La NuitLibrairie Fischbacher (Collection des poètes français de l’étranger) (p. 90).




LUMEN



Des ténèbres de ta nocturne chevelure,
Lourde et profonde comme une chaude fourrure,
Ton visage jaillit, jeune, frais et vermeil,
Ainsi qu’un triomphant et flamboyant soleil.

Beaux yeux illuminés d’une aube fraternelle,
Rouges lèvres qu’embrase une aurore charnelle,
Météores divins des vierges orients,
Incendiez mon cœur de vos feux souriants !

Ils ne sont, cependant, ces doux charmes de flamme,
Que le rayonnement terrestre de ton âme,
Soleil miraculeux qu’implore mon espoir !

En un jour solennel sans nuage ni soir,
Nous rendras-tu l’éclat des essences premières,
Ivresse de mes yeux. Lumière des lumières ?