Mécanique analytique/Avertissement de la quatrième édition

Gauthier-Villars (Œuvres de Lagrange. Tome XIp. xxi-xxii).


AVERTISSEMENT
DE LA QUATRIÈME ÉDITION.


Au moment de publier cette nouvelle édition de la Mécanique analytique, nous avons pour premier devoir de rendre hommage au géomètre éminent qui avait entrepris en 1867 la publication des Œuvres de Lagrange et qui n’aura pas eu la joie de la voir complètement terminée. Par les tendances et les affinités de son esprit, M. Serret était admirablement préparé à remplir la tâche qui lui avait été confiée. Recherchant avant tout la précision et l’élégance de l’analyse, il avait cultivé ces qualités précieuses qu’il possédait comme un don naturel, et les avait encore augmentées par l’étude attentive, longtemps poursuivie, d’un maître incomparable. Si, plus tard, comme nous aimons à l’espérer, nos descendants lisent encore les meilleurs travaux de notre époque, plus d’un sans doute, confondant un peu les dates, sera tenté de considérer M. Serret comme un continuateur et comme un élève de Lagrange. Toutes les obligations que le devoir et l’affection imposent à un disciple pieux et fidèle, M. Serret les a en effet remplies vis-à-vis de notre grand géomètre. S’inspirant de son esprit, il a développé ou continué plusieurs de ses recherches ; et surtout il lui a élevé le plus beau monument en publiant, avec l’appui du Gouvernement, cette magistrale édition des Œuvres de Lagrange, pour laquelle il n’a épargné aucun soin, aucun travail, aucun sacrifice.

Chargé de terminer son œuvre, nous nous sommes conformé à ses intentions, et au vœu unanime des géomètres, en reproduisant la belle édition que M. Joseph Bertrand a donnée, en 1853, de la Mécanique analytique. Les notes dont M. Bertrand a accompagné le texte, celles qu’il a placées à la fin des deux Volumes, ont été lues et étudiées par tous les géomètres ; on nous aurait reproché de ne pas conserver cet admirable commentaire, digne d’un Ouvrage qui méritera toujours d’être regardé comme une des plus belles productions de la Science française.

Un jeune géomètre, M. G. Robin, qui s’est déjà fait connaître avantageusement par plusieurs travaux de Physique mathématique, a bien voulu nous aider dans la correction des épreuves. Nous nous empressons de le remercier ici du concours dévoué qu’il nous a prêté et qui nous a été très utile.

Paris, le 24 juin 1888.
Gaston DARBOUX.
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