de Mademoiselle votre fille, qui, par son esprit et par ses grâces, est digne de tout respect. Ne pensez-vous pas que cette auguste approbation, en me comblant de reconnaissance, vous donne en même temps des garanties certaines de ce que je suis ! Non, l’Empereur, notre glorieux maître ne voudrait pas sacrifier le bonheur d’une personne aussi intéressante que Mlle Irnois. Veuillez me considérer, Madame, comme un fils respectueux et dévoué, et, bien que notre connaissance soit un peu nouvelle, agissez-en avec moi comme vous feriez envers un ancien serviteur.”

“Voilà, se dit-il en lui-même après avoir débité ce discours, qui ne peut manquer de plaire à ces pleutres. Je leur mets la bride sur le cou, nous allons devenir compères et compagnons.”

Quelques seigneurs de la Cour Impériale avaient une forte tendance à se poser en très véritables magnats devant les autres classes de la nation.

Mme Irnois salua légèrement le comte et lui répondit :

— “Vous êtes bien bon ; je ne désirais pas marier ma fille.”

— “Ah ! mon Dieu ! pourquoi, chère dame ? Elle a seize ans, elle doit avoir seize ans ; n’est-ce pas l’âge où le cœur commence à…”

— “Vous ignorez peut-être dans quel état de santé est notre Emmelina ?”

— “J’ai ouï dire, en effet, que vous aviez conçu quelques inquiétudes sur sa poitrine, continua Cabarot de l’air doucereux qui, pensait-il, lui réussissait si bien. Sans doute une croissance hâtive, le développement précoce de l’intelligence… Il ne faut pas trop vous inquiéter, chère et bonne dame ; vous ne devez pas douter du soin avec lequel je soignerai cette belle fleur !”

Toute la famille regardait le comte d’un air effaré. Évidemment il ne connaissait pas Emmelina ; il ne l’avait ni vue, ni entendue, et c’était la vérité : Cabarot avait bien su que, de par le monde, il existait un richard nommé Irnois, et que ce richard avait une fille, mais il s’en était tenu à ce renseignement, et il ne s’était nullement enquis du caractère, de la santé, de la beauté que pouvait avoir la femme dont il convoitait la dot. Mais alors, comment Emmelina pouvait-elle être tombée amoureuse folle d’un homme qui parlait si aveuglément de sa croissance trop hâtive et du développement précoce de son intelligence ? Voilà ce que M. Irnois et les trois femmes se demandaient avidement des yeux.

— “Monsieur, reprit Mme Irnois, vous n’êtes pas, je crois, bien informé de ce qui touche notre pauvre enfant. Elle est contrefaite, je dois vous le dire.”

— “Ah ! Madame, quel blasphème proférez-vous là ? s’écria Cabarot qui vit se peindre dans son imagination le profil d’une bosse. Je suis bien certain que vous exagérez quelque léger défaut tout à fait insignifiant. D’ailleurs, serait-il vrai que mademoiselle votre fille pût manquer absolument de beauté, que sont les fragiles avantages des charmes physiques dans la vie du ménage ? Ses grâces et son esprit…”

— “Sans doute, dit M. Irnois, mais elle ne dit jamais mot.”

— “Les vertus dont elle est douée, s’écria le comte Cabarot avec un redoublement d’enthousiasme, oui, ses vertus, voilà ce qui m’attache à elle ! Croyez-moi, je n’ai jamais ambitionné qu’une épouse vertueuse et sage ! Mais ne pourrais-je voir la belle et touchante Emmelina ? Ne me sera-t-il pas permis de déposer à ses pieds mêmes l’hommage de mon cœur ? Vous comprenez mon impatience et…”

Une crainte subite vint serrer le cœur de Mme Irnois :

— “Je vous avertirai d’une chose”, dit-elle.

— “Et de laquelle ?” s’écria le comte prêt à souscrire à tout, à ne se laisser arrêter par aucune difficulté, à accepter toutes les conditions, au moins provisoirement.

— “Je vous prie de remarquer que ma fille est une enfant, et qu’il ne faut pas supposer mal des manières qu’elle pourra avoir avec vous. Elle sera peut-être un peu plus affectueuse qu’il n’est d’usage.”

— “Peste ! songea Cabarot, il paraît que c’est une égrillarde ! On y veillera.”

Il ajouta tout haut :

— “Caractère franc et sans façon : c’est un gage de bonheur à ajouter à tant d’autres.”

— “Je vous avertis, poursuivit Mme Irnois, qu’elle est prévenue en votre faveur, et cela je ne sais comment, car elle ne sort jamais, et je ne sache pas qu’elle vous ait jamais vu.”

— “C’est un effet de la sympathie, s’écria Cabarot en riant ; mais encore, ne pourrais-je la voir ? Nous causerons de tout cela fort à loisir. Je brûle de lui être présenté.”

— “Catherine, dit Mme Irnois, va je te prie dire à Jeanne de l’apporter.”

Ce mot l’apporter, donna un frisson au comte Cabarot. Il pensa qu’on venait de lui parler de difformité. Il se figura les choses au pire. De quelque philosophie qu’il fût doué, il eut un moment d’hésitation. Il fut sur le point de se poser lui-même son mariage comme une question et d’admettre des causes de rupture ; heureusement cette crise ne dura pas. Il se rappela sur-le-champ qu’une auguste volonté avait été compromise par lui dans cette affaire, et que reculer c’était en quelque façon faire mépris des bienfaits du maître ; que d’ailleurs il épousait fort peu la fille et beaucoup la dot ; qu’avec une fortune comme celle dont il aurait la jouissance, il aurait la pleine liberté de loger sa femme aussi loin de lui qu’il voudrait, et même de la reléguer à la campagne, si le séjour dans un même hôtel venait à lui déplaire.

Le comte Cabarot avait à peu près terminé les réflexions que l’on vient de voir plus haut quand la porte s’ouvrit, et la tante Catherine reparut.

— “Voici Emmelina”, dit-elle, en reprenant sa chaise et son tricot.

En effet, derrière elle entra Jeanne, portant la jeune fille dans ses bras. Ce fut une scène singulière.

Au moment où l’on vit la vieille domestique et son vivant fardeau, la pauvre malade parut rouge comme une cerise, les yeux pleins d’une ivresse angélique, belle, très belle, tant elle avait d’émotion et d’amour répandus sur tous les traits. Mme Irnois avait bien fait de prévenir le comte, car le premier mot d’Emmelina fut de s’écrier :

— “Où est-il ? Où est-il ?”

Et elle étendait ses deux bras, et elle se penchait en avant avec une passion indicible.

— “Vrai Dieu ! se dit le comte Cabarot, elle est horrible cette malheureuse éclopée, et furieusement vive !”

Et comme il avait bien réfléchi ainsi qu’on l’a vu, et qu’il s’était cuirassé contre les dégoûts probables de l’aventure, il se précipita bravement au devant de sa fiancée et voulut lui prendre les mains pour les baiser avec autant de feu qu’il en était capable.

Mais Emmelina ne le regarda seulement pas, et retirant ses mains comme on fait à un importun, s’écria :

— “Où est-il donc ?”

— “Mais devant toi, dit sa mère ; voilà M. Cabarot avec qui tu veux t’en aller.” Emmelina se jeta en arrière dans les bras de Jeanne, en poussant un cri d’horreur et d’effroi !

— “Je ne le connais pas, dit-elle en pleurant. Ce n’est pas lui ! Jeanne, ce n’est pas lui !”

Elle se mit à sangloter. Son père la prit dans ses bras, elle le repoussa. “Laissez-moi”, dit-elle.

On la plaça dans son fauteuil, et elle continua à pleurer sans vouloir lever la tête ni regarder son fiancé, qui maintenait toujours avec soin sur ses lèvres son sourire courtois et soumis.

Au fond du cœur, le comte Cabarot était impatienté outre mesure.

— “Quoi ! pensait-il, ce n’est pas assez d’avoir une femme bâtie comme celle que voilà ? il faut, qu’outre toutes ses difformités, je lui découvre encore une affection pour quelque fat ! J’aurai bien à faire avec cette petite personne si je veux lui redresser l’entendement. Mais patience ! J’en viendrai à bout.”

Le salon de Mme Irnois était cependant une vraie tour de Babel ; on ne savait plus qu’y devenir. Après quelques sanglots, après s’être tordu les mains, Emmelina, le visage noyé de larmes abondantes, était devenue pâle, pâle comme la mort, ses yeux s’étaient subitement ternis, elle était tombée à la renverse dans le fauteuil et s’était évanouie.

— “Voilà ma fille qui se meurt !” s’écria Mme Irnois.

— “Mille tonnerres !” hurla le fournisseur. Les deux tantes imitèrent les parents en accourant avec précipitation autour de la malade. Cabarot ne fut pas moins leste. Cette scène douloureuse rentrait pour lui dans les choses prévues. Il ne s’était pas attendu à en être quitte à moins, car il avait trop d’esprit pour supposer que l’affaire de son mariage, déterminée si brusquement par une volonté d’en haut, se pourrait conclure sans quelque récri du côté de l’indépendance violentée.

Il offrit gracieusement son flacon pour faire revenir à elle son adorable Emmelina, comme il lui plut de s’exprimer. Mais le flacon n’y faisait rien : Emmelina restait sans connaissance.

— “Mon Dieu ! dit Mme Irnois en levant les épaules et en regardant Cabarot en face ; tout ce monde qui est là autour d’elle lui fait plus de mal que de bien.”

Cabarot ne crut pas devoir jouer la sourde oreille ; il pensa en avoir assez fait pour un premier jour.

— “Ah ! madame, s’écria-t-il d’un ton soumis, que je suis malheureux de ne pouvoir encore revendiquer un droit à prodiguer ici mes soins. Mais je comprends du moins vos inquiétudes maternelles, et je me retire. Adieu, Madame ; adieu, Mesdemoiselles, à demain. Recevez mes profonds respects.”

Il saisit la main de Mme Irnois et la baisa avec effusion ; il fit la même faveur aux mains sèches et tannées des deux vieilles filles ; il glissa un napoléon dans les doigts de Jeanne. Puis, en se retournant, il prit M. Irnois par le bras et l’entraîna avec lui vers la porte… Bien lui prit de le tenir ferme, car s’il n’eût dépendu que de sa volonté, le futur beau-père n’aurait pas suivi son futur gendre.

— “Que me voulez-vous ? dit M. Irnois, arrivé dans l’antichambre à la remorque, ne voyez-vous pas qu’il faut soigner ma fille ?”

Cabarot prit un ton mitoyen entre la débonnaireté et la raideur impérieuse :

— “Mon cher monsieur, j’ai vu Mademoiselle votre fille, et elle me convient sous tous les rapports. J’obéirai très aisément à l’Empereur. À quand fixons-nous la signature du contrat ?”

— “Diable ! vous allez vite !”

— “C’est mon usage. Et d’ailleurs, l’Empereur le veut.”

— “Mais l’Empereur ne sait pas que ma fille est malade ?”

— “Nous la soignerons. Il faut en finir. L’Empereur n’aime pas les résolutions qui traînent.”

— “Mais si Emmelina ne veut pas de vous ?”

— “Ce sont là des caprices de jeunes filles auxquels des hommes sages tels que vous et moi ne doivent pas s’arrêter. Comme père, il doit vous suffire d’avoir une confiance entière dans ma probité.”

— “Mais je ne vous connais pas !”

— “Et comme sujet, reprit Cabarot d’une voix haute et grave, vous devez obéissance à l’Empereur.”

Irnois sentit passer dans ses membres un frisson d’épouvante. Il se trouva si fort à la discrétion de Cabarot, qu’il fut sur le point de tomber à ses pieds et de lui demander pardon.

— “Eh bien ! à quand le contrat ?” reprit l’impassible épouseur.

— “Quand vous voudrez.”

— “Je vais donc passer sur le champ chez mon notaire et lui donner ordre de s’entendre avec le vôtre. Nous serons aisément d’accord. Vous n’avez pas d’autre héritier que la future comtesse Cabarot ? C’est très bien ! Adieu donc et à demain !”

— “Je voudrais, s’écria Irnois, quand le conseiller d’État ne fut plus à portée de l’entendre, que tous les diables pussent te tordre le cou dans la nuit !”