Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de Diderot/Note 1

Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de Diderot
Mémoires pour servir à l’histoire de la vie et des ouvrages de Diderot, par Mme  de Vandeul, Texte établi par J. Assézat et M. TourneuxGarnierŒuvres complètes de Diderot, I (p. lxiii-lxiv).


NOTES




NOTE 1.


Quoi que nous ayons dit de M. Jal et de sa façon de comprendre ce qu’il lisait, nous devons lui rendre cette justice qu’il a réuni sur Diderot un certain nombre de pièces et d’actes authentiques qui ne doivent pas être négligés. Nous les résumerons donc ici sans les commentaires dont il les a accompagnés.

L’acte de baptême de Diderot donne comme date de sa naissance le 6 octobre 1713. Il est signé de Denis Diderot, grand-père de l’enfant, de Claire Vigneron, sœur de sa mère, de Didier Diderot, le père, et de Rigollot, vicaire.

Diderot demeurait rue des Deux-Ponts, dans l’île Saint-Louis, lorsqu’il fit connaissance (vers 1741) d’Anne-Toinette Champion, son aînée de deux ans, qui habitait avec sa mère rue Poupée, près la rue de la Harpe, et dont le père, Ambroise Champion, était mort à l’Hôtel-Dieu, à l’âge de quarante ans, le 25 mars 1713. Cet homme, né près de La Ferté-Bernard, s’y était marié en 1710 et avait laissé sa femme veuve avec un enfant d’environ trois ans, ainsi que le dit bien Mme  de Vandeul. Pour procéder à son mariage, malgré l’opposition de sa famille, Diderot, qui avait alors trente ans, fit publier un ban à l’église Saint-Louis sa paroisse, ou à l’église Saint-Séverin paroisse de sa femme, et acheta la dispense des deux autres, en même temps qu’il obtint du curé de Saint-Séverin l’autorisation de se marier de nuit à Saint-Pierre-aux-Bœufs le 6 novembre 1713. Nous avons donné plus haut les noms qui figurent à l’acte de mariage.

Diderot alla alors s’installer rue Saint-Victor. C’est là que sa femme mit au jour, le 13 août 1744, son premier enfant, une fille, qui fut baptisée le lendemain à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, sous le nom d’Angélique, tenue par Auguste Blanchard, officier de l’église, et par Marie-Catherine Léger, veuve de François Lefebvre, en son vivant aussi officier de l’église. Le père signa avec le parrain et le vicaire officiant : Diderot, Blanchard, Visdelou, prêtre.

En 1750, Diderot habite place de la Vieille-Estrapade. C’est là que meurt, le mercredi 30 juin, Didier-François-Denis, âgé de quatre ans, enterré le 1er juillet 1750 à Saint-Étienne. À la même église est baptisé, le 30 septembre de la même année, un garçon né la veille, qui a pour parrain Laurent Durand, libraire, et pour marraine Cécile Carbonnier, épouse de Jacques-Noël Pissot, aussi libraire. L’enfant s’appela Denis-Laurent. C’est sans doute celui qui tomba sur les marches de l’église quand on le présenta au baptême. Il n’en mourut pas sur le coup, puisque son acte de décès ne se trouve pas sur les registres de Saint-Étienne.

Le quatrième enfant de Diderot fut sa fille Marie-Angélique, depuis Mme  de Vandeul, née le dimanche 2 septembre 1753, baptisée le 3, ayant pour parrain Michel Gillevers, gagne-denier, et pour marraine Jeanne Basinet, tous deux ne sachant pas signer. Mme  de Vandeul mourut le 8 mars 1824, à l’âge de soixante et onze ans. Elle habitait le Ier arrondissement de Paris.

Voici maintenant l’acte de décès de Diderot, relevé par M. Jal et aussi par M. Paul Boiteau, qui l’a placé en note à la fin de son édition des Mémoires de Mme  d’Épinay :

« L’an 1784, le 1er août, a été inhumé dans cette église M. Denis Diderot, des académies de Berlin, Stockholm et Saint-Pétersbourg, bibliothécaire de Sa Majesté Impériale Catherine seconde, impératrice de Russie, âgé de 71 ans, décédé hier, époux de dame Anne-Antoinette Champion, rue de Richelieu, de cette paroisse, présents : M. Abel-François-Nicolas Caroilhon de Vandeul, écuyer, trésorier de France, son gendre, rue de Bourbon, paroisse Saint-Sulpice ; M. Claude Caroilhon Destillières, écuyer, fermier général de Monsieur, frère du Roi, rue de Ménard, de cette paroisse ; M. Denis Caroilhon de la Charmotte, écuyer, directeur des domaines du Roi, susd. rue de Ménard, et M. Nicolas-Joseph Philpin de Piépape, chevalier, conseiller d’État, lieutenant général honoraire au bailliage de Langres, rue Traversière, qui ont signé avec nous, curé : Caroilhon de Vandeul, Caroilhon Destillières, Naigeon, Cochin, Caroilhon de la Charmotte, Michel…, Marduel, curé. » (Registres de Saint-Roch.)