Lettres d'Hippolyte Valmore à Gustave Revilliod conservées aux Archives d'État de Genève (1859-1873)/18


Archives privées 18.8.1869/91

Ministère de l’Instruction publique

Paris, le 20 Août 1869

Bien cher Monsieur et ami ! Car enfin, vous me donnez tant de preuves de bonté et de sympathie que ce nom seul peint bien votre situation à notre égard, je ne sais comment vous remercier de cet entêtement genevois et républicain que vous mettez a établir notre nationalité helvétique. Je serai bien heureux, le jour où il sera prouvé que le professeur de Genève est bien l’ancêtre de mon grand-père, et que, par des alliances, il tient à quelques familles de votre canton. Ne serait-il pas plus que singulier que la sympathie que nous avons toujours éprouvée pour vous, cher Monsieur, pour le Ruchet et les Olivier, eût pour source, mystérieuse et bien éloignée, une parenté depuis longtemps oubliée ? Vous voyez que je suis plus ambitieux que mon père. Son archéologie nous rattachait à des porte-oriflammes ; la mienne irait jusqu’à… mais c’est ici que je dois revenir à des idées plus modestes et plus conformes au réalisme de la vie. Trop heureux si le même milieu, les mêmes idées les mêmes aspirations ont pu pendant un siècle et demi faire des Desbordes les compatriotes de ceux que, j’ai nommés plus haut.

Mon père a tressailli à l’annonce de l’envoi de livres historiques sur la Suisse, le pays de la liberté par excellence. Il me charge de vous exprimer sa vive reconnaissance pour cette aimable pensée comme aussi pour votre persévérance à faire de nous des Helvètes.

Je me suis empressé de montrer votre lettre à la charmante Mme Du Mesnil (Mlle Hélène Ruchet), je compte montrer les deux à M. Sainte Beuve.

Et maintenant, veuillez agréer, je vous prie, cher Monsieur, ainsi que Madame votre mère, l’hommage de ma respectueuse gratitude.

H Valmore

Je vois encore, dans ce livre, que vous voulez bien me donner, p. 110, un Leonardus Revilliodus F. Mais[illisible], anno 1637 [illisible]