Lettres de Chopin et de George Sand/Lettre 8
Texte établi par Ronislas-Edouard Sydow, Denise Colfs-Chainaye et Suzanne Chainaye, [Edicions La Cartoixa], (p. 16-17).
8. — George Sand à Eugène Delacroix, à Paris.
[avril ou mai 1838].
Mon cher Lacroix,
Je pars demain à cinq heures du matin, je voudrais bien ne pas partir sans vous dire adieu, sans vous parler de Medée,[1] qui est une chose magnifique, superbe, déchirante ; décidément, vous êtes un fameux barbouilleur ! Pour vous décider à venir ce soir, je vous dirai que Chopin nous joue du piano en petit comité, les coudes sur le piano, et c’est alors qu’il est vraiment sublime. Venez à minuit si vous n’êtes pas trop dormeur, et si vous rencontrez des gens de ma
(attribué à Charpentier) | |
GEORGE SAND
connaissance, ne le leur dites pas car Chopin a une peur affreuse des Welches. Adieu, si vous ne venez pas, souvenez vous de m’aimer un peu.
George
- ↑ La « Médée » d’Eugène Delacroix fut exposée au Salon de 1838.