Mémoires extraits des recueils de l’Académie de Turin/Recherches sur la méthode De maximis et minimis


RECHERCHES
SUR LA
MÉTHODE DE MAXIMIS ET MINIMIS.


(Miscellanea Taurinensia, t. I, 1759.)

1. Les Géomètres savent depuis longtemps que lorsque la première différentielle d’une variable quelconque disparaît sans que la seconde disparaisse en même temps, elle devient toujours un maximum ou un minimum ; et en particulier elle est un maximum, si sa différentielle seconde est négative, et un minimum, si cette différentielle est positive. Si la différentielle seconde disparaît en même temps que la première, alors la quantité n’est ni un maximum, ni un minimum, à moins que la troisième différentielle ne disparaisse de même, dans lequel cas la proposée deviendra un maximum, si la différentielle quatrième est négative, et un minimum, si elle est positive, et ainsi de suite. En général, pour qu’une quantité soit un maximum ou un minimum, il faut que les ordres successifs des différentielles, qui s’évanouissent ensemble, soient en nombre impair, et alors elle est sûrement un maximum ou un minimum, selon que la différentielle qui suit la dernière évanouissante se trouve négative ou positive. Voyez Maclaurin, Traité des Fluxions, p. 238 et 857.

2. Tout ceci supposé et bien entendu, que représente une fonction algébrique des variables et qu’on se propose de la rendre un maximum ou un minimum. Soit, selon les règles ordinaires.

et l’on aura d’abord cette équation

Mais comme la relation entre est encore indéterminée, de même que celle de leurs différentielles et que d’ailleurs l’équation donnée doit être vraie quel que soit leur rapport, il est évident que pour les chasser tout à fait de l’équation, il faut égaler séparément à zéro chaque membre d’où l’on tire autant d’équations particulières qu’il y a de variables, savoir :

Par le moyen de toutes ces équations on trouvera les valeurs de chaque inconnue , , qui, substituées dans la fonction proposée , la rendront un maximum ou un minimum.

3. Passons maintenant à l’examen de la seconde différentielle. En supposant, ce qui est permis, les premières différentielles constantes, on aura

Soit

ce qui donnera

Pour commencer par le cas le plus simple, supposons qu’il n’y ait qu’une seule variable , de sorte que on voit d’abord que, puisque est toujours positif, la différentielle doit avoir le même signe que la quantité donc, si est positif, sera un minimum, et si est négatif il sera un maximum ; si on suivra les règles données (1).

4. Les variables contenues dans soient deux, savoir et alors

Il paraît au premier aspect bien difficile de connaître si cette expression doit être positive ou négative, sans qu’on ait le rapport de à , qui n’est pas donné ; car, puisqu’en changeant ce rapport la fonction doit aussi varier, il semble indubitable qu’elle pourra aussi passer du positif au négatif, et du négatif au positif, pendant que les quantités restent les mêmes. Qu’on donne cependant à la proposée

cette forme

et on verra que, comme les carrés et ont toujours le même signe toute la quantité sera nécessairement positive si les deux coefficients et sont positifs, et au contraire elle deviendra négative, lorsque ceux-ci seront tous deux négatifs, quel que soit le rapport de à On aura donc pour le cas du minimum

savoir

ce qui donne de même

à moins donc que les quantités n’aient ces conditions

la proposée ne pourra pas être un minimum. En second lieu on trouvera pour le maximum

savoir

puisque est négatif, ce qui donne encore

donc les conditions pour le maximum seront en partie les mêmes, et en partie précisément contraires à celles du minimum.

5. Si ou ou toutes deux sont égales à zéro sans que le soit aussi, la condition de ne pourra pas subsister, ainsi la quantité proposée ne deviendra jamais un vrai maximum ou minimum ; la même chose arrivera toutes les fois que et seront de signe contraire, car puisque est toujours positif la condition de devient impossible. Si s’évanouissait encore en même temps que ou se trouverait réduite au cas d’une seule variable, et par conséquent pourrait être de nouveau un maximum ou un minimum, ou ni l’un ni l’autre, selon ce qu’on a dit pour le premier cas. \mathrm Enfin, si la quantité était toute égale à zéro, savoir

il faudrait recourir à la différentielle troisième ; que si celle-ci se trouve n’être pas égale à zéro, la quantité ne peut être ni un maximum ni un minimum ; et au contraire, si elle évanouit en même temps que la seconde, on cherchera tout de suite la quatrième ; et si elle n’est pas évanouissante, il sera facile, par la méthode dont nous nous sommes servi ci-devant, de connaître si elle est positive ou négative, ce qui déterminera de nouveau le maximum ou le minimum.

6. Lorsque les variables sont trois, savoir la différentielle prend cette forme

qu’on réduira d’abord à

Soit posé

Et on aura

qu’on opère à présent sur ces trois derniers membres, comme on a fait ci-dessus (4), et toute la différentielle proposée deviendra

or, les carrés et étant toujours positifs, toute la différentielle sera de même positive si les coefficients et ont chacun le signe on a donc pour le minimum les conditions suivantes

ou, en remettant au lieu de leurs valeurs,

savoir

d’où il résulte encore

On trouvera par les mêmes principes pour le maximum

et par conséquent

7. Si les quantités et évanouissent seules, ou toutes deux, ou une simplement, la seconde condition devient impossible ; si c’est qui évanouit, alors la troisième devient impossible ; car qui est nécessairement négatif à cause de doit toujours se trouver moindre de d’où il suit que ne saurait être un maximum ou un minimum, si prises séparément ou ensemble, comme on voudra, sont égales à zéro. Si par l’évanouissement des termes la différentielle se réduisait à deux variables, ou à une seulement, elle tomberait dans le second cas ou dans le premier, et on devrait suivre les règles données (3 et suiv.). Enfin, si toute la se trouvait égale à zéro, et que la différentielle troisième ne fût pas de même égale à zéro, on serait sûr que la proposée ne pourrait jamais devenir ni un maximum, ni un minimum ; et quand cette différentielle troisième évanouirait avec la seconde, par des transformations semblables à celles que nous avons pratiquées, on pourrait dans la quatrième différentielle distinguer le cas du minimum et du maximum et ceux qui sont inutiles.

8. On peut étendre la même théorie aux fonctions de quatre ou plus variables. Quiconque aura bien saisi l’esprit des réductions que j’ai employées jusqu’ici, pourra sans peine découvrir celles qui conviendront à chaque cas particulier. Au reste, pour ne pas se méprendre dans ces recherches, il faut remarquer que les transformées pourraient bien venir différentes de celles que nous avons données ; mais en examinant la chose de plus près, on trouvera infailliblement que, quelles qu’elles soient, elles pourront toujours se réduire à celles-ci, ou au moins y être comprises.

9. Comme je crois cette théorie entièrement nouvelle, il ne sera peut-être pas inutile d’ajouter les réflexions suivantes. Quel que soit le nombre des variables qui entrent dans la fonction proposée , si on les regarde chacune en particulier, et qu’on cherche le maximum ou minimum qui lui convient pendant que toutes les autres demeurent les mêmes, on trouvera à part les premières différentielles dont chacune étant égalée à zéro nous donnerait les mêmes équations que ci-dessus (2)

De la même manière passant aux différentielles secondes, on trouverait celles-ci séparément et par conséquent si sont toutes positives ou négatives, on pourrait croire que cela suffit pour que les valeurs de tirées des équations , rendent nécessairement la proposée un minimum ou un maximum. Il est vrai, en effet, que par rapport à chacune de ces variables considérées à part, la quantité donnée devra toujours être la plus grande ou la plus petite ; mais est-il certain que ce qui vaut pour chacune prise séparément doive aussi valoir pour toutes ensemble ? Examinons la chose plus intimement.

10. Que la proposée contienne les seules variables et , et on pourra la regarder comme l’ordonnée à une surface, dont et sont les deux autres ; donc la question dans ce cas se réduit à trouver la plus grande ou la plus petite ordonnée d’une surface dont l’équation est donnée, savoir

Si l’on fait constant, elle se réduit d’abord à

et dans ce cas elle exprime toutes les sections de la même superficie parallèles à l’axe des à mesure que la quantité reçoit des valeurs différentes. Soit donc posé et on aura (2) une valeur de qui donnera la plus grande ou la plus petite ordonnée dans chacune de ces sections parallèles ; mais, puisque est constant, si l’on différence de nouveau on a

et par conséquent on jugera du maximum ou minimum par la seule valeur de après y avoir cependant substitué à la place de t la valeur que fournit l’équation Savoir si se trouve positive ou négative, quelle que soit la valeur de ou bien si, en changeant elle peut aussi changer de signe, on conclura dans le premier cas que toutes lesdites sections ont un maximum ou un minimum, et dans le second qu’elles ont entre certaines limites un maximum, entre d’autres un minimum. Si est égal à zéro, quelle que soit la valeur de la constante alors aucune desdites sections n’aura ni un maximum ni un minimum. Mais, si devient seulement égal à zéro, lorsque a de certaines valeurs données, dans ces cas seulement les sections correspondantes seront destituées du maximum ou du minimum. Le lieu de toutes ces ordonnées qui sont un maximum ou un minimum, ou ni l’un ni l’autre, sera contenu dans l’équation en ayant égard à la seule variabilité de elles formeront donc dans la même superficie une section qui sera à simple ou à double courbure, et qui sera déterminée par les deux équations conjointes

ou

.

On voit par là que, pour trouver le maximum ou le minimum de la surface entière, il faudra chercher la plus grande ou la plus petite ordonnée qui convient à cette même section ; on aura donc de nouveau

ce qui donnera la valeur de l’autre variable

11. Passons maintenant à la différentielle de elle a été d’abord supposée (3) égale à mais puisque dans ce cas est déterminé par dans l’équation ou bien dans sa différentielle est égal à ce qui rend

il résulte donc que si est positif, savoir si l’ordonnée sera la moindre ; si elle sera la plus grande, et si elle ne sera ni l’une ni l’autre, à moins que les conditions requises dans les différentielles des genres plus élevés ne soient remplies. Or, en réfléchissant sur ces maximum et minimum, il sera aisé de comprendre que l’ordonnée ne pourra pas être un maximum entre toutes les autres, à moins qu’elle ne soit la plus grande de toutes celles qui sont contenues dans la section déterminée par et de plus que toutes les ordonnées qui composent cette même section ne soient encore elles-mêmes des maximum dans les sections parallèles correspondantes (10). On prouvera de même que la quantité ne saurait être absolument un minimum sans qu’elle soit de même un minimum dans la section qui contient tous les minimum. Car dans tous les autres cas l’ordonnée serait ou la plus grande ou la plus petite d’entre celles qui ne sont ni les plus grandes ni les plus petites, ou bien entre les plus grandes ou les plus petites, elle ne serait ni la plus grande ni la plus petite, ou enfin elle serait la plus grande d’entre les plus petites, ou au contraire, ce qui ne donne pas un vrai maximum ou minimum comme on cherche. De tout ceci je conclus donc qu’après avoir tiré des équations les valeurs de et et les avoir substituées dans et dans il faut, pour que soit un vrai maximum, que soit négatif et

et au contraire, si doit être un vrai minimum, on doit trouver positif et

conformément à la théorie générale expliquée (4 et suiv.).

12. Si, au lieu de considérer d’abord constant et variable, on avait fait variable et constant, on serait parvenu aux déterminations suivantes

pour le maximum, et

pour le minimum, ce qui revient au même. Au reste, cette méthode que nous venons d’employer pour découvrir les conditions des maximum et minimum dans les fonctions à deux seules changeantes, est également applicable à toutes les autres fonctions plus composées, elle a même l’avantage d’être plus analytique et plus directe que la première, c’est pourquoi je tâcherai ici de la développer dans toute sa généralité.

13. Soient les variables contenues dans en tel nombre qu’on voudra ; je ne considère d’abord qu’une variable seule, et je tire par la différentiation l’équation pour le maximum ou minimum qui lui convient ; puis en passant à la différentielle seconde, je trouve les conditions qui déterminent la proposée à être un maximum ou un minimum, ou ni l’un ni l’autre. Après cette première opération, je substitue dans ou dans ses différentielles simplement la valeur de la première variable trouvée, et je procède sur une autre variable de la même manière ; ensuite, mettant de nouveau dans la fonction proposée la valeur qu’on aura trouvée pour cette seconde variable, on passera à l’examen d’une troisième variable, et ainsi de suite, etc. Soit la première variable qu’on veut considérer dans , et on aura

d’où et pour le minimum, pour le maximum (1). Que et soient à présent toutes deux variables, il en résultera

qui, à cause de se réduit à

d’où l’on tire

mais puisque le sera aussi, et par conséquent

ce qui donne

cette valeur substituée dans la changera en

j’aurai donc et

pour le minimum, et

pour le maximum, savoir, puisque est positif dans le premier cas et négatif dans le second, en multipliant par il résultera toujours la même condition de Si, outre les deux précédentes, il y a encore une troisième variable à considérer, je cherche la valeur de eu égard à ces trois variables et je trouve

ce qui, à cause, de se change en

donc la différentielle seconde sera

À présent, par le moyen des équations

ou bien de leurs différentielles

je cherche des valeurs de et en et je trouve

je les substitue dans l’expression de ce qui me donne

Il résulte donc en premier lieu pour le maximum ou minimum

ensuite

pour le minimum, et pour le maximum ; ou bien, en ôtant le dénominateur qui est toujours positif, on a

pour le minimum, et pour le maximum. Soit multipliée cette expression par , qui est positif dans le premier cas et négatif dans le second, et on aura

soit pour le maximum, soit pour le minimum, savoir

On suivra le même procédé pour un plus grand nombre de variables.

14. Cette méthode, étant générale pour quelque nombre de variables que ce soit, ne sera pas bornée aux seules fonctions algébriques, mais pourra encore s’étendre avec succès aux maximum et minimum qui sont d’un genre plus élevé et qui appartiennent à des formules intégrales indéfinies. Je me réserve de traiter ce sujet, que je crois d’ailleurs entièrement nouveau, dans un ouvrage particulier que je prépare sur cette matière, et dans lequel, après avoir exposé la méthode générale et analytique pour résoudre tous les problèmes touchant ces sortes de maximum ou minimum, j’en déduirai, par le principe de la moindre quantité d’action, toute la mécanique des corps soit solides, soit fluides.

15. Je finirai ce Mémoire par quelques exemples des plus simples qui éclaircissent la théorie qu’on vient d’établir. Soient tant de corps qu’on voudra parfaitement élastiques et rangés en ligne droite sans se toucher ; supposons que le premier vienne choquer le second avec une vitesse donnée , le second avec la vitesse acquise du premier choque le troisième, et ainsi de suite ; les masses du premier et du dernier étant données, on demande celles des corps intermédiaires, afin que le dernier reçoive la plus grande vitesse possible. Soit la masse du premier, et celle du dernier ; soient ensuite les masses intermédiaires inconnues ; par les lois du choc on trouvera la vitesse communiquée par le premier corps au second égale à celle que donne celui-ci au troisième égale à et ainsi de suite ; donc la vitesse que recevra le dernier sera exprimée par

expression qui doit devenir un maximum. Pour en trouver plus aisément la différentielle, qu’on la suppose égale à , et prenant les logarithmes d’une part et de l’autre, on trouvera

ce qui donne par la différentiation

d’où, en mettant ensemble et réduisant au même dénominateur les termes affectés des mêmes différentielles, l’on tire

On aura donc en premier lieu pour le maximum ou minimum les équations suivantes

qui donnent les analogies

savoir

d’où l’on voit que toutes les masses doivent constituer une progression

géométrique, dont les deux extrêmes sont les données et . Pour juger à présent du maximum ou minimum, soit fait d’abord, pour abréger,
....................,

on aura

............;

donc

.........................................

Or, comme les termes doivent être en progression continue, si l’on nomme la raison constante d’un antécédent quelconque à son conséquent, on trouve

de plus

lesquelles valeurs substituées dans les expressions précédentes les réduiront à

et ainsi des autres. On aura donc

On voit par là en premier lieu que est négatif, et que par conséquent la proposée doit être un maximum si les autres conditions se trouvent remplies. Or

donc

1o

donc

et par conséquent

2o

S’il n’y a que deux masses intermédiaires et , il suffit d’avoir égard à la première de ces conditions ; s’il y en a trois, il faut encore considérer la seconde ; s’il y en avait plusieurs autres, il faudrait avoir recours à autant de conditions qu’il y a de variables. Au reste, dans ce problème, on les trouvera toutes remplies si on veut bien prendre la peine de pousser plus loin le calcul ; de sorte qu’on peut franchement assurer que, lorsque les masses intermédiaires, quel que soit leur nombre, sont telles qu’elles forment une progression géométrique entre les deux extrêmes données, la vitesse que reçoit la dernière par leur moyen est toujours la plus grande possible. Ce problème a été traité par M. Huyghens, le premier, et depuis par beaucoup d’autres Géomètres ; mais sans avoir aucunement égard aux nouvelles déterminations, que nous avons cependant trouvées nécessaires pour s’assurer de l’existence du maximum ou minimum.

16. Soit l’équation générale pour les surfaces de second ordre


qu’on se propose de trouver le point où l’ordonnée est la plus grande ou la plus petite ; on aura, en différentiant,


ce qui fournit d’abord les deux équations suivantes


d’où l’on tire


Différentions de nouveau la différentielle trouvée, et on aura, puisque ,


où les quantités , ne se trouvent plus. Or, afin que l’ordonnée soit un vrai maximum ou minimum, il faut que et soient toutes deux négatives dans le premier cas, et toutes deux positives dans le second ; de plus, il faut encore que , car sans cela les valeurs trouvées pour les ordonnées et ne donneraient jamais ni un maximum, ni un minimum ; en effet, toutes les fois que n’est pas plus grand que , le célèbre M. Euler a démontré par une autre voie, dans l’Appendice à l’Introduction à l’Analyse des infiniment petits, que la surface proposée s’étend à l’infini et qu’elle a une asymptote conique. Il paraît donc clairement que la méthode pour déterminer les maximum et minimum. quand il y a plusieurs variables, en ne les regardant qu’une à la fois, peut souvent être très-fautive. Car, par exemple, dans le cas précédent, en traitant d’abord comme variable, on trouve la différentielle première et la seconde de même, en faisant varier , on a pour la différentielle première et pour la seconde Or les deux différentielles premières posées égales à zéro donnent les mêmes équations qu’on a trouvées, et les deux secondes font voir que si et sont toutes deux positives ou toutes deux négatives, l’ordonnée est un maximum ou un minimum, si on a simplement égard à la variabilité des et considérées séparément ; mais on n’est pas en droit de conclure pour cela que soit un maximum ou un minimum, par rapport à toutes deux ensemble, comme on vient de le voir.


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