Mémoires d’une danseuse russe/T2-02-3

Sous les galeries du Palais Royal (1 à 3p. 151-160).

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III

CON RANCE ET CUL FOIREUX.



H uit jours après mon entrée dans l’atelier de couture, la gouvernante entra comme une furie, se dirigeant vers la sous-maîtresse, qui devina qu’une tempête était suspendue sur son postérieur.

— J’en apprends de belles, Miarka. Tu as conversé ce matin avec le groom du général pendant cinq minutes. Tu tentais sans doute de le débaucher. Tu sais bien pourtant qu’il est défendu de parler aux hommes sous peine du fouet. Aussi tu peux être assurée que je vais te faire expier cruellement ta criminelle conversation.

— Mais, dit Miarka, on vous a trompée, maîtresse, je n’ai fait que lui rendre son bonjour en passant.

— Ah ! oui, tu veux m’en vendre, et tu crois dans ta naïveté que je vais m’en rapporter à ton dire, plutôt que d’ajouter foi à la parole des témoins qui t’ont surprise. Tu ajoutes le mensonge à la faute, tu vas le payer cher.

La matrone prit un lourd faisceau de verges sur la table. Miarka, voyant que miséricorde se perdait, se retourna sur son estrade, qui était élevée de deux pieds au dessus du sol, s’agenouilla, attendit qu’on vint la trousser. La grande fille qui la remplaçait dans ses fonctions, quand elle venait d’être fouettée sévèrement, vint lui relever les dessous, qu’elle lança sur les reins, découvrant un superbe postérieur ivoirin.

La fouetteuse se mit à fustiger les grosses fesses à coups de verges, après avoir dit quelques mots à l’oreille de la grande fille, qui sortit aussitôt. Les verges retombaient avec force sur les globes rebondis, sillonnant la peau de lignes rouges, sans que le postérieur fit un mouvement d’impatience, et sans qu’on entendît une plainte.

Pourtant la correction était très sévère, on voyait que cette mégère fouettait la plantureuse sous-maîtresse avec une vraie passion de brute. Ses narines palpitaient, ses yeux, fixés sur cette mer de chairs lubriques qui l’hypnotisaient, lançaient des éclairs fulgurants, et elle tapait à tour de bras, lui détachant ainsi trente neuf coups de verges. Les fesses et les cuisses étaient en pitoyable état, tuméfiées dans tous les coins.

Comme elle détachait le dernier coup de verges, la grande fille rentra, portant un gros bouquet d’orties nouées dans le bas en forme de manche. Je me demandais à quoi allaient servir ces orties ? La sous-maîtresse dut se relever et se présenter de face. Elle avait du sang sur les lèvres, qu’elle avait dû se mordre, mais pas une larme dans les yeux.

La grande fille lui leva les jupes par devant jusqu’au nombril. Elle avait une belle toison noire, tenant toute la largeur du ventre et haute d’un empan. La féroce mégère, armée de son bouquet d’orties, la fouetta sur les cuisses, frappant à la porte du séjour de la volupté. La peau se soulevait à chaque appel, le bas du ventre et le haut des cuisses étaient enflés à éclater.

On laissa retomber les jupes. Je croyais que c’était fini, mais l’ouvrière dégrafait le corsage, rabattant les deux pans, et la superbe gorge blanche apparut toute nue dans l’échancrure de la chemise. Cette cruelle femme cingla avec son bouquet d’orties les deux gros seins qui enflaient à vue d’œil, et qui bientôt furent de la grosseur de deux citrouilles. La pointe avait disparu.

On ne put naturellement pas renfermer la gorge enflée dans le corsage, et la sous-maîtresse dut suivre la vilaine femme, les mamelons à l’air, mais cette fois avec des larmes dans les yeux.

— Maintenant c’est le moment le plus horrible à passer pour la pauvre Miarka.

Je demandai pourquoi.

— Pourquoi ? Cette horrible mégère a avec la sous-maîtresse des exigences révoltantes. Chaque fois qu’elle la fouette ainsi, elle se met sur le vase.

Quand elle en sort, et que ses fesses ridées émergent au-dessus du pot de chambre elle crie : « Ici Mirza ! » comme si elle s’adressait à une chienne. Et Miarka vient faire Mirza, léchant avec des nausées le trou du cul foireux, avec le fumet qui monte du vase à son nez.

Tu as vu qu’elle emportait les orties dont elle s’est servie, elle en a pourtant presque toujours dans sa chambre. Eh ! bien, c’est pour l’encourager à faire la chienne, si l’odorat venait à lui manquer. Elle la fouette entre les cuisses, jusqu’à ce que les lèvres soient gonflées, comme des mamelons de pucelle, qui l’obligent à se tenir les jambes écartées, et qui sont tellement serrées, que le pipi, qui ne peut plus sortir suinte sur les cuisses.

C’est d’ailleurs par ce procédé qu’elle la força à lui servir d’essuie-cul. Le premier jour, Miarka s’y refusa obstinément. Elle sonna, une servante entra.

— Va me cueillir un paquet d’orties.

La fille remonta, et tendit à sa maîtresse, les orties nouées comme tu les as vues.

— Tiens-la moi.

La servante qui était au courant, fit agenouiller la sous-maîtresse, et lui tint la tête au dessus du fumet qui s’exhalait du récipient, pendant que les orties, maniées par la main de la féroce femme, la fouettaient entre les cuisses, piquant affreusement ces bords si sensibles, arrachant des cris d’écorchée vive à la pauvre fille.

Elle vint représenter son cul foireux à Miarka, essayant de le lui mettre sur les lèvres. Elle détourna la tête avec dégoût Ce fut alors le tour de la gorge, qui enfla comme aujourd’hui, mais elle perdit sa peine.

Elle eut la barbarie de nous la renvoyer nous surveiller avec sa gorge nue, dont la peau tendue à éclater était couverte d’une roséole. Elle marchait difficilement, les jambes écartées, elle ne put s’asseoir. Elle souffrait le martyre, quand elle devait pisser. Les lèvres et la gorge ne désenflèrent qu’au matin.

Le lendemain, trouvant la même répugnance dans Miarka, elle lui fit mettre un paquet d’orties entre les cuisses tout en haut, et tandis que la servante lui tenait les genoux serrés, pour que les piquants entrassent bien partout, la fouetteuse lui appliquait trente neuf coups de verges sur les fesses, qu’elles meurtrissaient à chaque cinglée.

Ce fut pendant huit jours une lutte sanglante entre la chienne et la maîtresse.

Le huitième jour, la matrone vint la trouver dans l’atelier, la fit s’agenouiller sur l’estrade et trousser par deux ouvrières, qui épinglèrent ses dessous aux épaules sur l’ordre donné. Nous pensions qu’elle allait la fouetter devant nous, comme elle l’avait déjà fait. Mais nous vîmes quelle était sa cruelle intention.

Elle prit des mains des ouvrières la pelote d’épingles et se mit à en piquer dans la chair des fesses, au milieu des cris épouvantés de la pelote vivante. De chaque piqûre, il sortait une gouttelette de sang. La peau en était constellée, et comme les fesses se secouaient, les gouttes en s’allongeant prenaient la forme de larmes rouges.

Elle en planta vingt-cinq sur chaque fesse en rond, de façon qu’il y avait une pelote sur chaque globe.

Elle la fit relever, l’emmenant avec elle les jupes troussées, pendant que son gros postérieur saignant se déhanchait à chaque pas, et que la chanson aiguë continuait.

Cette fois, quand la sale truie lui présenta son cul foireux à lécher, la pelote vivante dont les yeux étaient obscurcis par les larmes, se jeta sur l’horrible mets, et lécha le dépotoir. Elle la lécha ensuite par devant pendant une heure, souffrant toujours horriblement des piqûres d’épingles fichées dans ses fesses, mais elle ne voyait pas la marmite ridée dans laquelle elle barbotait.

Elle ne reparut pas de la journée. Elle dut se tirer elle-même les cinquante épingles, souffrant autant que lorsque la mégère les lui avait plantées dans les fesses.

Le lendemain elle nous montra son derrière. Les piqûres ressemblaient à de petits boutons rouges. Elle garda ces deux pelotes plus d’un mois.

Depuis ce jour, chaque fois que la truie la fouette sous nos yeux, la même scène de scatologie se reproduit, car rien ne met la sale vache en rut, comme de fouetter la sous-maîtresse en public.

Pourvu, pensé-je, que je ne serve jamais de pelote vivante ! Ce doit être joliment douloureux.

Quand la sous-maîtresse rentra avec sa gorge nue démesurément enflée, elle se dirigea vers un petit placard qui servait à enfermer les coupons d’étoffe, en retira un verre, une carafe, un petit flacon et une cuvette cachés derrière les lés.

Elle versa de l’eau dans le verre, puis quelques gouttes de parfum de violette dont elle se servait comme toutes les ouvrières, qui, servant de femmes de chambre, devaient être parfumées. Elle se rinça la bouche huit ou dix fois, crachant dans la cuvette. Puis avec son mouchoir imbibé elle se tamponna les lèvres et le menton à plusieurs reprises.

Comme elle ne pouvait s’asseoir à cause de l’état de ses fesses endolories, elle se promena dans l’atelier. Toutes les ouvrières se levèrent sur son passage, et l’embrassèrent avec effusion. J’en fis autant quand elle arriva à moi, et je l’embrassai du meilleur cœur du monde.


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