Méditation sur le saint temps de carême/Transfiguration

V.

TRANSFIGURATION.


Le temps marche et Jésus redouble ses miracles,
Ses entretiens touchans, ses sublimes oracles.
Sur la route des cieux ses apôtres l’ont vu,
Le nuage a parlé, tous ont bien entendu :
« Voilà mon Fils, le fils de mon choix, » et la terre
A tressailli d’amour ! l’éclatante lumière
A frappé de terreur de faibles yeux mortels…
Ils se relèveront pour courir aux autels.
Pour convaincre vos cœurs faut-il d’autres merveilles ?
Hommes de peu de foi, que cherchez-vous encor ?
Demandez, mais ouvrez vos yeux et vos oreilles ;
Allez, vous n’avez pas épuisé le trésor.
Voici les pains bénis que la foule partage,
Ce symbole immortel du divin héritage,

Qu’on distribue encore au peuple consolé,
Chaque fois qu’à ton nom, Christ, il est assemblé.
Mangez, ne craignez pas ; car toute créature
Qui demande au Seigneur, aura sa nourriture.
Il en reste, il en reste assez pour l’avenir :
Ce pain, c’est l’espérance au sein du souvenir.
Il suffirait à tous, hommes insatiables,
Si nous venions, Seigneur, le chercher à vos tables.


Indulgence, douceur, tendresse et vous pardons,
Amassez-vous ici, trésors de l’Évangile !
Ne craignez rien, venez, cœur aimant et fragile,
Le Dieu près de mourir va sourire à vos dons.
Répandez vos parfums, aimez, Jésus fait grâce !
Madeleine, en vos pleurs votre péché s’efface,
Vous avez parfumé son front, lavé ses pieds,
Et vous avez aimé ; vos torts sont oubliés.