Mémoires posthumes de Braz Cubas/Chapitre 119

Traduction par Adrien Delpech.
Garnier Frères (p. 393-394).


CXIX

Parenthèse


Je veux consigner ici, entre parenthèses, une demi-douzaine de maximes choisies parmi celles que j’écrivis en grand nombre à cette époque. Ce sont des bâillements d’ennui. Elles peuvent servir d’épigraphe aux discours de gens qui manqueraient de titres.

On supporte toujours patiemment la colique du prochain.

Nous tuons le temps ; il nous enterre.

Un cocher philosophe avait l’habitude de dire que le plaisir d’aller en voiture serait considéré comme bien médiocre, si tout le monde avait la sienne.

Aie confiance en toi ; mais ne doute point toujours des autres.

Comment est-il possible qu’un peau-rouge se perce la lèvre pour y introduire un simple morceau de bois ?

Cette réflexion est d’un bijoutier.

Ne t’irrite pas si l’on oublie tes bienfaits : il vaut mieux tomber des nues que d’un troisième étage.