Lettres d'Hippolyte Valmore à Gustave Revilliod conservées aux Archives d'État de Genève (1859-1873)/17


Archives privées 18.8.1869/87

Ministère de l’Instruction publique

Paris, le 4 Août 1869

Monsieur et ami,

Quelque modeste que soit notre famille, tout humble que doive se montrer le membre le plus obscur, je n’ai pu m’empêcher d’éprouver un mouvement de joie quand vous m’avez exprimé le bienveillant désir d’en rechercher en Suisse les origines. Malheureusement la vie nomade conserve peu d’archives, il m’est même très difficile de mettre la main sur une piece quelconque établissant un lieu, un nom, une date. Je ne trouve dans les manuscrits de ma mère que des indications vagues, comme celle-ci.

Desbordes (Félix Antoine) maître horloger, né à Genève, grand voyageur Il épousa Marie Barbe Quikeray, du Quesnoy en Flandres, dont il eut trois fils et trois filles. L’un des fils, Félix Desbordes, fut le père de Marceline, il naquit à Douay ainsi que son frère Marie Constant (rappelé dans l’atelier d’un peintre). Les grands oncles paternels du père de Marceline étaient également Suisses. Ils étaient imprimeurs et libraires : on a d’eux des publications estimées (Rabelais Malebranche, …).

Le grand père de Marceline était horloger de la princesse Charlotte de Brabant. Le père épousa à 25 ans Catherine Lucas, fille d’un ancien militaire, qui était fermier de ville ou censier, à Douai.

Les indications précédentes, principalement en ce qui concerne la Suisse, ne permettent guère d’espérer qu’elle puissent conduire à quelque chose. Je vais écrire (ce que j’aurais dû faire depuis longtemps) à M. le Maire de Douai, et réclamer de lui s’il est possible de les obtenir, quelques renseignements plus précis. Si j’en obtenais, ils vous seraient immédiatement communiqués.

Vous voulez bien m’annoncer l’envoi d’un ouvrage publié par vos soins et concernant votre glorieux pays. J’ai trop de plaisir à m’en promettre pour ne sas vous remercier d’avance, Monsieur, et très vivement, au risque de paraître peu discret.

Veuillez, je vous prie, agréer et faire agréer à Madame votre mère l’honneur de mon respect, et de ma vive reconnaissance.

H Valmore

De la part de mon père, également. Il est bien touché de votre persistante sollicitude.