Lotus de la bonne loi/Notes/Chapitre 4

Lotus de la bonne loi
Version du soûtra du Lotus traduite directement à partir de l’original indien en sanscrit.
Traduction par Eugène Burnouf.
Librairie orientale et américaine (p. 374-375).
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Notes du chapitre IV

CHAPITRE IV.

Les inclinations.] Je ferai sur ce titre la même observation que j’ai déjà présentée plus haut, chap. i, f. 166, st. 80, p. 337, à l’occasion d’adhimukti. C’est manifestement « les intelligences ou les dispositions intellectuelles, » qu’il faut dire.

f. 57 a. Respectés comme Sthaviras.] On verra dans mon Introduction à l’histoire du Buddhisme, l’explication de ce titre, et les raisons que j’ai eues de le conserver sans le traduire[1].

f. 57 b. C’est là ce qui nous semble.] J’ai traduit de cette manière la leçon du manuscrit de la Société asiatique : pratibhâti nô Bhagavan pratibhâti naḥ sugata ; mais les deux manuscrits de M. Hodgson lisent, pratilâbhinô Bhagavan pratilâbhinaḥ sugata, rattachant ces derniers mots au sujet de la proposition précédente. D’après cette leçon, il faudrait traduire comme il suit toute la phrase : « Oui, nous avons obtenu, ô Bhagavat, nous avons obtenu, ô Sugata, l’acquisition d’un grand joyau de cette espèce, qui n’était, ô Bhagavat, ni recherché, ni poursuivi, ni attendu, ni demandé par nous. »

f. 60 b. Pour un double salaire par jour.] Le texte dit, dviguṇayâ divasamudrayâ : il me paraît difficile d’assigner à cette expression une autre signification que celle que je propose. Donnerait-elle à croire que le payement se faisait avec une monnaie qui portait une empreinte ?

f. 61 a. Un kâchṭha.] Les mots qui précèdent ce terme sont tous des mesures de capacité dont j’ignore la valeur précise ; mais je ne trouve pas dans Wilson ce que peut représenter ici le mot kâchṭha, qui exprime ordinairement une division de la durée. Dans son Mémoire substantiel sur les poids et mesures des Indiens, Colebrooke cite un mot désignant une mesure de capacité, qui semble être la forme moderne du kâchṭha de notre texte[2]. C’est le mot kâṭhâ, qui exprime, selon Haughton, une mesure de capacité, usitée dans le Bengale, mais dont la valeur diffère selon les districts[3]. Ce rapprochement nous apprend déjà que kâchṭha, outre sa valeur de mesure de temps, avait aussi celle de mesure de capacité. À en croire le sens primitif de kâchṭha, « bois, » le kâchṭha devait être un vase de bois. Quelques mots plus bas, j’ai traduit bhâdjanêna par des aliments ; les deux manuscrits de M. Hodgson lisent bhâdjanêna, « un vase. »

f. 61 b.Ait acquis assez de confiance.] Je me suis trompé en lisant par conjecture viçrabdhô, « plein de confiance, » au lieu de viçrântô, « reposé, » que donnent les manuscrits de M. Hodgson. Je me trouvais confirmé dans mon erreur par la rédaction en vers qui porte, st. 28, viçrambhayi, dont le sens n’est pas douteux. Il faut donc traduire ainsi toute la phrase : « Qu’au bout de ces vingt ans, le pauvre homme cesse d’entrer et de sortir ainsi dans la maison du riche, et qu’il demeure dans sa hutte de chaume. »

f. 62 b.Nous avons acquis beaucoup.] Les deux manuscrits de M. Hodgson font suivre bahu du mot ratnam̃ ; avec cette addition, il faudrait traduire : « nous avons acquis beaucoup de joyaux. »

f. 63 b.L’énergie de la confiance.] Lisez, « l’énergie de l’intelligence, » dans le texte adhimukti balam̃ ; cette correction doit être exécutée deux fois sur cette même page.

f. 64 a. St. 5. Aux cinq qualités du désir.] Voyez ci-dessus, chap.  iii, f. 46 b, p. 371.

f. 64 b. St. 16. Comment suis-je donc venu ici ?] Lisez, « où suis-je donc venu ici ? » Le texte a kahim̃, forme populaire pour kutra.

St. 18. Mais le père, etc.] Il faut traduire plus exactement cette stance, comme il suit : « Mais en ce moment, ayant vu son propre fils, le père, assis sur son trône, est rempli de joie. »

f. 66 a. St. 37. Ceux qui sont arrivés à.] Lisez, « ceux qui sont partis pour, » et veuillez bien faire la même correction pour la st. 46, f. 66 b.

  1. Introd. à l’hist. du Buddh. t. I, ch. iii, p. 288. Ce titre trouvé par Weber dans les Sûtras de Lâṭyâyana serait-il une trace de Buddhisme ? (Ind. Stud. t. I, p. 49.)
  2. On Indian weights and measures, dans Asiat. Res. t. V, p. 100, London, in-8o.
  3. Bengâli Diction. p. 670, col. 2.