LA MENDICITÉ
Le Chronicle a recommencé sa campagne contre les trois ou quatre mendiants infirmes que l’on voit dans les rues de Québec. C’est une bien vilaine besogne que celle-là et tout-à-fait digne du Chronicle.
Vouloir supprimer la mendicité par la violence, c’est très anglais, sans doute, mais c’est anti-chrétien et tout à fait contraire à l’esprit de l’évangile.
Notre-Seigneur nous a promis que nous aurions toujours des pauvres avec nous, au milieu de nous, et non pas parqués dans les work-houses.
Mais on dira peut-être que ces mendiants estropiés ou infirmes seraient bien mieux dans un hôpital ou asile.
C’est fort possible. Et s’ils veulent y aller nous ne nous y opposerons pas. Mais qu’on ne les y force pas.
Pour notre part, nous trouvons très salutaire la présence de ces pauvres écloppés aux coins des rues. Cela est de nature à nous faire réfléchir quelque peu sur les misères de la vie humaine, cela peut attendrir nos cœurs endurcis, cela peut nous arracher l’aumône qui sauve.