Mélanges de Sciences et d’histoire naturelle — Avril 1833/02
L’Araucano, journal officiel, qui paraît toutes les semaines à Santiago, publiait, le 9 juin 1832, l’article suivant :
« Avis important. — Des lettres de Coquimbo, jusqu’à la date du 2 de ce mois, annoncent qu’une mine vient d’être découverte entre Huasco et Topiapo. Elle est située à vingt lieues environ de cette dernière ville, et à quatre lieues de l’exploitation d’Escuti. Dès le sixième jour de la découverte, on avait commencé la fouille de quatorze filons (vetas), dont plusieurs ont fourni de l’argent à l’état métallique. Des seuls déblais on avait extrait six mille marcs de métal. On demande avec instance des expéditions considérables de mercure. Un grand nombre de mines de cuivre de la province sont abandonnées, et la population presque tout entière court à cette nouvelle source de richesse… »
Le 23 juin, le même journal publia la pièce officielle par laquelle l’intendant de Coquimbo donne communication au ministère de cette découverte.
« Monsieur le ministre, une découverte prodigieuse de minerai d’argent a eu lieu dans les montagnes de Topiapo, dans les points nommés Chanarcilla et Molle. On assure que les filons sont immenses. Dès le 22 mai, on en avait reconnu seize, plus ou moins riches. Des voyageurs qui ont visité les lieux en font monter le nombre à cinquante. Ce qui provient des déblais est du métal presque pur.
Plusieurs articles sans caractère officiel, insérés successivement dans le même journal, ont donné de nombreux détails sur les circonstances de la découverte, sur l’étendue et la richesse de la mine.
Les lettres de Santiago, en faisant part de l’esprit d’exagération ordinaire à ces sortes d’annonces, et du désir d’appeler sur le Chili l’attention des contrées étrangères, avouaient la probabilité d’une découverte importante, et confirmaient l’abandon fâcheux pour le pays d’une partie des mines de cuivre de la province de Coquimbo.[1]
- ↑ Extraits d’avis divers publiés par le ministre du commerce.