Mélanges de littérature et d’histoire/16

L’ORTHOGRAPHE DE NOS PERES
ET CELLE DE NOS ENFANTS


Parmi les questions actuellement à l’ordre du jour, il en est une qui a le rare privilège d’intéresser presque tout le monde, et de susciter par conséquent des polémiques très vives, c’est la question de l’orthographe. En matière d’orthographe comme en fait de politique, il y a des partis : des conservateurs à outrance, des radicaux pleins d’audace, des modérés qui constituent la foule. Les premiers sont heureux de penser que l’art d’écrire correctement n’est pas accessible au vulgaire ; pour rien au monde ils n’abandonneraient la supériorité qu’ils croient avoir parce que jamais ils ne font une faute d’orthographe. Plaignez-vous à eux des difficultés sans nombre qui vous arrêtent quand vous voulez écrire tel ou tel mot, ils n’écoutent pas ; ils jugent même que l’Académie française, quand elle a publié en 1878 une nouvelle édition de son Dictionnaire, et permis ou pour mieux dire prescrit d’écrire : diphtongue, rythme, phtisie, révision, au lieu de diphthongue, rhythme, phthisie, révision, etc., est entrée d’une manière bien inconsidérée dans la voie des concessions et des capitulations.

En face de ces partisans de l’ancien régime se dressent parfois des révolutionnaires qui voudraient renverser de fond en comble un édifice vermoulu, c’est ainsi qu’ils nomment noire système orthographique. On doit, disent-ils, écrire comme on prononce, et supprimer toutes les lettres inutiles. Ces novateurs admirent sans doute la phrase célèbre du caporal d’ordinaire qui déplorait en son patois la mauvaise qualité du pain et son peu de cuisson, et rédigeait ainsi son rapport : Pin-pa-bon-é-pa-zacé-kui. Volontiers, ils annonceraient la mort d’une personne en ces termes LÉDCD (elle est décédée).

Mais ces iconoclastes farouches sont en petit nombre, et c’est tout au plus si leurs récriminations violentes et leurs projets de réforme ortografik’ obtiennent de temps à autre un succès de gaieté[1] La masse n’est pas avec eux ; elle subit sans murmurer les lois qui lui sont imposées, et ne songe même pas à demander qu’on en abroge quelques-unes. On a dit à nos contemporains que le fait de mettre ou de ne mettre pas l’orthographe distinguait seul, en ce siècle d’égalité, le bourgeois du palefrenier endimanché, la maîtresse de maison de la cuisinière en toilette ; ils ont donc appris l’orthographe, et ils la font apprendre à leurs enfants, d’autant plus que les jurys d’examens, à tous les degrés de la hiérarchie, se montrent intraitables sur cette question. Mais parmi les modérés eux-mêmes, il est des hommes qui déplorent en secret un tel état de choses. Il leur paraît infiniment regrettable de perdre sept ou huit ans pour obtenir un résultat si mince, pour arriver en somme à dessiner de mémoire, sans en omettre ou sans en altérer une seule, les différentes lettres dont se composent les mots. On parvient, disent ces modérés, à orthographier convenablement le français moderne ; mais si par malheur on cherche à s’instruire davantage, les résultats acquis vont se trouver compromis. Apprendre l’espagnol ou l’italien, c’est déjà bien dangereux à ce point de vue, on risque d’écrire ortografe ou filosofie ! Que sera-ce, si l’on a la curiosité de lire nos vieux auteurs dans les anciennes éditions, si l’on songe en écrivant aux lois de l’étymologie, de l’analogie ou de la phonétique ? Un membre de l’Institut qui savait le français aussi parfaitement que possible, Charles Thurot, avouait avec une simplicité charmante que l’orthographe d’usage le mettait chaque jour dans le plus grand embarras. « Si je réfléchis en écrivant un mot douteux, disait-il parfois à ses élèves de l’École normale, je suis perdu, j’écris aggrégation, allourdir, consonance, etc., je n’ai plus alors qu’une ressource, je laisse aller ma plume en songeant à autre chose, et je me demande ensuite si les mots tels que je viens de les écrire m’auraient ou non attiré des réprimandes quand j’étais écolier. » Et voilà où en arrivent ceux qui cherchent encore à s’instruire quand ils ne sont plus sur les bancs de l’école !

Frappés de ces inconvénients, des hommes qui ne sont ni conservateurs à outrance ni révolutionnaires voudraient que l’on fît enfin quelque chose pour tâcher d’y remédier. Voilà pourquoi, dans ces derniers temps, on a vu des universitaires, des membres de l’Institut, des professeurs de français à la Sorbonne et au Collège de France réclamer des réformes et obtenir gain de cause dans une certaine mesure. On a dressé une sorte d’état des façons d’écrire qui peuvent être tolérées, et les jurys d’examen ont été invités officiellement à en tenir le plus grand compte. Mais il n’en demeure pas moins convenu que les écoliers doivent savoir l’orthographe : les circulaires ministérielles n’ont pas modifié la situation.

On ne demandait pas de modifications radicales, on savait trop bien qu’elles seraient impossibles. Constituer de toutes pièces une orthographe nouvelle, fût-elle parfaitement simple et conforme aux lois de la logique, ce serait en ajouter une de plus à celles que la langue française a déjà subies. Ce serait compliquer la difficulté, à moins pourtant qu’un nouvel Omar ne parvienne à détruire tous les ouvrages imprimés ou manuscrits orthographiés à la manière ancienne, contraires par conséquent au nouvel Alcoran, et qu’il n’en reste plus un seul exemplaire sur la surface du globe. Les hommes dont je parle seraient désolés, si l’on obtenait un semblable résultat, car ils aiment les vieux livres et les anciens manuscrits ; ils se contenteraient pour eux et pour leurs enfants de modifications en petit nombre et surtout de simplifications ; ils souhaiteraient en un mot que l’on fit quelque chose. Le malheur est qu’ils ne s’entendent pas bien entre eux, les uns prétendant abolir ceci et conserver cela, les autres au contraire tenant beaucoup à ce qu’on veut supprimer et faisant bon marché de ce qu’on voudrait garder. Les uns raisonnent sur des principes, les autres font intervenir des questions de sentiment ; dans ces conditions-là il est impossible d’aboutir. Mais pourquoi ne laisserions-nous pas de côté, pour quelque temps du moins, les sentiments et les principes ? Ne serait-ce pas le cas d’appeler à notre secours la meilleure de toutes les conseillères quand il est question de prendre un parti, je veux dire l’histoire ? En politique, ceux qui la savent bien ont sur tous les autres une supériorité marquée ; il pourrait en être de même dans le cas présent, puisque notre orthographe a son histoire, et une histoire fort curieuse. Nous nous plaignons des bizarreries, des « chinoiseries » de l’orthographe moderne, mais a-t-elle toujours existé telle que nous la voyons ? Les siècles qui nous ont précédés ont-ils attaché à la manière dont on écrit les mots autant d’importance que nous ? Exigeait-on dans les différents examens, — car il y a toujours eu des examens, et sans doute il y en aura toujours, — des compositions parfaitement orthographiées ? Méprisait-on les personnes qui n’écrivaient pas « congrûment, » pour employer l’adverbe cher à Bélise ? Enseignait-on dans les collèges, dans les écoles primaires ou dans la famille, quand il s’agissait d’une éducation particulière, cette science qui tient une si grande place dans notre pédagogie contemporaine ? Tâchons de répondre à ces différentes questions ; jetons un coup d’œil sur le passé pour éclairer le présent, voyons ce qu’a été l’orthographe de nos pères ; peut-être nous sera-t-il facile alors de juger ce que pourrait, ce que devrait être la nôtre, ou du moins celle de nos enfants.

On sait avec quel soin les instituteurs et autres maîtres de la jeunesse enseignent l’orthographe à leurs élèves : ils leur font faire par centaines, sinon par milliers, des dictées et des exercices de toute nature, orthographiques ou cacographiques ; ils punissent sévèrement quiconque a péché par ignorance ou par étourderie ; ils encouragent les autres en prodiguant les récompenses, et il faut voir comme les parents sont heureux et fiers quand leur enfant a remporté le prix de dictée à l’école primaire ou au collège. Or, j’ai beau lire et relire les anciens plans d’études, les programmes des petites écoles et des collèges avant et pendant la Révolution, l’orthographe n’y figure à aucun titre. Le bon Rollin se plaint même, au commencement de son Traité des études, que cette partie de la grammaire soit assez ordinairement « ignorée ou négligée, et quelquefois même par les plus savants. » Ce n’est pas des écoliers qu’il entend parler, mais des hommes faits, et le renseignement est bon à recueillir. « Ce défaut, ajoute Rollin, selon toutes les apparences vient de ce qu’ils n’y ont pas été exercés de bonne heure. » Il avertit donc les maîtres d’y donner un soin particulier. Un peu plus loin il émet le vœu que les régents d’un même collège s’entendent sur la façon d’écrire debvoir ou devoir, tiltre on titre, poulmon ou poumon, etc., et cela pour que les écoliers « ne soient pas obligés de changer d’orthographe à mesure qu’ils changeront de classe. » Il est vrai qu’en changeant de collège ils étaient exposés au même inconvénient. Les ouvrages classiques du jésuite Buffier, ceux qu’il destinait aux « pensionnaires du collège Louis-le-Grand, ses élèves, » sont orthographiés de la manière la plus bizarre ; il écrit géografie, cronologie, histoire universèle, litérature, sience, périfrases, strophes[2], idile, poésie lirique, entousiasme, Jésus-Chrit et christianisme[3] ; c’est vraiment la tour de Babel.

Si les choses se passaient de la sorte en 1726, alors que Voltaire avait trente ans, on peut juger de la façon dont l’orthographe était traitée dans les collèges sous le règne de Louis XIV. Pourquoi d’ailleurs se serait-on embarrassé d’une telle étude, alors que le français était, je ne dis pas relégué au second plan, mais absolument sacrifié dans ces établissements où l’on apprenait à parler et à composer en latin. « Vous écrivez le français comme si c’était votre langue maternelle, » disait un jour à Rollin auteur de l’Histoire ancienne le chancelier Daguesseau justement étonné. On n’enseignait donc pas l’orthographe dans les collèges sous l’ancien régime ; le mot ne se trouve même pas, chose digne de remarque, dans un certain nombre de dictionnaires français-latins à l’usage des classes, publiés en 1636 et en 1675, alors que le lexique latin-français correspondant mentionne orthographia, la manière et science d’escrire chacun mot par les lettres[4]. Des dictionnaires justement estimés alors, comme ceux de Danet, de Richelet, de Joubert, écrivent le mot orthographe sans h après le t, et l’auteur d’un Traité d’orthographe écrit to jusqu’à la page 170 et tho dans la dernière partie de son livre[5]. Un écolier qui se servirait aujourd’hui de ces livres classiques faits pour ses camarades du temps jadis y apprendrait l’art de faire une infinité de fautes que son étourderie n’avait pas prévues, il serait perdu sans ressource. Mais au xviie siècle, pour devenir maître ès arts ou pour obtenir les grades de bachelier en droit ou en théologie, les jeunes gens n’avaient pas besoin de savoir écrire une ligne de français ; pour les rendre meilleurs latinistes, on allait jusqu’à leur défendre de parler français en récréation !

Mais avant d’entrer au collège pour y étudier les langues anciennes, la rhétorique et la philosophie, l’enfant avait dû travailler chez ses parents ou à l’école, ne fût-ce que pour apprendre à lire ; et sans doute ses premiers maîtres lui avaient enseigné l’art de ne pas faire de fautes grossières en transcrivant ses modèles d’écriture. N’oublions pas qu’au siècle de Louis XIV la plupart des enfants, même à la campagne, même les filles, apprenaient d’abord à lire le latin, car l’idéal était de les mettre à même de servir la messe ou de chanter au lutrin. Les maîtres et maîtresses d’école n’en savaient guère plus long que leurs écoliers, et enfin les « maîtres écrivains » qui ne s’appelaient pas encore professeurs de calligraphie, ou même professeurs de belles lettres, étaient en général fort ignorants. L’un d’entre eux, beaucoup plus instruit que ses confrères, a publié à la fin du règne de Louis XIV les Éléments ou premières instructions de la jeunesse, et cet ouvrage du sieur de Blégny est si curieux que je crois bon de le faire connaître avec quelque détail. Les modèles d’écriture, gravés avec le plus grand soin, y tiennent naturellement la première place, et l’on peut en les étudiant apprendre la « bonne métode. » Mais notre maître écrivain ne s’en est pas tenu là ; il a voulu composer pour ses chers élèves un Traité d’ortografe et un Traité d’aritmétique facile. Le traité d’orthographe, le seul qui puisse nous occuper ici, se divise en deux parties distinctes : 1° Les règles de l’ortografe conformes au bon usage ; 2° Manière décrire correctement divers mots. Étienne de Blégny savait son monde, car il instruisait les enfants de la noblesse ; voyons donc, d’après son livre, comment on orthographiait chez ceux qui faisaient le bon usage. Nous apprenons ainsi qu’en 1712 il fallait écrire Avocat et non plus Advocat, Blé, Pié, Mui, et non Bled, Pied, Muid ; « plusieurs écrivaient » Filosophie, Fisionomie, Fantome, Gran, Secon, Blon, Rétorique, Caractère, Estomac, Almanac ; et l’auteur du Traité adopte ces façons d’écrire. Il explique à sa manière la fameuse règle des participes, pierre d’achoppement de tant d’infortunés, et il l’appuie des exemples suivants : la nouvelle que m’a donné votre lettre ; l’honnêteté que m’a fait votre sœur ; elles les ont aperçu mangeant. « Ces participes doivent être invariables, dit-il, parce qu’ils sont immédiatement suivis d’un nom ou d’un verbe[6]. » Les règles de la ponctuation sont exposées de même en grand détail, et voici le curieux spécimen qui les accompagne : « La paresse produit en l’homme un sommeil, qui est une image de la mort, et qui a les mêmes éfets ; puisqu’il lui ôte l’action et le mouvement : c’est un sepulchre honteux pour les vivants : celui qui y demeure enseveli, n’est pas seulement privé de la gloire et de l’avantage, qui revient des actions vertueuses : mais sa vie est pleine de misères, de douleur et de nécessité. » Quand à la Manière d’écrire correctement divers mots, c’est un lexique fort curieux ; on y trouve en grand nombre des mots comme anacorette, ciprès, décendre, éco de la parole, fan de biche, pan, taon, neud, taiter la mamelle, martyr, martiriser, nége, peigne, nétoier, nettement, orfévrie, orizon, hipotèse, limonade, limonneux, paticerie, plote, saumont, Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/340 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/341 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/342 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/343 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/344

« Il ait deia trop tard pour rendre conte de mon arivée issy. Tout cela seit fait fort heureusement grasse adieu. »

« … Nous leur avons fait faire des ofre et tout plain d’autre propositions elle ni veuile antandre et jusqissy les deux partis témogne de vouloir tenir bon chacun en sa pretantion. »

La première duchesse de Longaeville, la Mère Angélique Arnauld, la marquise de Sévigné, la comtesse de Grignan, Mme  de Montespan, Mme  Racine enfin, pour ne pas multiplier indéfiniment les exemples, traitaient l’orthographe d’une façon aussi cavalière ; toutes auraient été refusées à ce qu’on appelle aujourd’hui l’examen de seize ans, en voici quelques preuves entre cent.

Lettre de la duchesse de Longueville, 11 mars 1627.

« Monsieur feron honorant de tout mon cœur le dessain destablir un monastère a paris en lhonneur du st sacrement Je me suis résolue d’en estre la fondatrice et pour cet affect Je vous prie poursuivre lafaire en mon nom et den informer monsieur le cardinal barbarin et monsieur le cardinal bentiuoglio et Monsieur de betune pour lesquels Je vous envoyé des lestres que vous leurs presenterez de ma part si vous avez besoin d’une procuration de moy faicte sen dresser une minute et Je vous la feray expédier Icy cependent ceste lestre vous en servira et vous asseurera que Je vous sauray très bon gre de la peine et du soing que votre zelle vous faict apporter en un cy sainct œuvre[7]. »

Fragment de lettre de la Mère Angélique, 25 mars 1627.

« Mon R. Père JC. se donant a nous vous sanctifie par sa grâce, nous avons receu vos secondes [lettres] avec beaucoup de joye ne nous etonnant pas des diticultes Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/346 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/347 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/348 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/349 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/350 en termes excellents, et en cela il suivait l’exemple de Malherbe, le tyran des mots et des syllabes, l’exemple de tous les grands écrivains du siècle du Louis XIV et du sien.

Est-ce à dire qu’avant le xixe siècle personne n’ait tenté de réglementer l’orthographe, de la ramener à des principes un peu plus fixes ? On se tromperait étrangement si l’on avait cette pensée, car les essais de réforme ont été très nombreux ; mais tous ont échoué devant l’indifférence ou le mauvais vouloir des lettrés, des grammairiens et du public lui-même. Au xvie siècle il y avait déjà deux partis en présence ; les uns prétendaient que l’on doit tenir le plus grand compte de l’étymologie, et pour faire étalage de leur science ils introduisirent une infinité de lettres qui ne se prononçaient pas ; ils écrivirent aultre, tiltre, advocat, espic, et même scavoir, parce que ce mot leur paraissait dériver du latin scire comme les précédents dérivaient de spica, advocatus, titulus, alter. D’autres, au contraire, voulurent conserver dans la mesure du possible les façons d’écrire que leur avait transmises le moyen âge, et quelques-uns poussèrent l’amour de la réforme aussi loin que l’ont pu faire les révolutionnaires de nos jours. C’est ainsi que Sylvius (Jacques Dubois), Meigret, Pelletier du Mans et Ramus au xvie siècle, Lesclache et Lartigault au xviie, pour citer seulement les principaux, prétendirent rapprocher l’écriture de la prononciation, et constituer une orthographe nouvelle. Mais ces réformateurs s’accordaient si mal entre eux qu’ils devinrent la risée du public. Un grammairien célèbre du xviie siècle, Régnier-Desmarais, s’est même amusé, pour faire voir le ridicule de Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/352 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/353 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/354 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/355 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/356 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/357 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/358 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/359 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/360 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/361 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/362 Page:Gazier - Mélanges de littérature et d’histoire, 1904.djvu/363

Voilà, ce semble, des réformes qui n’ont rien de chimérique, puisqu’elles ont pour objet de supprimer des complications introduites récemment par le pédantisme tyrannique de quelques-uns, et de ramener nos contemporains aux saines traditions du passé. Alors que le champ des études était infiniment plus borné qu’il ne l’est aujourd’hui, on avait cru devoir se restreindre ; restreignons-nous de même, nous qui sommes écrasés par la masse des connaissances jugées indispensables ; renonçons aux chinoiseries de l’orthographe actuelle, et réservons-nous pour les études infiniment plus sérieuses qu’exige l’état de notre société moderne.




  1. En 1827, un d’entre eux fit imprimer une brochure dont on rendit compte en ces termes : « M. N… publie le livre suivant : Apel o Fransé, réforme ortografique. Il ne doute point du sugsè, il prétend avoir pour lui un proféseur de rétorique, un qolonel et le directeur de la Revu ansiclopédique. » Ce réformateur compta, dit-on, jusqu’à 33 000 adhérents ; mais sa réforme, qui remonte à soixante ans, vécut tout juste ce que vivent les roses.
  2. Note de Wikisource : Il faut certainement lire plutôt : strofes.
  3. Ibid. : Crist, cristianisme
  4. Dictionariolum latino-græco-gallicum, F. Morel, Paris, 1636.
  5. Dictionnaire de Faulcon, au mot Orthographe, le Traité est de Jacquier.
  6. Régnier-Desmarais, grammairien officiel de l’Académie française, s’est donné bien du mal pour embrouiller cette fameuse règle des participes. Il veut qu’on écrive : Les peines que cette affaire m’a données et Les peines que m’a donné cette affaire. D’après cet oracle, il fallait écrire : Une ville que le commerce a rendu puissante. Les hommes que j’ai vu partir. Les maux que leur a causé la guerre, etc. (Traité des participes, dans le Traité de grammaire française, 1706.)
  7. Copiée sur l’autographe.