Machiavel commenté par Napoléon Buonaparte/1

Attribué à , en fait forgerie d'Aimé Guillon
H. Nicole (p. 5-6).

machiavel. buonaparte.

CHAPITRE PREMIER.

Combien il y a de sortes de principautés, et de quelles
manières on les acquiert.




Tous les États, toutes les dominations qui ont exercé, et qui exercent une autorité souveraine sur les hommes, ont été et sont, ou des républiques ou des principautés. Les principautés sont, ou héréditaires, lorsque la famille de celui qui les tient les a possédées longtemps ; ou elles sont nouvelles.

(1) Telle sera la mienne, si Dieu me prête vie. G.

Les nouvelles sont, ou nouvelles en tout (1), comme le fut celle de Milan pour François Sforce[1] ; ou comme des membres ajoutés à l’État déjà héréditaire du prince
qui les acquiert : et tel est le royaume de Naples à l’égard du roi d’Espagne [2].

Ou les États nouveaux, acquis de ces deux manières sont accoutumés à vivre sous un prince ; ou ils sont accoutumés à être libres.

Ou le prince qui les a acquis, l’a fait avec les armes d’autrui ; ou il les a acquis avec ses propres armes.

Ou c’est la fortune qui les lui a procurés ; ou il les tient de sa valeur.

  1. Généralissime des armées de la république milanaise, il conduisit très républicainement à des victoires, à des conquêtes ; et quand, avec la magique empire qu’un général acquiert par là sur l’esprit du soldat, il put disposer de ses troupes au gré de son ambition, il vint asségier et soumettre les republicains de Milan il se fit recevoir en cette ville comme un libérateur, et bientôt il obtint d’y être proclamé prince et duc de tous les états milanais.
  2. Depuis 1442 qu’Alphonse V, roi d’Aragon, s’était fait proclamer roi de Naples, les rois d’Espagne conservèrent ce second royaume jusqu’en 1707.