Lettres. — II (1883-1887)
Texte établi par G. Jean-Aubry, Mercure de France (Œuvres complètes de Jules Laforgue. Tome Vp. 55-56).
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À M. CHARLES HENRY

Bade [mardi 6 nov. 1883][1].
Mon cher Henry,

Je vous écris à la hâte que je suis arrivé samedi soir ici, — une température de printemps humide. Nous ne restons ici que jusqu’au 12, — de là à Coblentz jusqu’au 1er décembre, — puis Berlin.

Je me suis remis dans mes banaux engrenages. Et ça va. — Pour me consoler, sur ma table, ma cire me sourit obliquement.

J’ai écrit à Bourget pour lui donner l’adresse de Cros[2], pour l’affaire (?) en question. Bourget s’attend à un prix d’artiste (et il le mérite), mais j’ai lâché cette insinuation sans l’avis préalable de Cros, et peut-être ai-je fait une bévue ?

(À ce propos, bonjour à Cros avec tout ce que vous trouverez de plus sincère.)

Tenez-moi au courant, n’est-ce pas, de vos proses slaves et de l’Encaustique.

Bonjour à Bellanger avec mes regrets. Je vous écris à la hâte, ayant encore une dizaine de ces papiers à confectionner.

Mettez-moi aux pieds de Mme Candiani avec toutes les civilités de son abominable et puissant serviteur

Jules Laforgue.

À bientôt.


  1. La date de cette lettre nous est fournie par l’Agenda déjà cité.
  2. Il s’agissait de l’achat par M. Paul Bourget d’une cire d’Henry Cros.