Mémoires historiques/Appendice 1

APPENDICE I

L’ORGANISATION ADMINISTRATIVE DES TS’IN ET DES HAN


Lorsqu’on lit les Mémoires historiques, on est souvent arrêté par les noms de fonctions qui s’y trouvent mentionnés ; il est difficile de se rendre un compte exact des attributions inhérentes à ces fonctions. Se-ma Ts’ien n’a rien fait pour élucider ces obscurités ; mais le Ts’ien Han chou peut combler dans une certaine mesure la regrettable lacune des Mémoires historiques ; en effet, au commencement du chapitre XIX de cet ouvrage, on possède un court résumé de l’organisation administrative à l’époque des premiers Han, organisation qui dérive directement de celle des Ts’in. Je me propose d’énumérer ici les officiers des Han en suivant l’ordre où ils sont mentionnés par le Ts’ien Han chou ; j’y ajouterai quelques renseignements complémentaires qui sont fournis soit par des commentateurs, soit par le Heou Han chou (chap. XXXIV-XXXVIII) ; je ne prétends d’ailleurs faire qu’une simple esquisse et comme le cadre d’une étude qui devra devenir plus étendue et plus précise quand on connaîtra mieux les inscriptions et les documents officiels de l’époque des Han.


§ 1. - L’ADMINISTRATION CENTRALE


I. — Les grands conseillers. A l’époque des Ts’in, il y avait le grand conseiller de gauche et le grand conseiller de droite. Il en fut de même sous les Han, quoique pendant le règne de Kao-tsou (206-194) et pendant une partie du règne de l’empereur Wen il n’y ait eu qu’un seul grand conseiller. — Cette charge était la plus importante de l’État ; les grands conseillers se trouvaient à la tête du gouvernement.

Subordonnés : En 118 avant J.-C., l’empereur Ou institua le se-tche qui aidait le grand conseiller de gauche.


II. — Le t’ai-wei, (fonction des Ts’in) est le chef des affaires militaires. En 139 avant J.-C., l’empereur Ou supprima cette charge ; il la remplaça en 118 par celle de ta-se-ma.


III. — Le yu-che-ta-fou (fonction des Ts’in), qu’on appelle aussi tchong-tch’eng, est chargé de tous les plans, rapports et pièces officielles ;

dans les provinces, il contrôle les ts’e-che (cf. plus loin § 4, I) ;

à la capitale, il commande aux quinze che-yu-che.

— Il a deux assistants. — Parmi les che-yu-che il y eut, au temps de l’empereur Ou, les sieou-i-tche-tche (indicateurs intègres aux vêtements brodés), sortes d’enquêteurs impériaux ou de missi dominici, chargés de faire des enquêtes spéciales dans les provinces.


IV. — Le t’ai-fou ; cette dignité fort élevée paraît avoir été plus un titre honorifique qu’une fonction ; elle fut instituée en 187 avant J.-C. et fut supprimée et rétablie à plusieurs reprises.


[V. — Il en est de même des titres de t’ai-che et de t’ai-pao qui ne furent institués qu’en l’an 1 après J.-C.][1]


VI. — Les généraux. Ces officiers supérieurs furent en nombre variable suivant les besoins de la guerre. On distinguait les généraux d’avant-garde, d’arrière-garde, de gauche et de droite.


VII. — Le fong-tch’ang a la surintendance des rites et des cérémonies du temple ancestral. En 144, on changea le nom de cette fonction en celui de t’ai-tch’ang (on appelait autrefois t’ai-tch’ang, dit Yen Che-kou, un étendard royal sur lequel étaient représentés le soleil et la lune ; lorsque le souverain voulait accomplir quelque rite important, il faisait dresser cet étendard ; l’officier qui le tenait fut donc appelé le fong tch’ang = celui qui tient l’étendard t’ai-tch’ang). Le fong-tch’ang a un assistant.

Subordonnés :

  • 1. le t’ai-yo-ling, chef de la musique ;
  • 2. le t’ai-tchou-ling, grand prieur ;
  • 3. le t’ai-tsai-ling, grand sacrificateur ;
  • 4. le t’ai-che-ling, grand astrologue (c’est la charge qu’exercèrent Se-ma T’an et Se-ma Ts’ien) ;
  • 5. le t’ai pou-ling, grand devin ;
  • 6. le t’ai-i-ling, grand médecin.

Ces six fonctionnaires ont chacun un assistant

  • 7. Les deux kiun-koan en chef ;
  • 8. les deux tou-choei en chef préposés aux canaux et aux digues.

Ces fonctionnaires ont deux assistants.

Enfin, c’est du t’ai-tch’ang que relèvent tous les officiers préposés aux divers temples et sanctuaires impériaux. Le prieur secret, que supprima l’empereur Wen (cf. n. 10.185), devait être un de ses subordonnés.


VIII. — Les po-che, ou lettrés au vaste savoir, étaient des fonctionnaires de l’époque des Ts’in : nous savons que sous Ts’in Che--hoang-ti il y avait 70 po-che (cf. p. 179). En 136 avant J.-C., l’empereur Ou institua les ou-king-po-che ; les lettrés au vaste savoir des cinq ouvrages canoniques (les cinq ouvrages canoniques étaient le I king, le Chou king, le Che king, le livre sur les rites et le livre sur la musique).


IX. — Le lang-tchong-ling (fonction des Ts’in) commande à tous les officiers qui sont à l’intérieur du palais ; c’est le surinten-dant du palais. En l’an 104 avant J.-C., son titre fut changé en celui de koang-lou-hiun.

Subordonnés :

  • 1. Les ta-fou ou grands officiers sont occupés aux délibérations. On distingue :
    • les t’ai-tchong-ta-fou,
    • les tchong-ta-fou, et
    • les kien-ta-fou. — Ces derniers ne furent institués qu’en 118 avant J.-C.

Le nom des tchong-ta-fou fut changé, en 104 avant J.-C., en celui de koang-lou-ta-fou.

  • 2. Les lang, qui sont préposés à la garde des portes et qui accompagnent le cortège impérial. On distingue :
    • les i-lang,
    • les tchong-lang,
    • les che-lang,
    • les lang-tchong.

Leur nombre est variable, mais ils n’ont jamais été plus de mille.

Parmi les tchong-lang, on distingue les ou-koan-tchong-lang-tsiang, appelés ordinairement ou-koan-lang, les tso-tchong-lang-tsiang et les yeou-tchong-lang-tsiang.

Le titre de lang-tchong comprend les grades de kiu-tsiang, de hou-tsiang et de ki-tsiang. Chacun de ces grades paraît avoir comporté un titulaire de gauche et un titulaire de droite.

Les kiu-tsiang, hou-tsiang et ki-tsiang commandaient respectivement aux kiu-lang, hou-lang et ki-lang.

  • 3. Les ye-tché, qui sont au nombre de soixante-dix, sont chargés d’entretenir les hôtes et de recevoir les affaires. Ils ont des chefs ( ?) appelés pou-ye.
  • 4. Les k’i-men (ainsi nommés parce qu’ils gardent la porte k’i) sont chargés de prendre les armes pour escorter l’empereur ; ils furent institués en 138 avant J.-C. ; leur nombre était indéterminé, mais ne fut jamais supérieur à mille. Ils ont des chefs ( ?) appelés pou-ye.
  • 5. Les yu-lin (prompts comme les plumes des oiseaux et nombreux comme les arbres des forêts), sont chargés d’escorter l’empe-reur ; ils sont inférieurs aux k’i-men. Ils furent institués en 104 avant J.-C., sous le nom de kien-tchang-yng-ki ; Plus tard, on changea leur nom en celui de yu-lin-ki. — Dans la suite (le Ts’ien Han chou ne dit pas exactement à quelle époque), on fit élever dans le corps des yu-lin les fils et petits-fils de ceux qui étaient morts sous les drapeaux ; ces enfants de troupe étaient appelés les orphelins des yu-lin.


X. — Les pou-ye étaient autrefois des fonctionnaires préposés au tir à l’arc ; mais, sous les Ts’in et les Han, le nom de pou-ye fut appliqué à des officiers de rang moyen qu’on trouve dans plusieurs départements différents de l’administration (cf. IX, 3 et 4) ; les pou-ye n’ont donc pas d’attributions déterminées par leur titre ; ils sont des officiers de rang égal dans des fonctions diverses.


XI. — Le wei-wei (fonction des Ts’in) est le commandant en chef des gardes du palais. Au début de son règne, l’empereur King changea son titre en celui de tchong-ta-fou-ling mais il ne tarda pas à revenir à l’ancienne dénomination.

Le wei-wei a un assistant.

Subordonnés :

  • 1. Le kong-kiu-se-ma ;
  • 2. le wei-che, qui a trois assistants ;
  • 3. le lu-pen ;
  • 4. les vingt-deux heou-se-ma commandant les postes de garde.

Dans les palais Tch’ang-lo, Kien-tchang et Kan-ts’iuen où l’empereur faisait des séjours temporaires, il y eut parfois, mais non pas toujours, des wei-wei.


XII. — Le t’ai-pou (fonction des Ts’in) a la surintendance des équipages impériaux. Il a deux assistants.

Subordonnés :

  • 1. Le ta-kieou ling ;
  • 2. le wei-yang-ling ;
  • 3. le kia-ma-ling (le nom de cette fonction fut changé en celui de tong-ma-ling en 104 av. J.-C.) ;

Ces trois fonctionnaires ont chacun cinq assistants et un commandant.

  • 4. Le kiu-fou-ling ;
  • 5. le lou-ling-ling (institué en 104 av. J.-C.) ;
  • 6. le k’i-ma-ling ;
  • 7. le tsiun-ma-ling.

Chacun de ces quatre officiers a un assistant.

8-12. Il y avait des surveillants, des chefs et des assistants pour les cinq fonctions appelées

  • 8. long-ma,
  • 9. hien-kiu,
  • 10. t’ouo-ts’iuen,
  • 11. t’ao-t’ou, et
  • 12. tch’eng-hoa.
  • 13. Les mou-che-yuan-ling s’occupent des chevaux qui sont répartis dans les six commanderies de la frontière ; ils ont chacun trois assistants.

14-15. Il y a un titulaire et un assistant pour les deux charges de

  • 14. mou-t’ouo, et de
  • 15. koen-ti.

En somme, le t’ai-pou avait entre ses mains toute l’administration des haras.


XIII. — Les t’ing-wei (fonction des Ts’in) sont à la tête de la justice. On distinguait le surveillant en chef, le surveillant de gauche et le surveillant de droite. En 144 avant J.-C., le nom de t’ing-wei fut changé en celui de ta-li ; mais, en 137, l’empereur Ou reprit l’ancienne dénomination.


XIV. — Le tien-k’o (fonction des Ts’in) doit s’occuper des seigneurs et des barbares soumis à la Chine. En 144, ce fonctionnaire fut appelé ta-hang-ling ; en 104, il fut appelé ta-hong-lou et ce nom lui resta. Il a un assistant.

Subordonnés :

  • 1. Le hing-jen ou voyageur ;
  • 2. le i-koan ou interprète ;
  • 3. le pie-ho (institué en 104 av. J.-C.).

Ces trois charges comportent chacune un titulaire et un assistant.

  • 4. Le kiun-ti s’occupe des palais ou hôtels que les rois provinciaux avaient à la capitale (cf. n. 09.119) ; cette charge comporte un chef et un assistant.


XV. — Le tsong-tcheng ; (fonction des Ts’in) a la surveillance des membres de la famille impériale.

Subordonnés :

  • 1. Le tou-se-k’ong ; un titulaire et un assistant ;
  • 2. le nei-koan ; un chef et un assistant ;
  • 3. les fonctionnaires en nombre variable qui administraient les familles des princesses.


XVI. — Le tche-sou-nei-che est le ministre de l’agriculture et du commerce ; il a deux assistants. En 143, on changea son nom en celui de ta-nong-ling ; en 104 avant J.-C., l’empereur Ou l’appela ta-se-nong.

Subordonnés :

  • 1. Le t’ai-ts’ang-ling ;
  • 2. le kiun-chou-ling ;
  • 3. le p’ing-tchoen-ling ;
  • 4. le lou-nei ling ;
  • 5. le tsi-t’ien-ling.

Chacun de ces cinq officiers a un assistant.

  • 6. le koan-koan tchang ;
  • 7. le t’ie-che-tchang.

Chacun de ces deux officiers a un assistant.

En outre il y avait, dans les commanderies et les royaumes, soixante-cinq officiers préposés aux greniers, à l’agriculture et aux eaux, qui relevaient du tche-sou-nei-che. Sous l’empereur Ou, il y eut le seou-sou-tou-wei, qui paraît avoir été un officier militaire chargé de l’approvisionnement des armées.


XVII. — Le chao-fou (fonction des Ts’in) veille aux re-devances spécialement affectées à l’empereur qui proviennent des montagnes, des mers, des étangs et des marais. Tandis que le ta-se-nong pourvoit aux dépenses publiques, le chao-fou s’occupe du budget privé de la maison impériale. Le chao-fou a six assistants.

Subordonnés :

  • 1. chang-chou (l’empereur Ou changea le nom de cette fonction et l’appela tchong-chou ; le titulaire de cette fonction, le tchong-chou-ling, fut alors un eunuque ; ce fut Se-ma Ts’ien qui, le premier, occupa cette charge après qu’il eut subi la peine de la castration) ;
  • 2. fou-tsie (c’est le préposé aux sceaux et insignes de délégation) ;
  • 3. sous un même numéro d’ordre, le Ts’ien Han chou réunit ici quatre fonctions qui sont celles de t’ai-i (grand médecin), t’ai-koan (préposé aux aliments), t’ang-koan (préposé à la pâtisserie), tao-koan (préposé au choix du riz) ;
  • 4. yo-fou (bureau de la musique) ;
  • 5. jo-lou (on appelait jo-lou la prison où étaient enfermés les membres de la famille impériale qui avaient commis quelque délit ; le nom de la prison fut donné aux officiers qui l’administraient ; d’après une autre explication, moins vraisemblable, le jo-lou devait conserver les armes de guerre) ;
  • 6. k’ao-kong-che (ce titre date de l’époque des Tcheou ; le k’ao-hong surveillait les artisans) ;
  • 7. tso-i (tso-i était le nom d’un endroit ; en 104 av. J.-C., cette fonction fut appelée ts’e-fei) ;
  • 8. kiu-che (en 104 av. J.-C., cette fonction fut appelée pao-kong) ;
  • 9. Kan-ts’iuen kiu-che (en 104 av. J.-C., cette fonction fut appelée koen-t’ai) ;
  • 10. tso et yeou-se-k’ong ;
  • 11. tong-tche et si-tche ;
  • 12. tong-yuen-tsiang (cet officier était préposé à la confection des objets qu’on plaçait dans les sépultures impériales).

Pour ces douze charges, il y a un titulaire et un assistant.

  • 13. p’ao-jen ;
  • 14. tou-choei ;
  • 15. kiun-koan.

Pour ces trois charges il y a un chef et un assistant.

  • 16. les surveillants des dix étangs du parc Chang-lin.

Puis, tous les eunuques dépendent du chao-fou ; les principales charges d’eunuques portent les noms suivants :

  • 17. tchong-chou-ye-tché ;
  • 18. hoang-men ;
  • 19. keou-choen ;
  • 20. chang-fang ;
  • 21. yu-fou ;
  • 22. yong-hiang (en 104 av. J.-C., cette fonction fut appelée i-t’ing) ;
  • 23. nei-tché et hoan-tché.

Pour ces sept charges, il y a des titulaires et des assistants.


XVIII. — Le tchong-wei (fonction des Ts’in) est le chef de la police à la capitale. En 104, son nom fut changé en celui de tche-kin-ou (littéralement : celui qui tient [l’emblème représentant] l’oiseau kin-ou ; cet oiseau passait pour écarter les mauvaises influences). Il est aidé par :

  • a) deux assistants ;
  • b) deux heou ;
  • c) deux se-ma ;
  • d) deux ts’ien-jen.

Subordonnés :

  • 1) tchong-lei (2 wei) ;
  • 2) se-heng ;
  • 3) ou-k’ou (3 assistants) ;
  • 4) tou-tch’oan (3 assistants).

Pour ces quatre fonctions, il y a des titulaires et des assistants.

  • 5) che-tao ;
  • 6) tso et yeou-tchong-heou ;
  • 7) tso et yeou-king-fou-tou-wei.


XIX. — Le premier et le second précepteurs de l’héritier présomptif, t’ai-tse-t’ai-fou-chao-fou. Subordonnés :

  • 1. men-ta-fou ;
  • 2. chou-tse ;
  • 3. sien-ma ;
  • 4. ché-jen.

Les noms de ces fonctions sont parfois précédés des deux mots t’ai-tse qui indiquent plus explicitement qu’il s’agit d’officiers attachés à la personne de l’héritier présomptif.

XX. — Le tsiang-tso-chao-fou (fonction des Ts’in) a la charge de veiller aux constructions impériales ; c’est en quelque sorte l’architecte de la cour ; en 144 avant J-C., son titre fut changé en celui de tsiang-tso-ta-tsiang ; il est aidé par : a) deux assistants ; b) un tchong-heou de gauche et un tchong-heou de droite.

Subordonnés :

  • 1. che-k’ou ;
  • 2. tong-yuen-tchou-tchang ; (en 104 av. J.-C., ce titre fut changé en celui de mou-kong) ;
  • 3. 3-7 : le hiao de gauche, le hiao de droite, le hiao antérieur, le hiao postérieur, le hiao central ;

Pour ces sept fonctions, il y a des titulaires et des assistants.

  • 8. tchou-tchang (un chef et un assistant ).


XXI. — Le tchan-che (fonction des Ts’in) est l’intendant de la maison de l’impératrice et de la maison de l’héritier présomptif. Il a un assistant.

Subordonnés :

A. — Pour l’héritier présomptif :

  • 1. t’ai-tse-choai-keng-ling ;
  • 2. kia-ling (ces deux titulaires ont chacun un assistant) ;
  • 3. pou ;
  • 4. tchong-choen ;
  • 5. wei-choai ;
  • 6. tch’ou ;
  • 7. kieou (pour chacune de ces cinq fonctions, il y a un chef et un assistant).

B. — Pour l’impératrice :

  • 1. tchong-tch’ang-ts’ieou ;
  • 2. se-fou ;
  • 3. yong-hiang ;
  • 4. ts’ang ;
  • 5. kieou ;
  • 6. se-se ;
  • 7. che-koan.

— Pour toutes ces fonctions, il y a des titulaires, des chefs et des assistants. Ces officiers sont tous des eunuques et ont sous leurs ordres la foule des eu-nuques subalternes.

Le Ts’ien Han chou donne une place à part au tsiang-hing qui, à partir de l’année 144 avant J.-C., prit le nom de ta-tch’ang-ts’ieou ; mais il me semble que ce fonctionnaire est identique au tchong-tch’ang-ts’ieou dont il a été question quelques lignes plus haut (XXI, B, 1).


XXII. — Le tien-chou-kouo (fonction des Ts’in), ou « régulateur des pays dépendants », s’occupe des barbares qui ont fait leur soumission à la Chine. Lorsque, en 120 avant J.-C., le roi turc de Hoen-sie se déclara sujet de l’empereur, on institua, à côté du tien-chou-kouo, un chou-kouo-tche-tou-wei, des assistants, des heou et des ts’ien jen.

— Parmi les subordonnés du tien-chou-kouo se trouve le chef des neuf sortes d’interprètes (le titre de cet officier prouve que, sous les premiers Han, le collège des interprètes ne connaissait pas moins de neuf langues différentes).


XXIII. — Le choei-heng-tou-wei, qui ne fut institué qu’en 115 avant J.-C., était l’intendant des eaux et forêts pour le vaste parc Chang-lin. Il avait cinq assistants.

Subordonnés :

  • 1. chang-lin ;
  • 2. kiun-chou ;
  • 3. yu-sieou ;
  • 4. tsin-pou ;
  • 5. tsi-tchouo (officiers préposés aux bateaux) ;
  • 6. tchong-koan (officiers préposés à la fonte des monnaies) ;
  • 7. ki-k’iao ;
  • 8. leou-kieou (les six écuries seraient, d’après le commentaire, celles qui ont déjà été mentionnées dans les titres de certains officiers du t’ai-pou, à savoir ta-kieou, wei-yang, lou-ling, k’i-ma, t’ao-t’ou, tch’eng-hoa ; cf. n° XII, 1, 2, 5, 6, 11, 12) ;
  • 9. pien-t’ong.

Pour ces neuf fonctions, il y a des titulaires et des assistants ;

  • 10. heng-koan ;
  • 11. choei-se-k’ong ;
  • 12. tou-choei ;
  • 13. nong-ts’ang ;
  • 14. kan-ts’iuen ;
  • 15. chang-lin (on a vu plus haut, n° 1, des fonctionnaires portant le même nom ; il me semble cependant qu’ils se distinguent en ce que les titulaires de la fonction n° 1 sont appelés chang-lin ling, tandis que ceux de la fonction n° 15 sont appelés chang-lin tchang) ;
  • 16. tou-choei.

Pour ces sept dernières fonctions, il y a des chefs et des assistants.


XXIV. — Le nei-che (fonction des Ts’in) est le préfet de la capitale. En 135 avant J.-C. (le po koan piao dit, par erreur, que ce fut en 155 av. J.-C.), on divisa cette fonction et il y eut le tso-nei-che et le yeou-nei-che.

A. — En 104 avant J,-C., le titre de yeou-nei-che fut remplacé par celui de king-tchao-yn.

Subordonnés :

  • 1. Tch’ang-ngan-che ;
  • 2. Tch’ang-ngan-tch’ou ; pour ces deux fonctions, il y a un titulaire et un assistant ;
  • 3. tou-choei ;
  • 4. t’ie-koan ; pour ces deux fonctions, il y a un chef et un assistant,

B. — Le titre de tso-nei-che fut remplacé par celui de tso-fong-i.

Subordonnés :

  • 1. lin ;
  • 2. hi. Pour ces deux fonctions, il y a des titulaires, des assistants et des capitaines ; ils s’occupent, les uns des céréales, et les autres des victimes destinées aux sacrifices ;
  • 3. tso-tou-choei ;
  • 4. t’ie-koan ;
  • 5. yun-lei ;
  • 6. Tch’ang-ngan se-che. Pour ces quatre fonctions, il y a des chefs et des assistants.


XXV. — Le tchou-tsio-tchong-wei (fonction des Ts’in) avait, à l’origine, la surveillance des seigneurs. En 145 avant J.-C., son titre fut changé en celui de tou-wei. En 104 avant J.-C., le titre et les attributions de ce fonctionnaire furent profondément modifiés ; il reçut le nom de yeou-fou-fong et administra la partie occidentale du district de la capitale, de même que le tso-fong-i (XXIV, B) en administrait la partie orientale, et le king-tchao yn (XXIV, A) la partie centrale. Ces trois officiers étaient connus sous le nom de san-fou ; on appelait de même les territoires qu’ils gouvernaient. Quant aux seigneurs, ils dépendirent du ta-hong-lou (n° XIV) qui assuma ainsi la principale attribution de l’ancien tchou-tsio-tchong-wei.

Subordonnés :

  • 1. tchang-hiu (titulaire et assistant) ;
  • 2. tou-choei ;
  • 3. t’ie-koan ;
  • 4. kieou ;
  • 5. Yong-tch’ou ; c’est-à-dire préposés aux cuisines des lieux saints de Yong (pour ces quatre dernières fonctions, il y a des chefs et des assistants).

En 113 avant J.-C., ou institua le san-fou-tou-wei et le san-fou-tou-wei-tch’eng.


XXVI. — Le hou-kiun-tou-wei (fonction des Ts’in) ; en 119 avant J-C., il fut mis sous les ordres du ta-se-ma (n° II).


XXVII. — Le se-li-hiao-wei, fonction qui existait autrefois sous les Tcheou, ne fut rétabli qu’en 80 avant J.-C. Il paraît avoir été le chef de la brigade des mœurs à la capitale.

Le Ts’ien Han chou réunit dans un seul paragraphe divers commandants militaires qui tous ont le titre de hiao-wei et qui furent institués par l’empereur Ou ; ce sont :

A. — Le tch’eng-men-hiao-wei garde les portes de la capitale et a sous ses ordres les se-ma des huit postes militaires et les heou, ou surveillants, des douze portes de la capitale.

B. — Le tchong-lei-hiao-wei commande, d’une part, aux troupes du camp du nord et, d’autre part, aux contrées occidentales.

C. — Le toen-ki-hiao-wei commande la cavalerie.

D. — Le pou-ping-hiao-wei commande aux soldats cantonnés aux portes du parc Chang-lin.

E. — Le yu-ki-hiao-wei commande aux escadrons de cavalerie étrangère qu’on avait formés avec les gens du pays de Yue qui s’étaient soumis à la Chine.

F. — Le Tch’ang-choei-hiao-wei commande aux p.525 p.526 escadrons de cavalerie étrangère qu’on avait formés avec les Turcs de Tch’ang-choei et de Siuen-ho.

G. —Le Hou-ki-hiao-wie commande aux cavaliers turcs cantonnés à Tch’e-yang.

H. — Le che-cheng-hiao-wei commande à un corps d’archers d’élite.

I. — Le hou-pen-hiao-wei a le commandement des chars légers.


XXIX. — A. — Le fong-kiu-tou-wei s’occupe des équipages impériaux.

B. — Le fou-ma-tou-wei.

Ces deux charges furent instituées par l’empereur Ou.

Le Ts’ien Han chou ajoute ici l’énumération d’un certain nombre de fonctions additionnelles qui ne paraissent rentrer dans aucun des cadres précédents ; ce sont :

  • 1. Les che-tchong ;
  • 2. les tso et les yeou-ts’ao ;
  • 3. les tchou-li ;
  • 4. les san-ki ;
  • 5. les tchong-tch’ang-che (l’empereur Wen, 220-226 ap. J.-C., de la dynastie Wei, réunit ces deux dernières charges en une seule qui fut celle des san-ki-tch’ang-che)[2].
§ 2. — LA HIÉRARCHIE


Dès l’époque des Ts’in, on voit apparaître une institution qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours en Chine. A côté des fonctions réelles dont un officier est chargé, il occupe un rang dans une hiérarchie qui est simplement honorifique et qui se trouve assez analogue au tchin de l’administration russe. L’origine de cette institution remonte à Wei Yang, prince de Chang (cf. Mém. hist., chap. LXVIII) qui, étant ministre du duc Hiao (361-338 av. J.-C.) de Ts’in, organisa une hiérarchie de dix-huit degrés. Quand Ts’in Che-hoang-ti eut détruit la féodalité, on ajouta deux degrés nouveaux qui furent conférés aux seigneurs devenus de hauts dignitaires de l’empire. Les vingt degrés de la hiérarchie sont les suivants, en partant du plus infime et en finissant au plus élevé :

  • 1. kong-che ; ceux qui ont ce titre sont distingués des hommes ordinaires et c’est pourquoi on les honore du nom de kong.
  • 2. chang-tsao ; l’empereur a fait le décret qui ennoblit ceux qui portent ce titre.
  • 3. tsan-niao ; cette expression désigne « le cheval orné d’un harnachement de soie » que les titulaires de ce grade avaient le droit de monter (aujourd’hui encore la bride violette et la bride jaune et [] sont conférées par l’empereur comme des distinctions honorifiques).
  • 4. pou keng ; les titulaires de ce grade ne sont plus astreints aux corvées de police.

Toutes les personnes qui sont investies de l’un de ces quatre premiers degrés de la hiérarchie constituent la classe des ts’i-che.

  • 5. Les ta-fou , ou, comme les appelle le Yuen kien lei han (chap. CCXXI, p.,7 r°), les hiang-ta-fou sont les premiers qui aient rang de ta-fou.
  • 6. koan-ta-fou ;
  • 7. kong-ta-fou ;
  • 8. Les kong-tch’eng ont le droit de monter sur un char de l’État ;
  • 9. ou-ta-fou, ou ta-fou du cinquième rang.

L’ensemble de ces cinq catégories constitue la classe des ta-fou.

  • 10. Les tso-chou-tchang ;
  • 11. Les yeou-chou-tchang (chou-tchang signifie chef de la multitude).
  • 12. tso-keng ;
  • 13. tchong-keng ;
  • 14. yeou-keng (le mot keng a ici le sens de : commander aux gens de la police) ;
  • 15. chao-chang-tsao ;
  • 16. ta-chang-tsao (les titres de ces deux catégories de dignitaires donnent à entendre que ces personnes étaient les chefs des chang-tsao ou dignitaires du second degré) ;
  • 17. Les se-kiu-chou-tchang ont le droit de monter un char attelé de quatre chevaux ;
  • 18. ta-chou-tchang ;

L’ensemble de ces neuf catégories constitue la classe des neuf hauts dignitaires.

  • 19. Les koan-nei-heou, ou marquis du pays à l’intérieur des passes (cf. note 07.227), étaient ainsi nommés parce que, quoique ayant le titre de marquis, ils n’avaient pas de fiefs leur appar-tenant en propre, et résidaient à la capitale. Dans l’inscription érigée en 219 avant J.-C. par Ts’in Che-hoang-ti sur la terrasse Lang-ya, on trouve le titre de luen-heou ; la définition que donne de ce titre le commentaire souo yn, tendrait à prouver que les luen-heou étaient identiques aux koan-nei-heou ; mais je n’ai trouvé nulle part cette équivalence nettement indiquée.
  • 20. Les tch’e-heou sont les seigneurs qui ont des fiefs et y résident ; à partir de l’empereur Ou, dont le nom personnel était Tch’e, on changea ce titre en celui de t’ong-heou ou de lie-heou (Par erreur, dans la note 2 de la page 149, j’ai identifié les tch’e-heou avec les koan-nei-heou). Parfois, mais rarement, des femmes reçurent des fiefs et eurent le titre de marquises (cf. note 09.140).

Le titre de heou est le seul que les Ts’in aient conservé des cinq titres nobiliaires de l’époque des Tcheou : kong, heou, po, tse, nan ; à vrai dire, il n’y avait plus aucun rapport entre la noblesse des Tcheou qui était une féodalité presque indépendante et les marquis du temps des Ts’in et des Han que l’empereur maintenait dans une stricte obéissance.


§ 3. — LES ROIS VASSAUX


Lors de l’effondrement de la brève dynastie Ts’in, une tentative se produisit pour reconstituer l’ancienne féodalité ; de hardis aventuriers et des descendants plus ou moins directs des seigneurs d’autrefois s’arrogèrent alors le titre de roi ; mais, quand les Han eurent affermi leur pouvoir, ils reprirent pour leur compte la politique des Ts’in et s’appliquèrent à supprimer les uns après les autres les rois qui leur portaient ombrage. S’ils maintinrent la dignité royale, ils la réservèrent avec un soin jaloux pour les membres de leur propre famille ; à quelques passagères exceptions près, il fallut appartenir à la famille Lieou pour pouvoir obtenir le titre de roi vassal. Les rois-vassaux avaient des royaumes dont ils étaient, à l’origine, les souverains presque absolus ; ils y entretenaient une cour analogue à celle du Fils du Ciel ; ils avaient le droit de nommer eux-mêmes les fonctionnaires dans leurs États. Cependant, malgré les liens du sang qui les rattachaient à l’empereur, cette semi-indépendance pou-vait les rendre redoutables ; aussi l’empereur King et ses successeurs tendirent-ils de plus en plus à restreindre les prérogatives des rois : ils leur enlevèrent le privilège de conférer des fonctions publiques ; ils rabaissèrent les titres trop ambitieux des officiers de leurs cours ; ils divisèrent leurs fiefs entre tous leurs fils de peur que le droit de primogéniture ne préservât l’intégrité des royaumes trop puissants. Cette conduite ne fut pas sans susciter de nombreux mécontentements, voire même des révoltes, mais en définitive l’habileté et la patience des empereurs Han atteignit son but ; les rois-vassaux s’affaiblirent de plus en plus et l’unité de l’empire fut assurée.


§ 4. — L’ADMINISTRATION PROVINCIALE.


Les Ts’in furent les premiers à diviser l’empire en commanderies (kiun) comprenant chacune plusieurs préfectures (hien). Dans l’antiquité, le mot hien désignait une circonscription plus grande que celle qu’on appelait kiun ; le dictionnaire Chouo men dit en effet :

« D’après les règlements des Tcheou, le territoire du Fils du Ciel, qui était un carré de 1000 li de côté, était divisé en cent hien et chaque hien comprenait quatre kiun.

Les Ts’in établirent un rapport inverse entre les deux termes, et, à partir de leur époque, le kiun fut plus étendu que le hien. Ts’in Che-hoang-ti divisa l’empire en trente-six kiun (cf. note 06.224) ; les Han multiplièrent le nombre des kiun ; j’ai essayé dans l’Appendice II d’en dresser la liste pour l’époque de l’empereur Ou. Je traduis le mot kiun par « commanderie », afin de bien marquer que ce terme désigne, au moins sous les Han, une circonscription notablement plus restreinte que la « province » de nos jours. Quant au mot hien, je le traduis, à l’époque des Ts’in et des Han par le mot « préfecture », tandis que, pour les temps modernes, je le traduis par le mot « sous-préfecture ». En effet, aujourd’hui, le hien est une subdivision du tcheou ou du fou , c’est-à-dire de la préfecture secondaire ou de la préfecture ; mais le hien des Ts’in et des Han est une véritable préfecture, car il n’existait entre le hien (préfecture) et le kiun (commanderie) aucun intermédiaire analogue à celui qui est constitué actuellement par le tcheou (préfecture secondaire) ou le fou (préfecture) entre la province (cheng) et la sous-préfecture (hien).

I. — La principale autorité de la commanderie était « l’administrateur » qui était appelé kiun-cheou sous les Ts’in, et qui reçut le nom de t’ai-cheou à partir de l’année 148 avant J.-C.

Au-dessus de « l’administrateur », les Ts’in avaient institué « le surintendant » ou kien-yu-che, qui paraît avoir été investi d’un pouvoir de contrôle sur les actes de l’administrateur. Les Han supprimèrent ce fonctionnaire ; ils le remplacèrent par des délégués qui parcouraient le pays pour observer comment il était gouverné et qui étaient chargés de certaines enquêtes spéciales ; en 106 avant J. C., ces délégués reçurent le nom de pou-ts’e-che et ne furent d’abord qu’au nombre de trois pour tout l’empire.

Le commandement des troupes de chaque kiun était confié au « gouverneur militaire » ou kiun-wei.

D’autres capitaines chargés de commandements plus restreints étaient les koan-tou-wei, les nong-tou-wei et les chou-kouo-tou-wei.

II. —Les préfets des préfectures (hien) qui comptent plus de dix mille foyers, ont le titre de ling ; dans les préfectures de moins de dix mille foyers, les préfets ont le titre de tchang.

Les préfets ont sous leurs ordres des « assistants » et des « ca-pitaines », qui constituent la classe des officiers supérieurs, puis des teou-che et des tso-che, qui constituent la classe des officiers subalternes.

Le Ts’ien Han chou ne donne qu’une énumération très incomplète des officiers qui composaient l’état-major du préfet ; des études plus approfondies permettront sans doute d’en combler les lacunes. Nous pouvons signaler dès maintenant une de ces omissions : il y avait dans les préfectures des fonctionnaires qui étaient appelés tchou-li, au commencement des premiers Han, et qui prirent plus tard le nom de kong-ts’ao ; ils étaient chargés de surveiller la conduite des divers employés de l’administration ; ils tenaient le compte des services rendus ou des fautes commises ; ils faisaient le tableau d’avancement de leurs subordonnés.

III. —Au-dessous de la préfecture (hien) était la division administrative appelée hiang, puis la circonscription appelée t’ing et enfin le hameau li.

Le chef du li était appelé li-koei.

Un groupe de dix li formait un t’ing ; le chef du t’ing était le t’ing-tchang ; il était chargé de la police de son arrondissement ; ce fut cette fonction qu’exerça d’abord celui qui devait devenir le fondateur de la dynastie Han (cf. note 08.109).

Un groupe de dix t’ing formait un hiang. Dans chaque hiang se trouvait un san-lao (cf. note 08.234 ad fin.), qui veillait à l’ins-truction du peuple, un che-fou qui jugeait les procès et percevait les taxes, un yeou-kiao qui était chargé de la police.

§ 5. — LES TITRES DES FEMMES


p.533 J’ajouterai ici une courte note sur les titres que pouvaient porter les femmes.

Les femmes de l’empereur étaient divisées en plusieurs classes ; parmi les plus élevées en dignité étaient les tsie-yu, qui avaient rang de seigneur, les yng-ngo qui leur étaient inférieures, et, à un degré plus bas, les yong-hoa (cf. Mém. hist., chap. XLIX, p. 6 r°, addition de Tch’ou Chao-suen).

Les femmes qui portaient l’un de ces trois titres paraissaient avoir toutes appartenu à la catégorie des fou-jen ; au-dessous des fou-jen se trouvaient, par ordre d’importance décroissante les catégories suivantes : les mei-jen ; les leang-jen ; les pa-tse ; les ts’i-tse ; les tchang-che ; les chao-che (cf. Mém. hist., chap. X, p. 8 r°, commentaire de Yng Chao). Cette énumération paraît d’ailleurs être incomplète, car les titres mêmes de pa-tse et de ts’i-tse donnent à entendre qu’au-dessous de ces titres il y avait sept ou six degrés inférieurs.

Les filles de l’empereur étaient désignées sous le nom de kong-tchou ; ses sœurs, sous le nom de tchang-kong-tcheou ; ses tantes paternelles, sous le nom de ta-tchang kong-tcheou (cf. Mém. hist., chap. VIII, p. 2 r°, commentaire de Tchang Cheou-tsie).

La fille d’un roi était désignée sous le nom wong-tchou (cf. Mém. hist., chap. LII, p. 3 v°, commentaire de Se-ma Tcheng).

  1. Je mentionne ces deux dignitaires pour ne pas interrompre l’énumération du Ts’ien Han chou, mais on remarquera qu’ils n’existaient point à l’époque dont parle Se-ma Ts’ien.
  2. Le Ts’ien Han chou dit souvent, en parlant des fonctionnaires qui précèdent, qu’ils appartiennent à telle ou telle classe qui jouit de tel ou tel appointement ; mais il ne donne aucune définition précise de ces appointements. Nous sommes donc obligés de chercher nos informations dans le Heou Han chou (chap. XXXVIII, p. 6 r°), tout en reconnaissant que l’organisation des Han antérieurs a pu n’être pas de tous points identique à celle des Han postérieurs. D’après le Heou Han chou, les diverses catégories d’appointements étaient les suivantes :
    • 1. Les tchong-eul-ts’ien-che touchent par mois 350 hou de grains dont le paiement leur est fait, comme pour toutes les catégories inférieures, partie en argent et partie en nature ; soit 9,000 pièces de monnaie et 72 hou de riz ;
    • 2. Les eul-ts’ien-che reçoivent par mois 120 hou, soit 6,500 pièces de monnaie et 36 hou de riz ;
    • 3. Les pi-eul-ts’ien-che reçoivent par mois 100 hou soit 5,000 pièces de monnaie et 34 hou de riz ;
    • 4. Les ts’ien-che reçoivent par mois 80 hou i soit 4,000 pièces de monnaie et 30 hou de riz ;
    • 5. Les leou po-che reçoivent par mois 70 hou ; soit 3,500 pièces de monnaie et 21 hou de riz ;
    • 6. ---
    • 7. Les pi-leou-po-che reçoivent par mois 50 hou ;
    • 8. Les se-po-che reçoivent par mois 45 hou ; soit 2,500 pièces de monnaie et 15 hou de riz ;
    • 9. Les pi-se-po-che reçoivent par mois 40 hou ;
    • 10. Les san-po-che reçoivent par mois 40 hou (ce nombre est le même que pour la catégorie précédente ; il serait donc possible qu’il y eût là une faute de texte) ; ces 40 hou équivalent à 2,000 pièces de monnaie et 12 hou de riz ;
    • 11. Les pi-san-po-che reçoivent par mois 37 hou ;
    • 12. Les eul-po-che reçoivent par mois 30 hou ; soit 1,000 pièces de monnaie et 9 hou de riz ;
    • 13. Les Pi-eul-po-che reçoivent par mois 27 hou ;
    • 14. Les i-po-che reçoivent par mois 16 hou ; soit 800 pièces de monnaie et 4 hou et 8 teou de riz ;
    • 15. Les teou-che reçoivent par mois 11 hou ;
    • 16. Les tso-che reçoivent par mois 8 hou.